Page 20 - La Gatineau 23 octobre 2014
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20 23 octobre 2014 La Gatineau
Boucher : un artisan de la découpe
LA GATINEAU - Suite de notre chro- nique dédiée à l’emploi et présentée en col- laboration avec Mélanie Marchand, agente d’accueil, d’intégration et de rétention de la stratégie Complicité Emploi Vallée-de- la-Gatineau. Nous vous parlons cette fois du métier de boucher.
Spécialiste de la viande, le boucher res- pecte un savoir-faire artisanal pour la pré- parer, la présenter et la vendre. Qu’il tra- vaille à son compte ou dans un supermarché, ce professionnel doit possé- der, en plus de ses compétences techniques, le goût du contact et le sens de l’accueil.
Les bouchers, les coupeurs de viande et les poissonniers - commerce de gros ou de détail - préparent des coupes régulières de viande, de volaille, de poisson et de crus- tacés qui seront vendues par des détaillants ou des grossistes de produits alimentaires. Ils travaillent dans des supermarchés, des épiceries, des boucheries, des poissonne- ries, ou ils peuvent être travailleurs autonomes.
Tu as le goût de traiter les viandes de boucherie (bœuf, veau, agneau, volailles, etc.), de traiter les poissons, de conseiller la clientèle, de préparer des charcuteries et des plats cuisinés pour la vente au comp- toir, de faire de la gestion et de la prépara- tion de comptoirs froids ? Si oui, le métier de boucher est pour toi.
Perspective
Selon Emploi Québec, la demande de main-d’œuvre vient d’entreprises du
▲ Annick Mineault travaille à la Boucherie Gauthier, à Gracefield. Spécialiste de la viande, le boucher respecte un savoir-faire artisanal pour la préparer, la présenter et la vendre.
les bouchers doivent toujours se montrer très exigeants sur l’hygiène et la propreté de leur lieu de travail, mais aussi des divers équipements qu’ils utilisent.
De plus, il faut être professionnel et convivial, car les bouchers doivent avoir le sens du contact et aimer les échanges avec une clientèle variée. Lorsqu’ils gèrent leur propre commerce, ils doivent en outre pos- séder des compétences en gestion et en comptabilité.
Où exercer le métier de boucher?
Les bouchers peuvent travailler dans les supermarchés, les boucheries et les usines de transformation, les restaurants et les abattoirs.
Ceux qui exercent leur métier dans des petites boucheries et dans des supermar- chés doivent souvent travailler les soirs et les fins de semaine.
Les études
Le diplôme d’études professionnelles (D.E.P.) en boucherie de détail a une durée totale de 900 heures, c’est-à-dire 1 an offert à temps complet. Il comporte des cours d’hygiène, de salubrité et de sécurité, de réception et d’entreposage, de coupe et de préparation de viandes, des techniques de débitage et différents types de coupes.
De plus, cette formation comprend un stage d’intégration en milieu de travail non rémunéré d’une durée de 3 semaines OU 2 stages d’une durée de 3 semaines chacun en alternance travail-études.
L’avenir de la Vallée-de-la-Gatineau, je m’y emploie !
GR ACEFIELD - Dans la famille Gauthier, Mathieu représente la quatrième génération à la tête d’un commerce. Depuis 7 ans, il est propriétaire de la Boucherie Gauthier, rue St-Joseph, avec sa conjointe Cynthia Thibault-Paradis. Avant eux, son arrière-grand-père avait lancé la boucherie, dans la même bâtisse qu’actuellement, en 1933. Son grand-père avait son épicerie juste à côté et elle avait été reprise par son père, le conseiller municipal Claude Gauthier.
Après le secondaire, Mathieu Gauthier envisageait une carrière dans un tout autre domaine. «Je suis parti étudier en design industriel à la Cité collégiale pendant trois ans, explique-t-il. Mais après trois ans en ville et cette opportunité d’affaire, j’ai voulu revenir dans la région.»
Mathieu Gauthier a beaucoup appris sur le tas, notamment en observant son père. Aujourd’hui, le couple gère la boucherie de A à Z et en tant que propriétaires ils sont amenés à toucher à plusieurs domaines, de la vente à la gestion en passant par les bris de comptoirs réfrigérés.
Au total, ils sont 7 personnes à temps plein, aidés de trois étudiants l’été, à pied d’œuvre du mardi au samedi. Ici, on coupe et transforme la viande, on prépare des plats cuisinés. Les efforts du couple leur avaient valu, en 2010, le prix «Commerce de détail et distribution petite entreprise» du Gala des PME de la chambre de commerce.
Amateurs de bonne bouffe, Mathieu Gauthier et Cynthia Thibault-Paradis aiment partager cette passion avec leurs clients. Selon Mathieu Gauthier, les princi- pales qualités pour exercer le métier de
boucher sont aussi «d’aimer le contact avec les clients, aimer le public. Ici on veille à offrir un service personna- lisé pour chaque client. J’aime le métier en tant que tel mais j’aurais de la misère à l’exercer sans rencontrer les clients. Il faut aussi être tra- vaillant, même si les condi- tions de travail ont changé car ce n’est plus le boucher qui porte les quartier de bœuf, c’est surtout le livreur. Il ne faut pas avoir peur de travailler les fins de semaine ni de se salir».
Le couple est convaincu que ce métier offre de belles perspectives, d’autant qu’il y a une pénurie de main- d’œuvre en ce moment. Cela peut être un bon débouché pour les étudiants ayant de la difficulté à l’école. Les endroits où exercer le travail de boucher sont multiples et à terme les candidats peuvent avoir la fierté d’ou- vrir leur propre commerce.
Souvent, les bouchers qui
ont leur propre magasin travaillent avec leur conjointe. Mathieu Gauthier et Cynthia Thibault-Paradis travaillent ensemble depuis 12 ans. «Nous avons commencé ensemble, commente cette dernière. Je l’ai suivi dans son rêve.»
Aujourd’hui, c’est avec toujours le même
▲ De gauche à droite : Cynthia Thibault-Paradis, Mathieu Gauthier et Mélanie Marchand, agente d’accueil, d’intégration et de rétention de la stratégie Complicité Emploi Vallée-de-la-Gatineau.
secteur de la transformation alimentaire. Les employeurs recherchent du personnel pour travailler à l’abattage d’animaux ou de volailles et à la transformation de la viande (découpage, désossage, etc.). Les condi- tions de travail parfois difficiles entraînent un roulement de la main-d’œuvre.
Qualités et aptitudes nécessaires
Les bouchers doivent posséder une bonne dextérité manuelle et beaucoup de
robustesse. Ils manipulent fréquemment de lourds quartiers de viande livrés dans des boîtes pouvant peser plus de 30 kg. Une grande résistance au froid est également nécessaire, car les ateliers de travail sont généralement maintenus à 10°C, les chambres froides entre 0°C et 4°C et les congélateurs à -18°C.
Il faut être rigoureux sur la propreté parce qu’ils manipulent des denrées crues,
«Il faut aimer le public et la bonne bouffe»
plaisir que le couple ouvre sa boucherie chaque matin. «Quand on débarre la porte, on ne sait jamais quelle journée on va avoir, commente Mathieu Gauthier. Le soir, quand on ferme, avec Cynthia on reste
toujours un peu après les employés pour replacer les choses. On pourrait même voir plus gros, notamment si on avait une salle de coupe de viande sauvage, car il y a beau- coup de monde l’été.»


































































































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