Page 4 - La Gatineau 16 octobre 2014
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4 16 octobre 2014 La Gatineau JAY ODJICK
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Une légende adaptée en série animée
SYLVIE DEJOUY
sdejouy@lagatineau.com
KITIGAN ZIBI ANISHINABEG - Kagagi, c’est l’histoire d’un jeune autoch- tone de 16 ans, Matthew Carver, qui découvre qu’il a hérité de pouvoirs surna- turels et qu’il est maintenant investi d’une mission : vaincre un monstre, le Windigo, qui a pour ambition de détruire la race humaine. Inspiré d’une légende de Kitigan Zibi, Kagagi est la création de Jay Odjick, un artiste, auteur et producteur télé, originaire de cette communauté.
D’abord publiée sous la forme d’une bande-dessinée, la série animée Kagagi (mot algonquin qui signifie corbeau) a pris l’affiche au réseau de télévision des peuples autochtones APTN, depuis dimanche 5 octobre, chaque semaine à 10h. Les treize épisodes de 30 minutes permettent d’apprendre à connaître Matthew, mais aussi ses amis, ses alliés et les étranges personnages qui entrent dans sa vie alors qu’il devient Kagagi. Diffusée en anglais et en algonquin, l’émission, combinant action et horreur, tiendra les téléspectateurs en haleine avec les nombreux rebondissements qui sur- viendront au cours des aventures du héros.
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▲ Jay Odjick avec dans les mains la bande-dessinée qui a inspiré la série animée Kagagi, diffusée sur APTN.
Un beau parcours
Jay Odjick est fier de faire découvrir un peu de sa communauté à travers cette his- toire. Originaire de Kitigan Zibi, il y a grandi et a gradué à l’école secondaire Kikinamadinan. Aujourd’hui, il passe la moitié de son temps ici, où vit toujours sa famille.
Très tôt, Jay Odjick a développé une pas- sion pour l’écriture. «J’ai commencé à écrire des histoires dès l’âge de 5 ans, explique- t-il. Je créais des personnages. À 10 ans, j’ai soumis des idées à la compagnie de Marvel. Ils m’ont répondu par une lettre m’encoura- geant à continuer de travailler.»
Jusqu’ici, il a travaillé sur de nombreux projets : des couvertures de livres notam- ment pour la littérature jeunesse, le design de jeux, des illustrations animées pour des émissions de télé, des illustrations pour des auteurs comme le très connu Robert Munsch. Il a également illustré un livre réa- lisé à Kitigan Zibi, destiné à permettre aux enfants d’apprendre l’algonquin tout en les sensibilisant aux traditions culinaires (écrit par Linda Dwyer-Commando et Deborah Decontie).
C’est en 2010 qu’il a écrit le livre qui a inspiré la série animée, «Kagagi the heaven». «Il est basé sur une légende de Kitigan Zibi, un personnage mythique, explique Jay Odjick. Ça raconte l’histoire d’un groupe de chasseurs pris dans le bois durant l’hiver. Ils sont devenus cannibales et le dernier qui a survécu est devenu un monstre : le Windigo. Afin de le combattre au cas où il revien- drait, le personnage de Kagagi, un super héros, a été créé. J’utilise cette ancienne légende dans un monde contemporain, avec un langage actuel que les jeunes comprennent.»
Pour l’auteur, c’est une belle façon de continuer à faire vivre la légende : «Cela permet d’amener les jeunes à s’intéresser à leur histoire, de les inciter à en apprendre plus sur leurs origines. C’est aussi une façon de promouvoir la langue algonquine. Mais cette histoire ne s’adresse pas seulement aux
personnes d’origine autochtone, n’im- porte qui peut s’identifier.»
Des talents d’ici
Afin de l’adapter pour la télé, il lui a fallu trouver un producteur, ce qui n’a pas été facile. Finalement, il a décidé de créer une société de production avec l’éditeur de son livre, Arcana. Il s’agis- sait d’un projet ambitieux, avec des animations 3D et beaucoup d’effets spéciaux. Une équipe s’est occupée de l’animation, Jay Odjick du scenario et du design des personnages.
Pour la réalisation, Jay Odjick a tenu à utiliser les talents de sa communauté. La musique a été composée par Lance Côté Tenasco, de Kitigan Zibi. Le générique lui est la musique du groupe de renommée mondiale et récipien- daire d’un prix Juno, A Tribe Called Red.
L’enregistrement des voix pour la version en algonquin a été réalisé à Kitigan Zibi, avec des personnes de Kitigan Zibi et Lac Rapide. «La création de cette série a été une expérience unique, explique Jay Odjick. Nous avons eu la chance de travailler avec une équipe d’animateurs, des techniciens et des acteurs formidables à Vancouver et ici, à Kitigan Zibi. J’aimerais d’ailleurs remercier Annette Smith et Joan Tenasco qui ont tra- duit l’ensemble des scénarios en algonquin, Craig Commanda, notre technicien de son, Lance Cote, notre compositeur, et nos excellents acteurs, notamment River Tenasco, Crazy Horse Commanda, Charlie Morin, Stephanie Tenasco, et toutes les autres personnes qui ont prêté leurs voix aux personnages dans la version en algonquin.»
Parmi elles, le cousin très connu de Jay Odjick : Gino Odjick, qui prête sa voix dans le quatrième épisode. «Il était très occupé et je n’osais pas lui demander, explique Jay Odjick. Je lui ai dit que je n’avais pas autant d’argent que la télé américaine. Il m’a répondu oui, que ce n’était pas une question d’argent, qu’il fallait juste lui dire où et quand il devait se rendre. Cela démontre
▲ Le visuel de la série animée diffusée sur le réseau de télévision des peuples autochtones.
bien l’esprit d’entraide. Même s’ils sont habitués à travailler avec des gens connus, tous les membres de l’équipe étaient impres- sionnés de le rencontrer.»
Fier de son parcours, Jay Odjick espère faire plus pour partager la langue algonquine, les traditions de sa commu- nauté, avec le monde entier. Il espère aussi inspirer les jeunes et les pousser à croire en leurs rêves. Dès qu’il le peut, il vient à Kitigan Zibi animer des ateliers afin de transmettre sa passion, son savoir. Il a fait aussi un don en livres d’une valeur de 3 000$ afin de développer la section BD de la bibliothèque de l’école. «Quand j’étais jeune j’adorais lire, explique-t-il. J’aime voir l’émotion et la passion dans les yeux des jeunes quand ils lisent.»
Si le public est au rendez-vous, APTN pourrait en faire une version française. La chaîne a l’exclusivité pour la première diffu- sion. Mais Kagagi est amené à voyager car la société de production de Jay Odjick a un distributeur international donc par la suite la série animée pourrait être diffusée ail- leurs dans le monde.


































































































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