Page 10 - La Gatineau 1 mai 2014
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10 1er mai 2014 La Gatineau
OFFICE DES PRODUCTEURS DE BOIS
Une AGA sur fond d’inquiétudes
BOIS-FRANC - L’Office des produc- teurs de bois de la Gatineau a tenu mardi sa 54e assemblée générale annuelle, à la salle communautaire de Bois-Franc. En début de rencontre, Raymond Johnson, administrateur, est revenu sur le dossier de Produits forestiers Résolu et les inquié- tudes des producteurs privés concernant l’approvisionnement.
Produits forestiers Résolu fermera ses portes début mai, pour une durée indéter- minée, car il manque à la scierie 43 000 mètres cubes de bois. Un comité d’urgence a été formé, présidé par le préfet Michel Merleau. «On a été étonné d’apprendre que la raison de la fermeture était le manque de bois, commente Raymond Johnson. On a rencontré le préfet pour lui dire qu’on a des volumes disponibles qui n’ont pas été achetés par l’industrie et pour connaître les arguments invoqués par l’in- dustriel pour demander plus de volumes de bois.»
Lors de cette rencontre avec le préfet en mars dernier, Raymond Johnson et le directeur de l’office, Mario Couture, ont questionné Michel Merleau sur les demandes de l’industrie. «Il nous a informé que l’industrie souhaitait deman- der au ministère de leur permettre de récolter du bois dans des secteurs où il y a une plus forte proportion de bois résineux. Car le problème invoqué par l’industriel, c’est qu’ils généraient beaucoup de feuillu dans leur secteur de coupe et qu’il n’y avait pas preneur pour ce feuillu.»
Mais ce qui inquiète les producteurs privés, c’est la demande de Résolu d’avoir accès à plus de bois en provenance de la forêt publique. «Notre crainte était de voir ces volumes de bois venir remplacer le nôtre, explique Raymond Johnson. Mais Michel Merleau nous a rassuré et nous a dit que la demande visait seulement à déplacer le secteur de coupe. Donc on est partis rassurés.»
Cependant, par la suite, des résolutions ont été adoptées par la Commission des ressources naturelles de la Conférence régionale des élus de l’Outaouais, dont l’une pour appuyer la demande qu’une par- tie des nouveaux volumes de bois se libé- rant, en provenance de la forêt publique de l’Outaouais, soit attribuée à Résolu.
Or, Raymond Johnson rappelle que les producteurs privés «ont du bois à vendre. On a une capacité à en produire, on a la volonté d’en mettre en marché. Notre crainte est de voir nos volumes de bois remplacés. Avec Louisiana Pacific il n’y a pas de problème, on vend notre bois, on a
eu une bonne année. Le bois en prove- nance de la forêt publique, qui alimente une usine, qui est récolté par des entrepre- neurs de l’extérieur, ça n’a pas les mêmes impacts économiques qu’un même volume de bois récolté par des propriétaires qui habitent sur le territoire, des gens qui vivent dans nos municipalités et qui dépensent leur argent dans les commerces locaux».
Raymond Johnson en est convaincu, les nouveaux volumes de bois en provenance de la forêt publique, «ils n’en ont pas besoin pour maintenir l’usine de Maniwaki ouverte. Si la scierie de Maniwaki ferme, c’est certainement pas parce qu’ils manquent de bois. Car du bois on en a, on a une capacité à produire en Outaouais, avec les trois syndicats et offices qui ont des producteurs sur le ter- ritoire, de 165 000 mètres cubes par année qu’on pourrait livrer à Résolu à Maniwaki. Ils se sont privés de trois fois les volumes de bois qui leur auraient été nécessaires pour passer le printemps. En 2013, on a livré 35 000 mètres cubes soit 21% seule- ment de notre capacité des bois à cette usine».
Mais là où le bas blesse, c’est le prix, le bois en provenance de la forêt publique coûtant moins cher. Raymond Johnson le justifie par le fait que «nous autres on doit acheter nos terres, payer des taxes, assu- mer seuls tous les coûts». Les responsables se disent très inquiets, surtout quand ils pensent qu’en Outaouais les producteurs privés ont autrefois livré jusqu’à 924 000 mètres cubes de bois, contre un peu plus de 300 000 mètres cubes cette année. Ils demandent donc aux élus de ne pas appuyer la demande de Résolu.
