Page 2 - La Gatineau 8 mai 2014
P. 2

2 8 mai 2014 La Gatineau
REGROUPEMENT POUR LA PROTECTION DE L’EAU
Protéger cette précieuse ressource
KAZABAZUA - Promesse tenue par le «Regroupement pour la protection de l’eau de la Vallée-de-la-Gatineau». L’association a pro- fité de son assemblée générale annuelle pour organiser un premier forum régional sur la préservation de cette ressource majeure pour la région. Une soixantaine de personnes étaient présentes, à l’Auberge des deux rives, au bord de la rivière Gatineau : maires, direc- teurs généraux de municipalités, membres d’associations et le préfet Michel Merleau.
Durant ce colloque, trois conférenciers sont intervenus : Mario Gaudette a parlé du lavage de bateaux à Cayamant (lire ci-contre) ; Marc Grégoire de la problématique des castors ; Don Karn de celle du périphyton ; Marc Ardiss, du lac Quinn, du réseau de surveil- lance volontaire, Chuck Gaudreault, du lac Heney, de la dépollution. Le colloque était suivi de l’AGA du regroupement.
Marc Grégoire, président du regroupement, mise beaucoup sur ce premier forum pour poursuivre et accentuer les actions de protec- tion de l’eau de nos lacs, rivières et nappes phréatiques : «Les défis sont énormes et la pression est planétaire, mais si chacun fait sa part, on va faire avancer les choses.»
Rappel historique
En mai 2012, Seauvegard Vallée-de-la- Gatineau et l’ABV des 7 avaient tenu un col- loque à Maniwaki. «Une des principales recommandations qui en était ressortie était l’importance de pouvoir compter sur l’exis- tence d’un organisme de concertation à
caractère régional, explique Marc Grégoire. Un comité d’étude a été mis sur pied. Des dis- cussions ont eu lieu avec les intervenants régionaux qui ont convenu de confier ce rôle à un nouvel organisme.»
Celui-ci avait tenu son assemblée de fonda- tion en mai 2013, à Cayamant. L’une des pre- mières recommandations des membres fonda- teurs avait été de demander la tenue, une fois par an, d’un colloque réunissant prioritaire- ment les représentants des associations de lacs et des municipalités.
Réalisations
Cinq réunions du CA ont ponctué l’année. Une partie de chaque réunion était consacrée à la rencontre des représentants des associa- tions de lacs de la région.
Un sondage a été effectué auprès des candi- dats aux élections municipales de novembre 2013. Un questionnaire a été envoyé aux per- sonnes convoitant les postes de maires, conseillers et préfet. «Nous sommes très satis- faits de l’expérience, note Marc Grégoire. Tous les candidats à la préfecture se sont pro- noncés ainsi qu’une dizaine d’autres candidats. On récidivera aux prochaines élections.»
Le Regroupement compte 10 membres «associations et organismes», 6 membres «municipalités», 16 membres «individuels». Une invitation à devenir membre a été trans- mise à toutes les municipalités et aux représen- tants des associations de lacs. «De nouveaux efforts devront être consacrés au recrutement au cours de la prochaine année afin d’assurer
▲ Le «Regroupement pour la protection de l’eau de la Vallée-de-la-Gatineau», créé l’année dernière, a tenu sa première assemblée générale annuelle. Le conseil d’administration en a profité pour organiser un colloque regroupant des acteurs de la protection de l’eau dans la région.
un base représentative de la région», précise Marc Grégoire.
Selon ce dernier, «2013-2014 a donc été une année bien remplie. Des bases solides ont été établies. Le Regroupement prend sa place, tel que souhaité par ses membres fondateurs, en tant qu’intervenant régional crédible, interlo- cuteur objectif et compétent, aidant et com- plément aux associations, rassembleur des effectifs associatifs et municipaux».
Objectifs
Il s’agit notamment d’augmenter le nombre
de membres, de faire la promotion de meil- leures pratiques, d’apporter un soutien aux associations, faire la promotion de la notion de «bassin versant», collaborer avec la MRC pour la réglementation, faire un diagnostic régional ainsi que sensibiliser.
Marc Grégoire a remercié les membres du conseil d’administration du Regroupement et l’Agence du bassin versant des 7 qui a fourni l’aide administrative nécessaire au démarrage du regroupement.
