Page 5 - La Gatineau 24 avril 2014
P. 5

La Gatineau 24 avril 2014 5 «Les producteurs privés ont la solution»
PRODUITS FORESTIERS RÉSOLU
LA GATINEAU - Une centaine de pro- ducteurs privés de bois ont assisté à la der- nière réunion du conseil de la MRC. Raymond Johnson, administrateur à l’Of- fice des producteurs de bois de la Gatineau, a pris la parole en leur nom. En cause : Produits forestiers Résolu. La scierie de Maniwaki fermera ses portes pour une durée indéterminée début mai, mettant 80 salariés au chômage. Alors que l’entreprise justifie cet arrêt par un problème d’approvi- sionnement, les producteurs privés de bois de l’Outaouais affirment détenir la solution au manque d’approvisionnement en bois de la scierie.
Selon Raymond Johnson, «la forêt privée a la capacité de livrer 165 000 mètres cubes de sapin, épinette et pin gris annuellement à l’usine de Produits forestiers Résolu. Le bois proviendrait de l’Office des producteurs de bois de la Gatineau, de l’Office des pro- ducteurs de bois du Pontiac et du Syndicat des producteurs forestiers de Labelle».
Raymond Johnson explique qu’en 2013, Produits forestiers Résolu a choisi «d’ache- ter seulement 35 000 mètres cubes de la forêt privée, ce qui représente à peine 21% de la capacité de livraison de la forêt privée. Même constat en 2012 où les achats de la forêt privée se sont limités aussi à 35 000 mètres cubes. C’est donc dire que PF Résolu s’est passé d’un volume de 130 000 mètres cubes en 2012 et d’autant en 2013 en ache- tant 10 mois sur 24 de la forêt privée. Nos producteurs étaient constamment arrêtés pendant que les bois de la forêt publique rentraient à la scierie. Il est donc faux de prétendre que PF Résolu a acheté presque 100% des volumes disponibles en forêt pri- vée, tel que lu et entendu dans les médias».
▲ Raymond Johnson, administrateur à l’Office des producteurs de bois de la Gatineau, a pris la parole au nom de la centaine de producteurs privés présents.
LA GATINEAU - La Commission des ressources naturelles de la Conférence régio- nale des élus de l’Outaouais (Créo) a adopté dernièrement à l’unanimité deux résolutions pour démontrer l’inquiétude de la région face à la fermeture de l’usine de Produits forestiers Résolu à Maniwaki et à l’avenir de l’industrie forestière. C’est le préfet Michel Merleau qui a proposé ces résolutions. La première vient confirmer une vocation fores- tière pour l’Outaouais. La seconde vise à
supporter la demande pour une plus grande flexibilité dans le régime forestier et assurer l’approvisionnement à court et à long terme de la scierie de Maniwaki.
Lors de la dernière réunion du conseil des maires, deux résolutions devaient être présentées, l’une pour signifier l’impor- tance de l’industrie forestière en Outaouais et l’autre concernant l’approvisionnement. À la demande de Raymond Johnson, administrateur à l’Office des producteurs
de bois de la Gatineau, au nom des produc- teurs privés, leur adoption a été reportée.
Il a été proposé par le maire de Grand- Remous, Gérard Coulombe, de former un comité, avec des représentants des produc- teurs privés. Michel Merleau, qui préside le comité d’urgence pour aider Résolu, a demandé qu’on lui confie la mise en place de ce comité.
Ce dernier a assuré que le conseil des maires est là pour défendre les intérêts de
Les représentants de l’Office des produc- teurs de bois de la Gatineau ont informé le préfet Michel Merleau et la députée Stéphanie Vallée des volumes disponibles de la forêt privée et de leur opposition à voir attribuer de nouveaux volumes de forêt publique à PF Résolu.
Les producteurs privés ont le sentiment d’être laissés de côté : «Malgré nos inter- ventions, une résolution d’appui à la demande de l’industrie forestière pour se voir octroyer les nouveaux volumes dispo- nibles en forêt publique outaouaise fut por- tée par nos politiciens au Conseil régional des élus, ajoute Raymond Johnson. La forêt privée ne semble pas faire partie de la solu- tion. Les producteurs forestiers sont gran- dement déçus de la prise de position poli- tique dans ce dossier, alors que les porteurs du dossier continuent d’appuyer la demande
de l’industrie forestière plutôt que de sup- porter les producteurs forestiers et citoyens qui ont grandement appuyé l’industrie forestière durant la crise et qui aujourd’hui réclament la part du marché qui leur est due à titre de fournisseur prioritaire tel que reconnu par la loi. En résumé, du bois au prix du marché en Outaouais, il n’en manque pas. Ce qui manque pour satisfaire PF Résolu c’est encore plus de bois bon marché en provenance de la forêt publique».
Côté Produits forestiers Résolu, on voit là une tactique des producteurs privés qui souhaitent se servir de la situation pour faire augmenter le prix de la matière pre- mière. Interrogé dernièrement par le journal Le Droit, Karl Blackburn, directeur des affaires publiques pour PFR expliquait : «Pour que la scierie de Maniwaki puisse opérer à raison de deux quarts de travail par
jour, elle doit acheter 100 % du bois dispo- nible provenant de la forêt privée. S’il y a plus de bois disponible, ça ne nous a jamais été dit. Il faudrait nous en informer. Et il faut aussi voir le prix demandé, ce qui est un élément à considérer parce que c’est ce qui détermine le coût de nos opérations et c’est ce qui nous permet de contrôler nos coûts de production.»
À noter que l’Office des producteurs de bois de la Gatineau représente les intérêts de 2 500 propriétaires de boisés privés en Haute-Gatineau, l’Office des producteurs de bois du Pontiac 3 600 propriétaires de boisés privés dans le Pontiac et le Syndicat des producteurs forestiers de Labelle 9 000 propriétaires de boisés privés dans l’Ou- taouais et les Laurentides.
Sylvie Dejouy
la collectivité. «Il n’est pas nécessaire pour la MRC de passer ces deux résolutions, explique-t-il. Le but était surtout d’inciter la CRRNTO (Commission régionale sur les ressources naturelles et le territoire public de l’Outaouais) de signifier ses intentions auprès du ministère des Ressources naturelles. On va s’assoir avec nos gens, dont les producteurs privés, Kitigan Zibi, etc, et revenir dans un mois avec de nouvelles résolutions.»
Deux résolutions ont été reportées


































































































   3   4   5   6   7