Page 15 - La Gatineau 10 avril 2014

Culture
THÉÂTRE
Une pièce au cœur
des nouvelles
technologies
La Gatineau 10 avril 2014 15
Voxpop
Fais-tu une utilisation excessive de ton ordinateur ou de ton cellulaire?
«Je n’ai pas de cellulaire. Je parle souvent à l’ordinateur avec ma blonde, mais je reste disponible.»
«Je ne suis pas accro ni excessive, j’utilise ces moyens sur demande. J’ai autre chose de plus important à faire, comme lire par exemple.»
«Mes parents diraient que je suis accro. Pour moi, c’est plus un passe-temps pour garder le contact avec mes amis.»
«Je regarde peu mon cellulaire. Je l’utilise seu- lement pour communiquer avec ma copine. Ma mère est plus excessive que moi.» - Alec
«J’utilise constamment Facebook. J’ai des codes sonores sur mon cellulaire pour m’aviser d’un courriel, d’un message texte ou d’un message privé sur Facebook. Mon fils me chicane parfois, surtout dans les lieux publics.»
MANIWAKI - Le 2 avril dernier, à la Cité étudiante, une centaine de personnes ont assisté à la pièce «Les accros», mettant en vedette les élèves de quatrième secondaire en art dramatique. La pièce, écrite par M. Réjean Bédard du théâtre Parminou et Mme Manon Mercier, enseignante, décrivait le quotidien de cinq familles et leurs différents rapports avec les nouvelles technologies. Manon Mercier, qui assurait également la mise en scène, assistée de M. Bobby Whelan, nous demandait d’entrée de jeu de tenter de reconnaître quelqu’un de notre entourage ou de s’identifier nous-mêmes à travers les per- sonnages de la pièce.
Pendant trente minutes, les jeunes acteurs nous ont fait découvrir les types de commu- nication entretenus via les cellulaires, mes- sages textes et médias sociaux propres à leur génération. Certains élèves incarnaient les parents de ces jeunes et tentaient de commu- niquer avec eux, sans écrans interposés. D’un côté, les parents capables de bannir les gad- gets électroniques lorsque nécessaire, de l’autre, les parents plus permissifs ou aussi attachés à leurs cellulaires que leur progéni- ture. Puis, un weekend au chalet entre amis
où certains ne cherchaient qu’à obtenir un réseau internet, tandis que d’autres se lais- saient finalement charmer par l’appel de la nature.
Après la pièce, en collaboration avec l’or- ganisme Suicide détour et la cité étudiante, le psychoéducateur Marc Delorme est inter- venu pour questionner le public composé de jeunes adolescents et d’adultes, dont leurs parents. Cette démarche avait également eu lieu en après-midi auprès des élèves de 6e année et du secondaire ayant assisté à une représentation précédente.
Cet apport permettait un retour réf lexif intéressant et une prise de conscience person- nelle sur ce sujet d’actualité. Quelques comé- diens de la pièce ont d’ailleurs mentionné ne pas avoir nécessairement changé leurs habi- tudes, mais ils se sentaient tout de même plus sensibilisés face aux médias sociaux. Ils sont conscients que les messages écrits peuvent
laisser des traces et générer des conflits pou- vant mener à l’intimidation, qu’il existe une certaine pression sociale pour «faire comme les autres», mais ils constatent que c’est un moyen de communication leur permettant de bons échanges sociaux partout dans le monde.
Les parents ont également la chance de rejoindre leurs enfants plus facilement par cellulaire, ce qui ajoute un côté sécuritaire non négligeable. Bref, plusieurs avantages et désavantages ont été notés par le groupe d’ac- teurs et les spectateurs, or tous s’entendaient pour dire qu’avec contrôle et modération, ces nouvelles technologies avaient du bon. Ce beau projet communautaire et scolaire nous a présenté «Les accros» comme une pièce courte, efficace et porteuse de sens, livrée par de jeunes étudiants disciplinés, talentueux ... et branchés!
Kathia Trottier
▲ Tommy Potvin, comédien.
▲ Anabele-Clara Cléroux, comédienne.
CLAUDETTE L’HEUREUX
Première
conteuse
en résidence
LA GATINEAU - Claudette L’Heureux, originaire de Maniwaki, sera la première conteuse en rési- dence, à Saint-Élie-de-Caxton, municipalité située en Mauricie et dont est natif le conteur Fred Pellerin.
C’est ici que sera créée la toute pre- mière résidence de conteurs au Québec. Claudette L’Heureux, doyenne en la matière, profitera la première de ce lieu de création qui sera destiné à recevoir, chaque année, un conteur de la province.
Fred Pellerin est l’instigateur de ce projet. Pendant un mois, l’artiste choisi par un jury sera hébergé gratui- tement, recevra une bourse pour sub- venir à ses besoins et pourra être appuyé par un accompagnateur, le tout gracieuseté du Conseil des arts et des lettres du Québec, du Regroupement du conte au Québec et de Fred Pellerin qui prête la maison.
Claudette L’Heureux, 75 ans, habite Montréal depuis de nom- breuses années. Elle est une figure bien connue dans le milieu des conteurs.
▲ Florent Morin, comédien.
▲ Alec Pauzé, comédien et sa mère, Johanne Boudrias.
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