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4 31 juillet 2014 La Gatineau
CENTRE D’INTERPRÉTATION DU DORÉ JAUNE
L’ensemencement offre d’excellents résultats
GRAND-REMOUS - Parmi les activités à faire dans la région, pourquoi pas une visite au Centre d’interprétation du doré jaune. Ce centre est géré par Pêche Sportive du Réservoir Baskatong, donc l’Aire faunique communau- taire (AFC) créée en 1998.
Outre les visites guidées du Centre, desti- nées à faire découvrir le doré jaune, l’équipe travaille aussi à l’ensemencement, qui offre cette année de très bons résultats. 2013 a été la première année d’ensemencement chaque semaine. Le taux de réussite était alors de 62,62%. Cette année, en juillet, il était de 72,29%.
«Depuis le début de la saison, les succès sont très appréciables pour la dimension de nos dorés, explique Daniel Blais, directeur général de Pêche Sportive du Réservoir Baskatong. L’objectif est d’ensemencer 3 500 dorés mesu- rant de 8 à 12 cm, à l’automne. Parmi ceux-ci, nous allons en étiqueter autour de 10 % afin de suivre leur évolution et leurs déplacements dans le plan d’eau.»
Malgré ces bons résultats, le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs souhaite mettre fin à l’ensemencement le 30 septembre 2015. Il veut en effet fermer la pisciculture du centre, car il considère qu’elle est trop coûteuse et que le taux de réussite n’est pas assez élevé. Le Centre du doré jaune a obtenu un moratoire de deux ans. «Nous sommes en pourparlers afin d’obtenir de l’ensemencement jusqu’en 2018, explique Daniel Blais. En 2017-2018, un autre recensement sera effectué. Cela permettrait vraiment de constater l’état de santé du plan d’eau. De plus, en attendant, cela nous donne- rait plus de temps pour réaménager les frayères jugées productives 1 an sur 3.»
À noter qu’il y a peu d’élevages de dorés au Québec, autour de 5. La mission de l’AFC est de gérer le plan d’eau, faire de l’éducation et réaménager les frayères naturelles. Il contribue à conserver et protéger le doré jaune, à faire prendre conscience aux gens que la ressource peut disparaître.
Sylvie Dejouy
▲ Christiane Gagnon, guide interprète et secrétaire, vous attend au Centre d’interprétation du doré jaune.
Un poisson au caractère bien spécial
▲ La pisciculture est un endroit spécial, où la lumière est faible et où on parle tout bas.
assistants protecteurs de la faune de l’AFC veillent à ce qu’il soit respecté.
À noter que cette année, le centre a ins- tallé un aquarium pour montrer aux visi- teurs diverses espèces qu’on retrouve dans le Baskatong. Autre nouveauté : un bassin semblable à ceux de la pisciculture, à laquelle le public n’a pas accès.
À noter aussi que dans le réservoir Baskatong, on trouve également le doré noir.
GRAND-REMOUS - Le doré jaune est un poisson qu’on retrouve dans les eaux douces d’Amérique du nord. Il est aussi appelé stizostedion vitreum. C’est un pois- son au caractère particulier, délicat mais aussi cannibale.
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Représentation nationale :
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On le reconnaît par ses gros yeux et sa tâche blanche au bout de la queue. La repro- duction se fait au printemps, à partir de 4 ans pour le mâle et 6 ans pour la femelle. Une femelle de plus de 10 ans peut donner jusqu’à 300 000 œufs.
On dit que quand les grenouilles chantent, les dorés frayent. Après la reproduction, ils quittent les frayères et se dispersent dans le Baskatong. La saison de la pêche peut alors commencer. Elle se termine le 15 octobre,
sauf à certains endroits. Il est important de consulter la règlementation ou de téléphoner à l’Aire faunique communautaire (AFC).
La limite de prise est de 6 dorés. On peut conserver les dorés mesurant 37 à 53 cm. «Au-dessus ce sont de gros producteurs, en dessous des jeunes en devenir qui doivent se reproduire au moins une fois avant la cap- ture», explique Christiane Gagnon, guide et secrétaire au Centre du doré jaune. Un plan de protection a été mis en place et les
L’ensemencement, un processus délicat
GRAND-REMOUS - Le Centre d’inter- prétation du doré jaune a été créé en 1998. «À l’époque, il y avait une grande baisse du nombre de dorés jaunes dans le Baskatong, le poisson le plus prisé par les pêcheurs», explique Christiane Gagnon, guide interprète et secré- taire. D’où l’importance de l’ensemencement, effectué par des techniciens.
