Page 6 - La Gatineau 17 juillet 2014
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6 17 juillet 2014 La Gatineau MAIRES ET MAIRESSES
À quoi ressemble leur quotidien ?
LA GATINEAU - Ils sont souvent les premiers à qui les contribuables exposent leurs pro- blèmes. Entre les réunions, les dossiers à gérer, le développement de leurs municipalités, les maires et mairesses qui s’investissent dans leur fonction cumulent de nombreuses heures de travail. À quoi ressemble leur quotidien ? Voici deux exemples. Par Sylvie Dejouy
«Je crois en ma municipalité»
▲ La mairesse de Cayamant, Chantal Lamarche, et le maire de Montcerf-Lytton, Alain Fortin, nous expliquent à quoi ressemble leur quotidien d’élu.
CAYAMANT - Après avoir été conseillère municipale pendant un an et demi, Chantal Lamarche a été élue mairesse l’année dernière. Chaque mois, elle chapeaute la réunion du conseil municipal et fait un rapport de ses activités à ses conseillers. «Il y a aussi au mini- mum deux plénières par mois avec les conseil- lers pour parler des dossiers en cours, explique- t-elle. Des réunions qui finissent souvent à 10h du soir. En ce moment, on y parle du projet d’expansion du Mont Cayamant, de forêt de proximité, des plaintes des citoyens, du schéma de couverture de risques, du règle- ment de lavage des bateaux, du recyclage qui deviendra obligatoire en 2015, de la revitalisa- tion du village, etc. Ce sont des gros dossiers qui nécessitent des recherches, d’autres ren- contres avec par exemple des avocats, de voir ce qui se fait ailleurs.»
Si elle délègue à ses conseillers et conseil- lères, Chantal Lamarche n’a pas le choix de s’impliquer dans plusieurs dossiers et de ren- contrer les gens : «On travaille avec les Ours blancs pour que les sentiers de motoneige
passent ici, il fallait aller sur place. Concernant les producteurs privés de bois, j’ai reçu beau- coup d’appels, de courriels, j’ai participé à des réunions dont celle de la Créo à Fort- Coulonge, j’ai fait des recherches d’informa- tions. Autre gros dossier, celui du touladi : j’ai lu de la documentation, j’ai passé des appels, je suis allée à des réunions dont à Gatineau. Il y a le dossier d’Hydro-Québec à cause des pannes à répétition, qui a bien avancé car ils vont mettre 3⁄4 de millions de dollars sur la ligne entre Cayamant et Gracefield.»
Entre temps, Chantal Lamarche rencontre les citoyens qui le demandent et reste à leur écoute. Elle siège également sur la Coopérative de solidarité de la Forêt de l’aigle, doit veiller à satisfaire tous ses citoyens (jeunes, personnes âgées, villégiateurs, résidents, etc), aide les associations et leurs bénévoles, doit être pré- sente en cas d’urgence.
Ça c’est pour la partie mairie. À côté, il y a la MRC et ses rencontres mensuelles. «Avant d’y aller, je dois lire la documentation d’une
centaine de pages, explique l’élue. Je ne peux pas aller à la table des maires sans le faire. J’ai créé un lien avec la MRC pour que Cayamant ne soit pas mis de côté.» Par ailleurs, Chantal Lamarche préside le comité ruralité et déve- loppement social. Elle siège sur le comité mul- tiressources, celui des relations avec les Autochtones, le comité des parcs, la Table de développement social qui a beaucoup de gros enjeux, elle est substitut sur le comité admi- nistration générale.
«Les comités se réunissent au moins une fois par mois, explique-t-elle. Par exemple, pour le comité des parcs, il y a le comité ad hoc concer- nant le pont de pierre. Pour le comité ruralité je siège sur le comité de lutte contre la pauvreté : dernièrement j’ai eu une réunion qui a duré de 9h à 16h, seulement le kilométrage était payé. Il y a plusieurs projets dans chaque comité.»
Il y a aussi les événements auxquels il faut assister, comme les tournois de golf, les sou- pers bénéfice, tournois de pêche, etc.
Au total, Chantal Lamarche évalue sa
quantité de travail par semaine à minimum 50 heures. «Ça varie selon les périodes, explique-t- elle. Je passe beaucoup de temps sur la route et ce n’est pas rare que je rentre tard à la maison, il faut que la famille accepte. C’est très deman- dant. Aujourd’hui, avec les exigences du gou- vernement, qui sont les mêmes pour les petites comme les grosses municipalités, c’est un travail à temps plein. En dehors de la mairie, je suis juste commissaire parent à la commission sco- laire. Il faut aussi un minimum d’expérience car on a des dossiers complexes à traiter.»
Chantal Lamarche l’assure : «Je ne suis pas là pour l’argent. La moitié du temps et payé et l’autre c’est du bénévolat. Une jeune personne ne peut penser gagner sa vie et faire vivre sa petite famille avec un salaire de maire, c’est pourquoi la jeune relève est rare au poste de maire.»
Malgré tout, la mairesse aime sa fonction : «Je me suis présentée car je suis passionnée par la politique. Quand j’ai un dossier, je le prends en mains. Je crois en ma municipalité et je veux la faire avancer. Il faut aimer ça.»
«Je suis motivé par le défi»
MONTCERF-LYTTON - Autre exemple : le maire de Montcerf-Lytton, Alain Fortin, est élu depuis 2009 : «Cinq ans de bonheur», dit-il avec un large sourire. Très investi dans sa fonction, son quotidien ressemble à celui de sa collègue de Cayamant. «J’y consacre au minimum 25 heures par semaine, explique l’élu. Parfois plus de 40 heures.»
D’abord, il y a les réunions municipales deux fois par mois au minimum, dont le comité plénier. Alain Fortin siège aussi sur les comités municipaux : voirie, incendie, déve- loppement de la municipalité, déneigement l’hiver. Il y a aussi des réunions mensuelles pour la mise à jour du réseau d’aqueduc.
En plus de la rencontre mensuelle du conseil des maires de la MRC, Alain Fortin siège sur plusieurs comités : administration générale, un gros comité qui prépare notam- ment le budget de la MRC ; sécurité incendie ; environnement, qu’il préside, qui gère
notamment l’Écocentre et le site de traite- ment des boues septiques ; parcs régionaux.
Le maire représente aussi la MRC à la Maison de la culture. Donc au total, au moins une dizaine de réunions par mois. «Certaines durent tout un après-midi, précise-t-il. Je regarde souvent mes courriels à la maison. Il y a en plus beaucoup de rencontres de travail à toutes les semaines, que ce soit avec les ministères, les ingénieurs de la MRC, etc. Dans les grandes villes, ils ont plus d’em- ployés donc ils peuvent plus déléguer.»
Ce qui le motive au quotidien : «C’est le défi. Je ne fais pas ça pour la paye. Cela demande beaucoup de gestion, des responsa- bilités, du travail d’équipe. De plus en plus de responsabilités sont transférées par le gouver- nement. Mais j’aime les chiffres, travailler sur les budgets, rencontrer les citoyens. J’aime ça car ce n’est pas routinier, on ne sait jamais ce que la journée nous réserve.»


































































































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