Page 6 - La Gatineau 26 juin 2014
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6 26 juin 2014 La Gatineau
▲ Coupure du ruban par le docteur Audrey Bertrand, entourée des partenaires qui ont contribué à la naissance du Centre d’oncologie.
CENTRE D’ONCOLOGIE
Un projet de la
MANIWAKI - En fonction depuis janvier, le nouveau Centre d’onco- logie a été officiellement inauguré lundi, à l’hôpital de Maniwaki. Plusieurs personnes avaient été conviées à cet événement majeur pour le Centre de santé et de services sociaux de la Vallée-de-la-Gatineau et ses patients : personnel du CSSVG, membres du conseil d’administra- tion, bénévoles, la famille Branchaud, représentants de la Sûreté du Québec et de la députée-ministre Stéphanie Vallée.
«C’est un projet qui remonte à plusieurs années, a expliqué le pré- sident du CA, Jacques Cyr. Vous savez que dans le domaine de la santé, quand on part quelque chose, pour arriver à l’aboutissement, ça peut prendre du temps. Mais avec de la persévérance et de l’énergie, aujourd’hui on est fiers d’annoncer officiellement l’ouverture du Centre d ’o n c o l o g i e . »
Deux femmes ont particulièrement travaillé sur ce dossier. La direc- trice du CSSVG d’abord, Sylvie Martin. «Elle a mis beaucoup d’énergie dans le dossier et beaucoup de persévérance, commente Jacques Cyr. Je suis sûr qu’elle a dû brasser la cage pour faire avancer le dossier.» La deuxième est le docteur Audrey Bertrand, coordonnatrice du Centre d’oncologie : «Sans elle, le projet serait encore léthargique», assure le président du CA.
CENTRE DE SANTÉ
Le déficit rappelle l’urgence du nouveau foyer
LA GATINEAU - Le Centre de santé et de services sociaux de la Vallée-de-la- Gatineau tenait la semaine dernière son assemblée générale annuelle. Le CSSVG enregistre, au 31 mars 2014, un déficit de 830 307$, contre 608 118$ l’année précé- dente et 688 816$ celle d’avant.
«Les explications associées à notre défi- cit sont similaires à l’année précédente, puisque notre situation de débordement de façon soutenue sur l’occupation des lits de courte durée en milieu hospitalier est tou- jours présente», expliquent le président du conseil d’administration Jacques Cyr et la directrice Sylvie Martin. Cela implique de «continuellement ajouter du personnel à la structure de base prévue au budget. Considérant la pénurie de la main- d’œuvre, nous avons recours régulièrement au temps supplémentaire et aux agences privées.»
L’occupation en hospitalisation a atteint des pics historiques, allant de 105% à 119%. L’hôpital de Maniwaki affiche des résultats parmi les plus élevés au Québec en ce qui concerne la fin des soins actifs, avec en moyenne 15 à 20 lits occupés par des personnes en attente d’hébergement. Cette situation est d’autant plus préoccu- pante que, selon les projections, les per- sonnes de 65 ans et plus, qui représentent 20,77% de la population de la Vallée-de- la-Gatineau, devraient atteindre 22,59% en 2016 et 25,70% en 2020.
Par ailleurs, les compressions reliées à la Loi 100 et aux mesures d’optimisation demandées par le ministère de la Santé pour l’année 2013-2014 totalisent 425 221$. Depuis 2010, les compressions bud- gétaires s’élèvent à 1 322 932$.
La solution serait d’ajouter 30 lits en CHSLD. En 2009, le CSSVG a déposé son projet de reconstruction du Foyer Père- Guinard, près de l’hôpital. Mais depuis rien n’a bougé. La députée Stéphanie Vallée en a fait une priorité. Mais si le ok était donné aujourd’hui, cela prendrait au moins 3 à 4 ans avant que la nouvelle bâtisse ne voit le jour.
En attendant, pour remédier au déficit budgétaire et à l’épuisement du personnel, le CSSVG a donc déposé un projet au
printemps à l’Agence de la santé et des ser- vices sociaux de l’Outaouais. Ce projet, qui coûterait 900 000$ par an, prévoit une unité de transition de 12 lits, à l’hôpital, dédiés à la clientèle en fin de soins actifs, avec priorité à la clientèle en attente de place en CHSLD, en plus de 10 nouvelles places en Ressources intermédiaires. Mais Sylvie Martin insiste, cette unité ne serait qu’une alternative temporaire à court- terme, «qui nous permettrait de maintenir juste un peu la tête hors de l’eau», la vraie solution efficace étant un nouveau CHSLD.