Sylvie Dejouy
Campagne de sensibilisation
LA GATINEAU - À la veille de l’ouverture de la pêche, le Regroupement pour la protection de l’eau de la Vallée-de-la-Gatineau et l’Agence du bassin versant des sept, rappellent à la popula- tion les dangers de la propagation d’espèces envahissantes dans les cours d’eau de la région.
«Nous sommes déjà aux prises avec le fléau du myriophylle à épi, cette plante aquatique qui étouffe plusieurs de nos plans d’eau, et l’écrevisse à tache rouge, déclare Marc Grégoire, président du Regroupement. D’autres dangers nous guettent, tels la moule zébrée et la châtaigne d’eau.»
«Si chaque usager fait sa part, on peut espé- rer protéger les plans d’eau non encore conta- minés», poursuit Giorgio Vecco, directeur général de l’Agence et initiateur de la cam- pagne de sensibilisation «Ne traînez pas vos
bibittes de lacs en lacs !» (http://www.abv7. org/bibittes.php).
Quelques mesures bien simples peuvent faire toute la différence : videz l’eau de la cale du bateau et du vivier loin du plan d’eau ; reti- rez les résidus (boue, plantes, poissons, appâts) et jetez-les loin du plan d’eau ; nettoyez bien bateau, remorque et autres équipements ; répé- tez l’opération à chaque fois.
Rappelons que la Vallée-de-la-Gatineau compte 2 844 lacs sur la partie municipalisée du territoire dont 1 287 ayant une superficie supé- rieure à un hectare. Parmi les plus importants plans d’eau, on retrouve les lacs des Trente-et- un-Milles, Heney, Blue Sea, Pémichangan, Cayamant, Grand lac des Cèdres, Ste-Marie, Poisson blanc (en partie), Baskatong (en partie) ainsi que la rivière Gatineau.
Le lavage de bateaux
LA GATINEAU - À l’occasion du forum, Mario Gaudette, métérologue pour Environnement Canada, impliqué dans la pro- tection du lac Cayamant et le Regroupement, a parlé du lavage de bateaux proposé depuis un an à Cayamant. La cible : la moule zébrée, qui a fait son apparition en Outaouais.
Celle-ci peut pondre de 30 000 à 40 000 œufs par an. Elle filtre jusqu’à un litre d’eau par jour, ce qui laisse moins de nourriture aux autres espèces. La moule zébrée se fixe sur les surfaces solides comme les bateaux. «Une fois introduite dans un lac, elle est indélogeable», assure Mario Gaudette.
Le lavage de bateaux se fait surtout en Estrie et dans les Laurentides. Cayamant est la seule municipalité de la Vallée-de-la-Gatineau à le proposer. C’est le comité «Va de l’avant Cayamant» qui a piloté le projet, présidé à l’époque par l’actuelle mairesse Chantal Lamarche.
«Le but est de sensibiliser et laver un maxi- mum de bateaux, explique Mario Gaudette. Ainsi, 75 ont été rincés de juin à août 2013 et
80% des usagers ont été sensibilisés. Deux étu- diantsavaientétéengagéspourfournirceservice de lavage gratuit 34 heures par semaine.»De plus, une patrouille se rendait sur la plage publique pour faire de la sensibilisation.
Cela a nécessité l’installation d’une station de lavage conforme, près du garage municipal. Pour déloger d’éventuelles moules, la pression de l’eau doit avoir une certaine puissance et sa température un certain nombre de degrés.
Il sera difficile de mettre en place des lavages de bateaux partout dans la région car il y a beaucoup de lacs et ça a un coût. Cela demande notamment des travaux pour les eaux usées. Selon Marc Grégoire, «il faudra sensibiliser les gens et que chacun s’occupe de son bateau. Ça prendra des campagnes de promotion».
Par ailleurs, Chantal Lamarche a constaté que «les locaux ont embarqué alors que les gens de l’extérieur refusaient, même si le service est gratuit». La municipalité travaille donc sur un règlement municipal, avec des avocats, pour éventuellement pouvoir distribuer des amendes, car l’accès à l’eau ne peut pas être interdit.


































































































   1   2   3   4   5