Le préfet Michel Merleau était présent à l’assemblée. «Ce qui importe, c’est de consolider l’approvisionnement pour Résolu, Louisiana Pacific et toutes les autres usines de la région, explique-t-il. Ça prend une stratégie à court-terme pour que la scierie de Maniwaki redémarre au plus vite. Puis il faudra trouver une solution à long-terme. Concernant la forêt privée, on est convaincus qu’elle fait partie de la solu- tion à long terme de l’approvisionnement des usines. On a rencontré les responsables de l’office, ils sont ouverts au développe- ment d’une stratégie.»
Mais Michel Merleau explique aussi qu’il ne peut intervenir «quant au volume que Résolu va acheter à la forêt privée et à quel prix. Un processus d’arbitrage est en cours».
Sylvie Dejouy
▲ Durant l’assemblée générale annuelle de l’Office des producteurs de bois de la Gatineau, les responsables sont revenus sur le dossier de Produits forestiers Résolu. «Les nouveaux volumes de bois en provenance de la forêt publique, ils n’en ont pas besoin pour maintenir l’usine de Maniwaki ouverte», a déclaré, Raymond Johnson, administrateur.
Bilan de l’année 2013
LA GATINEAU - En ce qui concerne la mise en marché, 2013 a connu un très légère reprise avec une hausse de 4% des livraisons comparé à 2012, soit 149 730 mètres cubes. Cette situation place tou- jours la forêt privée de la Haute-Gatineau avec un déficit à combler de 35% par rap- port aux livraisons de 2007.
La reprise amorcée dans la construction américaine n’a donc pas encore eu d’inci- dence sur les prix et l’achat du volume dis- ponible en bois rond en provenance de la forêt privée, même si la demande pour le bois d’œuvre est en augmentation et que ses prix ont progressé de 38% durant les deux dernières années.
Une enveloppe de 225 millions de dollars
LA GATINEAU - Le gouvernement provincial a annoncé une hausse de l’en- veloppe prévue pour les travaux en forêt, ce qui la portera à 225 millions de dol- lars pour l’exercice 2014-2015. Une somme qui servira à financer des tra- vaux sylvicoles (du reboisement, de la préparation de terrains, etc) et d’ac- croître la productivité dans les forêts du Québec.
Il s’agit en fait d’une augmentation de 42 millions de dollars de l’enveloppe
budgétaire prévue par le gouvernement péquiste. L’industrie de la forêt offre 60 000 emplois au Québec.
Alors que l’AGA de l’Office des pro- ducteurs de bois de la Gatineau s’est tenue avant cette annonce, le président Yvon Parker déclarait : «Espérons que l’Outaouais sera enfin entendu et qu’il y aura un réajustement concret pour tenir compte d’une nécessaire équité dans la répartition provinciale des investisse- ments de l’Etat en forêt privée.»
VOIX ET SOLIDARITÉ
Prochains café-rencontres
LA GATINEAU - Voix et solidarité des aidants naturels organise de nou- veaux café-rencontres. Voici les dates : le 6 mai à 13h au bureau de Voix et solida- rité des aidants naturels, 30 rue Principale, Gracefield ; 8 mai à 9h au 2e étage de la Paroisse assomption à Maniwaki.
Ces rencontres feront relâche pour la période estivale et seront reprises dès septembre.
Par ailleurs, l’Assemblée générale annuelle de Voix et solidarité se tiendra
le 29 mai au Foyer d’accueil de Gracefield dès 18h15. Un souper-spaghetti béné- fice, au coût de 5$, sera servi avant, soit à 17h. La participation des membres de l’organisme est grandement sollicitée, c’est le moment idéal pour offrir sa voix, ses idées.
Pour plus de renseignements, pour recevoir l’infolettre ou pour prendre ren- dez-vous, contacter Véronik C. Robillard, conseillère aux aidants natu- rels, au 819-463-1818 ou sans frais au 1-855-448-1818.
MATHIEU RAVIGNAT
Rencontre avec les citoyens
LAC SAINTE-MARIE - Le député de Pontiac, Mathieu Ravignat, a profité de la relâche parlementaire pour ren- contrer des citoyens au Pub McVey, à Lac Ste-Marie.
«Échanger avec mes concitoyens de la circonscription constitue l’essence même de mon devoir de député, a-t-il
confié. C’est à l’issue de ces rencontres que nous sommes en meilleure position pour débattre d’enjeux qui importent pour la population et présenter des pro- jets de loi qui amélioreront leur quotidien.»
Les travaux parlementaires ont repris lundi à Ottawa.


































































































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