Page 5 - La Gatineau 9 janvier 2014
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ACHAT LOCAL
«L’argent de nos taxes doit rester ici»
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MANIWAKI - L’exemple doit d’abord venir des municipalités si l’on veut que la région améliore son économie, qui a souffert d’un essoufflement en 2013. Au moment où la nouvelle année amorce ses premiers pas, l’avocat Jean Trépanier revient à la charge sur la question de l’achat local dans la Vallée-de-la-Gatineau.
«Ensemble, les 17 municipalités et la MRC de la Vallée-de-la-Gatineau ont un pouvoir d’achat de plusieurs millions de dollars, soutient Me Trépanier. Une proportion trop importante de ces investissements quitte la région. Une véritable fuite de capitaux qui contribue à l’appauvrissement collectif, entraîne des pertes d’emplois et met en péril l’existence de nos commerces.»
De la fenêtre de son bureau, l’air songeur, il regarde passer un camion de cueillette de déchets qui a fait 62 km pour venir vider les poubelles dans la rue voisine. «Ce camion retourne ensuite à son point d’origine, pas uniquement avec nos déchets mais aussi avec
nos dollars et nos emplois, souligne-t-il. Il laisse derrière lui des poubelles vides et part avec l’argent de nos taxes.»
Me Trépanier questionne : «Quelqu’un peut-il m’expliquer comment un entrepreneur qui doit faire 62 km, en fait 124 km pour l’aller-retour, peut le faire à moindre prix qu’une entreprise locale ? Entre autres solutions, les municipalités pourraient se parler et se regrouper au besoin en régie inter-municipale pour la cueillette des déchets.» À son avis, la Ville de Maniwaki a fait un premier pas important en refusant, avant Noël, les soumissions déposées dans le cadre de son appel d’offre pour la cueillette de ses déchets.
«Messines, Gracefield, Bois Franc, Blue Sea et j’en passe, ont d’actuels problèmes avec leurs contracteurs, ajoute Jean Trépanier. Alors le moment serait bien choisi pour mettre sur la table des idées nouvelles et se regrouper pour un meilleur prix. Ici on parle de déchets, mais le principe vaut aussi pour tous les autres investissements municipaux.
Il est temps qu’on mette de l’avant une stratégie qui fasse en sorte que l’argent de la région reste dans la région et profite au maximum à l’économie régionale.»
Me Trépanier avait fait une sortie dans la même veine, il y a quelques mois, pour souligner à quel point la région boude ses avocats. Sur 17 municipalités, 13 faisaient affaires uniquement avec des bureaux d’avocat de l’extérieur.
Depuis les élections municipales, plusieurs nouveaux conseillers et maires sont entrés en fonction et «le message que j’avais lancé est toujours d’actualité. Chaque dollar qui quitte la région contribue à nous affaiblir économiquement et collectivement. C’est un dollar de moins à donner en salaire, c’est un dollar de moins à dépenser dans un commerce local. Malheureusement, c’est aussi un dollar qui contribue à développer des entreprises de l’extérieur qui viennent ensuite faire concurrence à nos marchands locaux. Un véritable cercle vicieux qu’il faut absolument briser», de conclure Me Trépanier.
CENTRE JEAN BOSCO
Le point sur la situation
MANIWAKI - Des questions sur la salubrité de l’immeuble du Centre Jean Bosco ont été soulevées dernièrement. En fait, il en est question depuis 2009, alors qu’une campagne de financement avait été lancée en vue de la construction d’un nouveau bâtiment.
Retour en arrière
En résumé, la construction d’un nouveau centre était évaluée à 4 millions de dollars. En 2010, la population a contribué financièrement pour un total de 175 000 $, notamment en achetant des briques, lors de la campagne de levée de fonds «Une brique à la fois». Le gouvernement fédéral devait pour sa part fournir 3 millions $. Le premier ministre Harper aurait indiqué en 2010 qu’il allait faire accélérer le processus pour débloquer 3 millions $ pour le Centre. En 2011, l’objectif à court terme du Centre Jean Bosco était la construction d’un nouvel édifice. En 2012, le gouvernement Harper a refusé son appui financier. Le projet est alors tombé à l’eau.
En octobre 2013, des parents, des partenaires du Centre et des intervenants ont émis des craintes par rapport à la sécurité des personnes handicapées qui fréquentent le Centre, de même que sur la transparence de l’administration. En novembre, la Commission scolaire des Hauts-Bois-de-l’Outaouais (CSHBO) a transféré les élèves du volet scolarisation du Centre Jean Bosco au Centre St-Eugène de Déléage.
Projets terminés et à venir
Aujourd’hui, le projet de construction d’un nouveau centre est écarté. «On s’est positionné, on reste à Bosco et on a un projet d’expansion dans le futur» souligne M. Jean-Claude Maurice, président du CA, quiaffirmequ’aprèsl’inspectionduservice d’incendie de Maniwaki en novembre 2013, le chef pompier a émis un rapport attestant que le bâtiment est conforme. Le montant
de 175 000 $ reçu de la population lors des levées de fonds «est en fiducie chez Johanne Lachapelle, note M. Maurice. Et la Ville de Maniwaki investira 20 000 $ sur une base de 4 à 5 ans.» Le Centre prévoit également faire des demandes de financement au programme Pacte Rural du ministère des Affaires municipales, Régions et Occupation du territoire du Québec, au CLD Vallée-de-la-Gatineau et veut rencontrer des délégués politiques à ce sujet au cours du premier trimestre.
Des rénovations temporaires seront effectuées sur la rampe extérieure en janvier 2014 et on prévoit remplacer la rampe au printemps. Des travaux de nettoyage ont été réalisés à l’intérieur en vue de repeindre en janvier. On a fait aussi l’aménagement et l’amélioration de la cour extérieure, de même que l’élaboration d’un plan et procédures des mesures d’urgence et un plan d’évacuation. Par ailleurs, le Centre affirme que les aménagements du CARRO (Centre d’apprentissage, recyclage, récupération de l’Outaouais), qui récupère les vêtements usagés, sont conformes à la visite d’inspection. La députée Stéphanie Vallée dit que le gouvernement provincial n’a pas provisionné les fonds du plan pour la solidarité, dédié aux édifices communautaires, pour 2014. «Je veux travailler avec mon équipe pour Bosco dès qu’il y aura des fonds disponibles, dit-elle.
On est capable de le rénover, je n’en ai aucun doute, peut-être de façon plus modeste, mais de manière à ce que le Centre soit capable de le gérer et que les gens soient bien.»
Pour ce qui est du volet scolarisation, «La Commission scolaire, à cause de problématiques d’espace, a relocalisé les élèves» note la députée. Et M. Maurice remarque que le rapatriement des élèves relève uniquement de la CSHBO.
Au sujet du service de répit, qui offre aux bénéficiaires des sorties dans le camp de vacances des Chevaliers de Colomb à Messines, une rencontre a eu lieu au début décembre et une autre est prévue prochainement entre les responsables du Centre Jean Bosco et leurs partenaires (Chevaliers de Colomb, Pavillon du Parc et CSSS-VG). «On va remplacer le coordonnateur et on espère réactiver le service en janvier ou peut-être en mars» explique M. Maurice.
Par ailleurs, le Centre a transmis un nouveau code d’éthique à ses employés, il a adopté un guide de classification et de rémunération du personnel, de même qu’une politique pour ses levées de fonds. Il prévoit élaborer un plan stratégique au cours du premiertrimestreetinstallerunpanneau extérieur affichant un nouveau logo dessiné par Sandra Guénette.
Janique Robitaille


































































































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