Page 4 - La Gatineau 1 mai 2014

4 1er mai 2014 La Gatineau FOYER PÈRE-GUINARD
Deux raisons pour
un nouvel édifice
MANIWAKI- Alors qu’une députée libé- rale combinée à un gouvernement majori- taire libéral donnent de bons espoirs concer- nant la construction d’un nouveau Foyer Père-Guinard, plusieurs éléments rappellent l’urgence d’un nouvel édifice.
D’abord, comme chaque année en cette période de dégel, la situation préoccupante du niveau de l’eau des rivières Gatineau et Désert. «La fonte rapide de la neige et la pluie des derniers jours ont entraîné une augmentation rapide du niveau de l’eau, qui représente annuellement une menace d’inondation au Foyer Père-Guinard, com- mente le président du conseil d’administra- tion du Centre de santé et de services sociaux de la Vallée-de-la-Gatineau (CSSVG), Jacques Cyr. Dans le cadre de son plan de mesures d’urgence, le CSSS a déjà entamé des pourparlers avec le CSSS Antoine-Labelle afin d’identifier des places potentielles pour accueillir les personnes hébergées dans l’éventualité où il serait nécessaire de procéder à une évacuation, tout comme l’épisode de 2003.»
Le Père-Guinard, bâti en 1970, se situe en zone inondable. En novembre 2003, les 70 résidents avaient dû être évacués pendant plus de 15 jours. Cela avait pris 36 heures, en continue. Ambulances, transports adap- tés et bénévoles avaient été mobilisés. Un exercice coûteux, pénible pour les résidents et qui a demandé beaucoup d’organisation. À l’époque, l’hôpital de l’Annonciation, du Centre de santé Antoine-Labelle, avait
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accueilli 35 résidents. Les autres personnes avaient été placées dans des CHSLD ou envoyé à domicile avec une aide accrue.
Déficit budgétaire
En parallèle, le conseil d’administration du CSSVG s’apprête à adopter des états financiers déficitaires. Ce déficit est évalué à environ 900 000$. «Les principaux élé- ments qui expliquent la situation financière difficile sont les débordements budgétaires reliés au recours à la main-d’œuvre indépen- dante, à l’assurance-salaire et au temps sup- plémentaire, explique Jacques Cyr. Ces mêmes éléments sont causés en grande majorité par un débordement important de la clientèle dans le continuum héberge- ment-hospitalisation courte durée.»
Ainsi, de façon permanente depuis un an, près de la moitié des quarante lits en hospi- talisation courte durée sont occupés par des personnes en attente de place en héberge- ment, ce qui a des répercussions jusqu’au fonctionnement de l’urgence.
Projet déposé
Considérant que le manque de 30 lits d’hébergement CHSLD au CSSVG a été reconnu et afin de remédier temporaire- ment au problème, le CSSVG a déposé un projet d’unité transitoire et de développe- ment de ressources intermédiaires auprès de l’Agence de la santé et des services sociaux de l’Outaouais, en mars dernier.
«Ce développement permettrait au CSSSVG de faire face à la pression constante exercée en hospitalisation par la clientèle en attente d’hébergement, compte- tenu de l’état d’avancement du projet de construction neuve du CHSLD Maniwaki qui prévoyait l’addition de 30 lits, com- mente la directrice Sylvie Martin. Le projet prévoit une unité de transition de 12 lits à l’hôpital, dédiée à la clientèle en fin de soins actifs, avec priorité à la clientèle en attente de place CHSLD, et de 10 nou- veaux lits de «Ressource intermédiaire» dans la communauté, destinés à une clien- tèle dont le profil correspond à ce type d’hébergement.»
Le CSSVG espère une réponse positive de l’Agence de santé afin de concrétiser ces deux projets en 2014-2015.
▲ Jacques Cyr, président du conseil d’administration du Centre de santé et de services sociaux de la Vallée-de-la-Gatineau, et Sylvie Martin, directrice.
Le Centre de santé en bref
MANIWAKI - Plusieurs autres dossiers font l’actualité du Centre de sociaux et de services sociaux de la Vallée-de-la- Gatineau (CSSVG).
