Page 8 - La Gatineau 13 novembre 2014
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8 13 novembre 2014 La Gatineau PACTE FISCAL
300 millions de dollars en moins
SYLVIE DEJOUY
sdejouy@lagatineau.com
LA GATINEAU - Coup dur pour le monde municipal, à la veille du dépôt des budgets municipaux. Le Premier ministre Philippe Couillard a présenté la semaine dernière le nouveau «pacte fiscal transitoire». Pour contribuer à l’atteinte du déficit zéro, les municipalités voient leurs budgets amputés de 300 millions de dollars.
Ces compressions découlent de l’adoption par le gouvernement d’une quinzaine de mesures. La plus grande part viendra d’une réduction de 98 millions du remboursement de la taxe de vente du Québec (TVQ ). En revanche, le financement pour les infrastruc- tures et le transport collectif sera maintenu et celui pour l’aide à la voirie locale sera aug- menté de 50 millions de dollars par année.
L’entente prévoit aussi que les villes et MRC seront désormais responsables du développement économique local et du sou- tien à l’entrepreneuriat. Les Centres locaux de développement (CLD), qui comptent 1 000 employés, sont donc abolis. De même
pour les Conférences régionales des élus, dont les pouvoirs seront transférés aux MRC.
Réactions
Sans coupures de services ni hausse de taxes, l’équation sera difficile pour les muni- cipalités. Le Premier ministre a cependant prévenu : Québec demandera des comptes aux municipalités qui décideraient de hausser leurs taxes en réaction à ce nouveau pacte fis- cal. Selon Richard Lehoux, président de la Fédération québécoise des municipalités, «l’effort demandé au milieu municipal est important. Je comprends et partage entière- ment les préoccupations exprimées par les membres en ce qui a trait au Pacte fiscal tran- sitoire 2015. Cela dit, le manque à gagner correspondra en moyenne à environ à 1,1 % des budgets municipaux».
Mais du côté des municipalités de la Vallée-de-la-Gatineau, une certaine inquié- tude se fait sentir et il est difficile pour le moment d’évaluer quels seront les impacts. «On a peu d’informations, commente la mai- resse de Cayamant, Chantal Lamarche. On coupe, on donne. Ça fait peur. Je ne sais pas ce qui s’en vient. On est tous sur le
qui-vive.»
Le maire de Maniwaki, Robert Coulombe, explique que «sur l’ensemble de la MRC, cela représente 466 000$ de coupures, dont 155 000$ pour Maniwaki. Il va falloir se réorga- niser par rapport à nos budgets. Des projets devront être mis de côté car c’est une facture inattendue. On nous dit que les municipalités ont des surplus, mais ils sont destinés à des projets à réaliser ultérieurement». Robert Coulombe estime par ailleurs qu’il ne s’agit pas d’une «entente négociée, on a été pris devant les faits, le gouvernement a dit c’est ça ou on fera ce qu’on voudra. C’est un peu une façon de dire assumer ce poids là».
À Gracefield, la mairesse Joanne Poulin estime «qu’on enlève à un endroit et on donne de l’autre. On n’a déjà pas beaucoup d’argent pour manœuvrer. Évidemment, on devra couper dans notre budget puisque nous rece- vrons moins. L’an passé, on avait déjà eu 88 000$ de revenu en moins dans le budget 2014 suite au manque à gagner de la TVQ. La ville sera amputée de 54 000$ en 2015, soit la deu- xième coupure des revenus de la TVQ. Le gouvernement s’est basé sur les données véri- fiées qui présentaient les surplus cumulés
d’une année à l’autre par la majorité des municipalités. Les grandes villes démon- traient de très grands surplus. Par contre, dans des petites villes comme les nôtres, ces montants sont peu représentatifs et pourtant très significatifs!»
Les municipalités craignent aussi les impacts des autres réformes, qui pourraient réduire le développement économique de la région et avoir des conséquences plus graves que dans les grandes villes. Avec l’abolition des CLD notamment, le budget du dévelop- pement économique des régions est amputé de 55%.«C’est un effort additionnel qui va être demandé que j’estime d’environ 200 000$ pour les municipalités de la région, selon Robert Coulombe. Il faudra trouver une nouvelle façon de faire car il faut conti- nuer le développement, c’est notre survie.»
En revanche, côté MRC, leur rôle se voit renforcé. Comme l’explique le préfet Michel Merleau, «c’est définitivement la volonté du gouvernement de décentraliser un certain nombre de responsabilités et obligations vers les MRC que l’on qualifie de gouvernement plus proche du peuple qu’un gouvernement supra-régional comme la CRÉ».