Le processus de l’ensemencement consiste à distribuer les larves dans le réservoir Baskatong. Un certain nombre de dorés vont par la suite grandir en pisciculture, où ils ont plus de chance de survivre, avant d’être relâ- chés dans le réservoir.
Pour la capture des géniteurs, on installe un filet trappe dans la frayère. Les poissons sont placés dans des cages de rétention, qui séparent ainsi les mâles et les femelles. «Cela se fait de nuit car le doré est plus actif et sen- sible à la lumière, précise Christiane Gagnon. C’est là qu’on récolte le plus d’œufs.»
Les techniciens vont alors masser les ventres du mâle et de la femelle, pour récolter les œufs et le sperme. Le tout est mélangé avec une plume, pour ne pas briser les œufs. Ces der- niers sont placés dans de l’argile mélangée à de l’eau, l’argile étant un antiadhésif, afin que les œufs ne se collent pas les uns aux autres. Ils sont placés dans un filet flottant, afin de les rincer, puis sont immergés durant quelques heures pour les faire durcir. Ils sont ensuite prêts au transport vers la pisciculture du Centre du doré jaune.
La pisciculture est sous la responsabilité de Mario Paradis, technicien responsable, et Jean-Luc Lacroix, technicien. Elle compte 24 incubateurs, dans lesquels l’eau doit être
tempérée. Les récoltes cette saison ont été de 300 000 à 1 800 000 par nuit. Le taux d’éclosion est de 80%, ce qui permet d’ense- mencer tout au long de la saison estivale et à l’automne.
«Il y a aussi des incuba- teurs hôpitaux, pour les œufs morts ou malades, explique Christiane Gagnon. Cette année on en a jeté seulement 25%. Les œufs malades sont mis à part, afin de ne pas contaminer les autres. Si tout va bien, il vont ainsi éclore, ce qui permet d’en- semencer le plus possible.»
▲ Chaque semaine, les techniciens Mario Paradis et Jean-Luc Lacroix doivent classer les dorés selon leur grandeur. Les dorés sont placés dans des bassins, le temps de grandir.
L’incubation dure autour de 20 jours. La température de l’eau étant un facteur très important, il est possible que l’incubation soit beaucoup plus rapide.
Les techniciens suivent ensuite l’évolution des dorés chaque jours, dans la pisciculture, à laquelle le public n’a pas accès. On y pénètre d’ailleurs avec l’équipement adéquat pour évi- ter toute contamination. Les bassins sont pla- cés sur des plateformes, afin d’éviter toute vibration, ce qui peut causer de la mortalité. Le doré est en effet un poisson très stressé. Les techniciens doivent s’abstenir de parler fort. De plus, le doré étant très sensible à la lumière, ils travaillent avec une lumière frontale.
La pisciculture compte 12 bassins, remplis d’eau du Baskatong qui est filtrée. Le doré
étant carnivore, un tri est effectué chaque semaine pour les classer par taille, car un doré ne mangera pas les autres de grosseur égale. «Si on ne fait rien, les petits se mettent de côté et deviennent noirs, explique Mario Paradis. S’ils ne meurent pas naturellement, ils se font manger.» Les techniciens doivent donc sortir tous les poissons pour ensuite les classer par bassin, à l’aide d’un équipement qui permet de les répartir selon leur taille.
Le travail des techniciens est essentiel car l’éclosion naturelle en nature est de 0,01 % contre 80% en moyenne dans la pisciculture. «Plus on ensemence des poissons de grande dimension, plus ils ont de chance de survivre, assure Mario Paradis. Les pêcheurs ont constaté une augmentation de la qualité de la pêche, malgré la pression qui augmente aussi.»


































































































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