Visite d’agrément
Le CSSVG recevra, du 5 au 8 mai, la visite d’Agrément Canada afin de renouve- ler son accréditation. «Cette visite, qui cadre dans une démarche d’amélioration continue de la qualité, permettra au CSSS d’évaluer sa conformité à plus de 2 000 normes d’excellence, explique la directrice Sylvie Martin. Pour l’occasion, six experts visiteurs dans des domaines rattachés aux services de santé et services sociaux, visite- ront pendant quatre jours toutes les instal- lations du CSSS : l’hôpital, les deux CHSLD et les trois CLSC.»
Lors de la dernière visite en 2011, le CSSVG avait reçu le statut d’organisme agréé.
Unité d’oncologie
L’unité de traitement en hémato-oncolo- gie de l’hôpital de Maniwaki accueille depuis quelques semaines de nouveaux usa- gers, qui viennent recevoir sur place leurs traitements.
La planification de l’organisation des services et la formation du personnel ont respecté l’échéancier fixé, ce qui a permis d’ouvrir une nouvelle unité de traitement. «Cependant, l’ouverture officielle du nou- veau département a été retardée de quelques semaines, puisque certains équipements et pièces névralgiques pour l’aménagement physique sont toujours en attente de livrai- son, explique Sylvie Martin. Nous devrions toutefois pouvoir procéder à l’ouverture officielle dans les prochaines semaines.»
Recrutement
Deux nouveaux médecins sont attendus, à compter de cet été. «L’ajout d’effectifs
A quand la nouvelle construction ?
Depuis 2007, le CSSSVG a préparé un plan pour demander une aide au gouverne- ment afin de construire un nouveau CHSLD, qui remplacerait le Foyer Père- Guinard. Ce plan est au ministère de la Santé depuis 2009. Après un rendez-vous avec le ministre Bolduc et plusieurs ren- contres avec l’Agence de la santé et des ser- vices sociaux de l’Outaouais, le dossier a été classé prioritaire. Mais pendant le mandat du gouvernement Marois, aucune nouvelle n’a été donnée à ce sujet.
Les risques d’inondation et la pression à l’hôpital avec des gens en attente d’héber- gement en CHSLD, même si des places en ressource intermédiaire ont été développées, font partie des principaux arguments mis sur la table pour obtenir une construction neuve.
Par ailleurs, le Foyer Père-Guinard n’est
plus adapté. L’ascenseur trop lent occa- sionne une circulation difficile. Les portes de chambres et corridors sont étroits, ce qui pose des problèmes de sécurité, en particu- lier en cas d’évacuation rapide. Il reste encore dix chambres doubles avec salles de bain communes. Or, d’après les nouvelles normes de prévention des infections et de construction, dans le nouveau foyer on pri- vilégierait les chambres individuelles.
Un terrain, qui appartient au CSSSVG, est disponible juste à côté de l’hôpital. Le nouveau foyer compterait une trentaine de lits supplémentaires. Outre le fait que le ter- rain prévu n’est pas au bord de l’eau, un autre avantage est la proximité avec l’hôpi- tal. Cela permettrait d’optimiser certains services et la proximité des médecins évite- rait de transporter les résidents en ambu- lance en cas d’urgence.
Sylvie Dejouy
permettra au CSSS d’assurer une couver- ture optimale dans les différents pro- grammes clientèles offerts», précise Sylvie Martin.
Nouveau matériel
Le département pharmacie de l’hôpital de Maniwaki, qui a déménagé dans de nouveaux locaux en 2013, sera à la fine pointe de la technologie à compter de l’au- tomne 2014, avec l’achat et l’installation d’une ensacheuse.
Cet appareil permet de préparer la médi- cation de façon individuelle, tout en per- mettant d’augmenter l’efficacité de l’équipe de travail par moins de manipulation manuelle. «Il s’agit d’une heureuse nouvelle pour le CSSS puisque l’achat de l’équipe- ment avait été repoussé à deux reprises par le ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec, faute de disponibilité financière», note Sylvie Martin.