Page 10 - La Gatineau 18 septembre 2014
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10 18 septembre 2014 La Gatineau
VIOLENCE SEXUELLE
Toutes les femmes peuvent être victimes
LA GATINEAU - Chaque troisième vendredi de septembre, donc le 19 cette année, c’est la Journée d’action contre la violence sexuelle faite aux femmes. «On estime qu’une femme sur trois, contre un homme sur six, va vivre une agression sexuelle au cours de sa vie», note Cathy Marinier, intervenante au Calacs (centre d’aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel) de Maniwaki, qui aide les victimes et anime des ateliers de prévention.
Mais d’abord, une agression sexuelle, c’est quoi ? Contrairement à une idée pré- conçue tenace, cela ne se limite pas au viol. Il s’agit d’un «acte de domination, d’humi- liation, de violence et d’abus de pouvoir, principalement commis par des hommes envers les femmes et les enfants». Agresser sexuellement, c’est «imposer des attitudes, des paroles, des gestes à connotation sexuelle, contre la volonté ou malgré l’ab- sence de consentement de la personne».
L’agresseur utilise souvent le chantage, la menace, la violence physique, l’intimi- dation psychologique, les privilèges, la manipulation verbale, la violence. L’agression peut prendre différentes formes : les appels obscènes, les attouchements sexuels, l’exhibitionnisme, le harcèlement sexuel, l’inceste, le viol.
«Le problème est que parfois il y a des zones grises», explique Cathy Marinier. Des gestes à connotation sexuelle peuvent en effet paraître anodins pour des gens mais en déranger d’autres. Tout le risque, c’est de banaliser une situation. «Si on ne se sent pas bien, si on sent une pression, il faut en parler, insiste Cathy Marinier. Cela peut arriver dans un couple, avec des gens que l’on connaît, chez des amis, dans la rue mais aussi à domicile. On a souvent l’image que l’agresseur est un inconnu, que l’agression est un viol, etc. C’est ce qui dés- tabilise la victime qui a du mal à s’identi- fier comme tel.»
Or, l’agression sexuelle a des consé- quences dramatiques sur la vie d’une vic- time. «Ça change le cours d’une vie, affirme Cathy Marinier. Celles qui s’en
sortent doivent passer par plusieurs obs- tacles. Quand cela concerne les enfants, il peut y avoir échec scolaire, dès le départ ça hypothèque l’avenir. Parfois les victimes vont palier leur souffrance par l’alcool ou la drogue, elles ont du mal à s’insérer dans la société.»
Prévention auprès des jeunes
Selon Cathy Marinier, la seule solution pour lutter contre les agressions sexuelles est de faire de la prévention, favoriser des relations d’aide avec les victimes, les écou- ter sans les juger.
À l’heure de l’hypersexualisation et de la pornographie de plus en plus accessible facilement, les jeunes doivent être plus particulièrement ciblés dans les campagnes de prévention. «Ils sont en perte de repère concernant leur sexualité, explique Cathy Marinier. La pornographie s’infiltre tran- quillement par toutes sortes d’événement, comme par exemple le boul-o-thon à Gatineau. Il y a aussi un problème d’édu- cation à la sexualité dans les écoles. Ce ne sont pas tous les parents qui sont à l’aise pour en parler et ils sont parfois eux- mêmes en perte de repère. Les jeunes n’ont pas d’espace pour en parler donc ils se réfèrent parfois à la pornographie, qui véhicule des images violentes et des com- portements marginalisés mais dont les jeunes vont penser que c’est normal. Il faut les guider pour qu’ils développent une sexualité saine et épanouie.»
Pièce de théâtre
À l’occasion de cette journée, le Calacs a décidé de présenter une pièce de théâtre de la troupe Parminous. Elle portera sur le thème de la violence financière (lire page 22).
«C’est souvent une des conséquences après une agression sexuelle, précise Cathy Marinier. La santé mentale se dégrade et ça a un impact sur la capacité à travailler donc des conséquences financières. De plus, il n’y a pas que la richesse monétaire, la santé mentale est aussi une richesse.»
Sylvie Dejouy
Les agressions sexuelles en chiffres
LA GATINEAU - On estime qu’au Canada, 80% des femmes autochtones ont été ou sont encore victimes de vio- lence. Une femme sur deux (57%) aurait par ailleurs été victime d’agressions sexuelles.
• 40% des femmes handicapées seraient susceptibles d’être violées, maltraitées ou agressées.
• 98,5% des agresseurs sont des hommes.
• 85% des victimes d’agressions sexuelles connaissent leur agresseur.
ACHEMINEMENT DE DÉBRIS Octroi de contrat
LA GATINEAU - Les élus du conseil des maires de la MRC ont récemment adopté une résolution concernant le service d’acheminement de débris de construction et de démolition (transport de longue distance).
Un appel d’offres avait été lancé et quatre soumissions avaient été envoyées par les
entreprises suivantes : Frères Robinson, Camionnage André Montreuil, Les ser- vices R.C. Miller, Rock Patry.
Le contrat a finalement été accordé à ce dernier pour le montant suivant, avant taxes : 1,54$/km cette année ; 1,64$/km en 2015 ; 1,76$/km en 2016 ainsi que de jan- vier à août 2017.


































































































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