Page 6 - La Gatineau 2 octobre 2014
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La Gatineau
6 2 octobre 2014
CENTRE JEAN BOSCO
Encore une fois des actes
CHRONIQUE
de vandalisme
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santé
▶ Consternation au Centre Jean Bosco : les bacs destinés à accueillir les dons pour le CARRO ont été vandalisés. Mardi matin, vêtements et objets étaient éparpillés, les sacs avaient été éventrés.
SYLVIE DEJOUY
sdejouy@lagatineau.com
MANIWAKI - «Ce n’est pas la première fois que ça arrive, mais j’ai l’impression que ça s’aggrave, ce sont des gens mal intentionnés qui font ça.» Le directeur du Centre Jean Bosco, Khelil Hamitouche, manquait de mots pour décrire sa consternation mardi matin. À son arrivée au travail, il a découvert que les bacs destinés à accueillir les dons pour le CARRO avaient été vandalisés. Vêtements et objets jonchaient le sol. Cet été déjà, le centre avait été victime d’une tentative d’effraction.
Les actes de vandalisme auraient été com- mis entre le lundi à la fermeture du centre et le mardi à l’arrivée des employés. «Quand je suis parti lundi soir, il n’y avait rien, explique Khelil Hamitouche. J’arrive le mardi matin et je constate ça. Les sacs ont été éventrés. Ils sont rentrés dans les bacs et les ont vidés. Ils ont brisé le système d’ouverture des bacs. Deux boîtes et demie ont été endommagées, sachant qu’une seule coûte 800 à 900$. On envisage d’acheter des bacs en métal pour évi- ter qu’on les brise.»
Au-delà de l’aspect matériel, ce vandalisme a aussi porté un gros coup au moral et à la motivation de l’équipe du centre, qui ne com- prend pas comment on peut s’en prendre à un organisme qui favorise l’insertion des per- sonnes souffrant de limitations intellectuelles et/ou physiques. Un organisme qui de plus ne roule pas sur l’or. «Pour l’équipe du CARRO,
quand elle est arrivée le matin, ça a été un stress supplémentaire, ajoute Khelil Hamitouche. Normalement, nous avons un planning. Il a fallu ranger et réparer alors que notre équipe est limitée.»
Si on part de l’hypothèse que des per- sonnes dans le besoin seraient venues cher- cher des vêtements, l’acte n’en demeure pas moins incompréhensible. «Le CARRO revend ce qui lui est donné à des prix très modiques, assure Khelil Hamitouche. Et quand des gens sont dans le besoin, nous ne refusons jamais de les aider. Mais les per- sonnes qui font des dons, si elles voient ça, elles risquent de ne plus avoir envie de donner. Peut-être qu’elless vont penser que c’est mal géré.»
Le CARRO
Le Centre d’apprentissage, de recyclage et de récupération de l’Outaouais est une entre- prise d’économie sociale qui donne une deu- xième, voire une troisième vie, aux vêtements, objets, jouets, etc. Ce qui est donné est ensuite trié puis vendu à prix modiques à des per- sonnes démunies. «Et la demande est forte, assure Khélil Hamitouche. Les ventes aug- mentent de 16% d’année en année.»
Une douzaine de personnes composent l’équipe du CARRO. L’entreprise vise la réinsertion socio-professionnelle de ses employés dont une partie a des capacités limi- tées. Elle permet aussi la réhabilitation des personnes ayant des heures communautaires à faire. Prochainement, elle va accueillir des stagiaires du CFER. Et en parallèle, le
CARRO permet d’encourager le recyclage.
Agrandissement
Malgré tout, cet incompréhensible vanda- lisme ne vient pas ternir une bonne nouvelle : le projet d’agrandissement du Centre Jean Bosco avance. Un agrandissement dont béné- ficiera particulièrement le CARRO, dont les employés travaillent en ce moment dans un espace restreint.
«Nous préparons les maquettes et on a commencé les demandes de subventions, explique Khélil Hamitouche. Nous avons envoyé des lettres aux municipalités afin qu’elles renouvèlent leur engagement vis à vis de ce projet et jusqu’ici elles ont dit oui. Les privés, dont les entrepreneurs, aussi. Une sub- vention de 125 000$ nous a été accordée par le CLD. Nous avons présenté une demande à Recyc-Québec car on veut doubler la superfi- cie du CARRO. Et nous avons fait deux demandes au niveau provincial, auprès du Fonds conjoncturel de développement et du Programme d’infrastructures en entrepreneu- riat collectif. C’est un de ces deux pro- grammes qui décidera du sort du projet car il s’agit des plus gros montants.»
Ces subventions s’ajouteraient aux 186 000$ issus du fonds constitué à la suite de la campagne de vente de briques, qui visait à l’époque une construction neuve. Le coût total du projet est estimé à environs 2 millions de dollars. Le Centre Jean Bosco passerait alors de 691 à 1 361 mètres carrés. Et surtout, le milieu de vie des personnes accueillies et des employés serait grandement amélioré.
La coqueluche, vous connaissez?
Il s’agit d’une infection des voies respiratoires causée par la bactérie Bordetella pertussis. L’origine du terme coqueluche vient du son caractéristique qu’émet le malade lorsqu’il reprend son souffle après une quinte de toux. Ce son rappelle étonnamment le chant du coq! Voyons donc plus en détail en quoi consiste l’infection.
On le sait, la coqueluche affecte les voies respiratoires et provoque une toux persistante et parfois invalidante. On l’attrape lorsqu’on entre en contact avec une personne infectée, par exemple lorsqu’elle tousse ou éternue. Les premiers symptômes sont très similaires à ceux d’un rhume: écoulement nasal, yeux rouges, toux, fièvre légère. En fait, il est difficile de différencier les deux infections à ce stade. Par contre, après 1 à 2 semaines, on voit apparaître des quintes de toux souvent suivies d’une inspiration sif ante (le fameux chant du coq!). C’est souvent à ce moment qu’est diagnostiqué la maladie. Les quintes de toux peuvent persister jusqu’à 10 semaines, après quoi elles diminueront graduellement.
La coqueluche est la plupart du temps sans gravité chez l’adulte. Une toux persistante, sans plus. Il en est tout autrement pour les nourrissons et les jeunes enfants, chez qui le risque de complications est signi catif. On parle de pneumonie, de lésions cérébrales et même de mort. Au Canada, on estime en effet que de 1 à 3 personnes meurent chaque année des suites de la coqueluche, soit majoritairement des nourrissons.
Le meilleur moyen de prévenir la maladie est sans aucun doute la vaccination. C’est pourquoi au Québec, la coqueluche fait partie des maladies ciblées par les programmes de vaccination. Ainsi, tout enfant naissant dans la province a accès gratuitement au vaccin anticoquelucheux. Malheureusement, ce vaccin perd de son ef cacité avec le temps. C’est pourquoi en plus des 5 doses administrées avant l’âge de 6 ans, une dose supplémentaire vers l’âge de 14 à 16 ans a été ajoutée au calendrier de vaccination suite à la recrudescence des cas de coqueluche dans les années 1990. Malgré tout,
quelques 5 000 cas de coqueluche ont été recensés en 2012. Comme quoi la lutte n’est pas encore gagnée contre ce pathogène...
Cette chronique est une gracieuseté de
MARTIN ROY
Pharmacien
50, rue Principale Sud, Maniwaki,
819 449-1360


































































































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