Sylvie Martin est venue exposer le pro- blème aux maires à la dernière réunion du conseil de la MRC, démontrant clairement l’urgence de la situation. Les élus ont adopté à l’unanimité deux résolutions, pour appuyer la construction d’un nouveau foyer et le projet d’unité de transition. Le préfet Michel Merleau a par ailleurs assuré la col- laboration de la MRC et recommandé à chaque municipalité d’adopter une résolu- tion d’appui. Sylvie Martin a aussi suggéré que des élus siègent sur le comité mis en place pour faire avancer le projet.
Même si le CSSVG poursuit ses efforts pour atteindre l’équilibre budgétaire, un autre déficit est déjà prévu pour l’année prochaine. Mais malgré ses difficultés financières, le centre de santé a investi 1 553 352$ cette année, dont 293 756$ dans le CHSLD de Gracefield, 42 531$ dans celui de Maniwaki, 33 051$ au CLSC et 850 939$ à l’hôpital.
Nouveaux services
L’année se termine malgré tout avec des bonnes nouvelles. Après plusieurs années de démarches, depuis janvier dernier le CSSVG offre des traitements ciblés en hémato-oncologie, ce qui évite à beaucoup de patients d’aller en ville. Le centre d’on- cologie a été officiellement inauguré lundi (lire ci-contre). Ce nouveau service a pu voir le jour grâce à la contribution excep- tionnelle de la communauté, notamment lors du «Déjeuner du capitaine» de la Sûreté du Québec, qui a permis de réaliser l’aménagement, ainsi que l’aide de la Fondation Branchaud, qui a permis l’achat de meubles et d’équipements spécialisés.
▲ De gauche à droite: Ian Coulombe, chef des installations matérielles, Manon Moreau, directrice des ressources financières et techniques, Jacques Cyr, président du CA, Olivier Matte et Cynthia Boissonneault, de la firme Ecosystem, Sylvie Martin, directrice générale.
Autre nouveau service, la télédermatolo- gie. Depuis février dernier, les patients ont accès à un dermatologue, par le biais d’une consultation en télédermatologie. Le spé- cialiste effectue sa consultation à distance, grâce à une caméra.
Un système automatisé et robotisé de distribution des médicaments devrait aussi être implanté cet automne.
«Ces nouveaux services démontrent la volonté des dirigeants du CSSS d’offrir des services de proximité pour notre popula- tion desservie, qui est aussi un enjeu important et inscrit à la planification stra- tégique 2010-2015 du CSSVG», com- mente Jacques Cyr.
À noter que côté recrutement, en 2013- 2014 une omnipraticienne, Dre Grace Zoughbi, a été embauchée. Par ailleurs, deux autres personnes pourraient être embauchées prochainement. En revanche, un poste de pharmacien à temps complet est à combler, en attendant le CSSVG a recours à de la main-d’œuvre privée.
Agrément
Le CSSVG a reçu en mai dernier la visite d’Agrément Canada. Le statut d’or- ganisme agréé est déterminé par deux enti- tés privées et indépendantes : Agrément Canada et le Conseil québécois d’agrément.
Le centre de santé a atteint un niveau exceptionnel en répondant à 94% des 2 150 normes d’excellence. L’objectif de l’agré- ment est d’assurer la qualité et la sécurité des soins et services de santé et de services sociaux. Tous les établissements du CSSVG ont ainsi été évalués.
Projet éco-énergétique
Le CSSVG se met au vert en lançant son projet éco-énergétique à l’hôpital et dans les deux CHSLD. Un projet qui a été accepté par le ministère de la Santé et des Services sociaux. Le centre de santé a fait appel à la firme Écosystem, qui a déjà tra- vaillé avec la Commission scolaire des Hauts-Bois-de-l’Outaouais. Les travaux débuteront courant 2014.
Les économies annuelles garanties par Écosystem, de 241 000$, jumelées à diffé- rentes subventions, qui s’élèvent à 791 300$, rendent ce projet de 4,9 millions de dollars auto-finançable sur une période de 14 ans. La facture énergétique devrait être réduite de 40% et la réduction des émis- sions de gaz à effet de serre devrait s’élever à 456 tonnes. Cela équivaut à retirer 139 voitures de la circulation. Pour atteindre ces objectifs, le projet cible surtout le chauffage, la climatisation et l’éclairage.
Sylvie Dejouy


































































































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