SALLE MUNICIPALE DE DÉLÉAGE
Projet d’agrandissement : demande de subvention
FRANÇOIS ROBERT
frobert@lagatineau.com
DÉLÉAGE - La municipalité de Déléage est engagée dans un processus de demande de subvention auprès du gouvernement fédéral afin d’obtenir une aide financière pour mener à terme son projet d’agrandissement de sa salle communautaire, a confirmé le maire Bernard Cayen lors du conseil de novembre.
«Nous souhaiterions notamment que la salle ne serve plus d’entrepôt, a précisé M. Cayen. Le fait que l’on y retrouve des tables
et des chaises entreposées limite les possibi- lités lorsque la salle est utilisée par les aînés ou d’autres organismes. On parlerait d’une augmentation d’environ 66 mètres carrés. C’est trop tôt pour donner une approxima- tion des coûts du projet.»
Pont de pierre
La question de la gestion du Pont de pierre a de nouveau occupé une place importante lors de la période de questions du public. Le maire en a profité pour expliquer à sa popu- lation pourquoi il avait voté contre le transfert de responsabilité à Déléage. «Je n’aimais pas l’idée que la MRC se désintéresse de cette attraction-là, a-t-il plaidé. Le Pont de pierre
avait été prévu pour être le premier parc régional... de toute évidence, ce n’en est pas devenu un. Depuis quelques années, il y a des pressions de certaines municipalités disant que l’on ne devrait plus subventionner cette infrastructure-là. En fait, c’est un site de très grande valeur et l’on a décidé à la MRC de ne plus s’en occuper. Nous ne sommes pas d’ac- cord avec ça. La municipalité de Déléage va se donner du temps pour décider quel statut nous allons lui donner, avec qui le gérer et comment le gérer ? Chose certaine, le site du Pont de pierre doit demeurer accessible. C’est un bijou, peut-être un peu méconnu ? Mais nous allons trouver une formule.»
Un citoyen a suggéré que la municipalité
devrait tenir un référendum pour savoir si les citoyens acceptaient que Déléage prenne la responsabilité de la gestion du Pont de pierre.
Camping
Un promoteur privé veut développer un camping dans la Baie Noire sur le territoire de Déléage. «Pour la municipalité, ça appa- raît très intéressant, a commenté Bernard Cayen. Cela répondrait à un besoin et appor- terait possiblement plus de visiteurs pour le Pont de pierre situé non loin de là.» Les pro- moteurs doivent encore tenter d’obtenir un certain nombre d’autorisations gouverne- mentales avant de pouvoir commencer d’éventuels travaux d’aménagement.
CARTE DES ZONES INONDABLES À MANIWAKI
La municipalité pourrait investir dans une étude
FRANÇOIS ROBERT
frobert@lagatineau.com
MANIWAKI - Pressée par certains entrepreneurs et la Chambre de commerce de Maniwaki et Vallée-de-la- Gatineau (CCMVG) de revoir la carte des zones inondables sur son territoire, la municipalité pourrait investir dans une étude détaillée, a indiqué le maire de Maniwaki, Robert Coulombe.
Le président de la CCMVG, Denis Bonhomme, souhaite l’enclenchement du processus à court terme. «Il y a beaucoup de terrains que les gens pourraient vendre afin d’y installer de nouveaux commerces, mais ils ne peuvent pas à cause des cartes et règlements en vigueur.»
«Nous sommes en pourparlers à ce sujet et en train de faire une ébauche primaire, a précisé le maire de Maniwaki. Les cotes suivent des lignes qui sont délimitées par le ministère et nous sommes en train de regarder si nous
changions les cotes, quels effets cela donnerait sur notre territoire. Si ça ne change pas grand-chose, nous ne dépenserons pas davantage. Ce n’est pas évident, car c’est vraiment des zones irrégulières. Dans la zone 0-20 ans, il n’y a vraiment rien qui peut être fait. Dans la zone 20-100 ans, si par exemple, on augmentait les cotes de 20-30 ou 60 centimètres, qu’est-ce que ça donnerait comme effets ? C’est ce que l’on veut voir sommairement en premier. Si ça se révèle valable avec un gain important, il faudrait recourir à des spécialistes pour une étude plus poussée.»
Le coût en vaudrait la chandelle selon le président de la CCMVG. «C’est un coût d’argent, mais pour rapporter combien de taxes ? Moi je dis que les premières années cela rapporterait au moins 100 000$ de taxes, il faut que la ville pense comme un homme d’affaires», a plaidé Denis Bonhomme.
Une deuxième étape avec une étude plus approfondie pourrait coûter au
moins 100 à 110 000$ et peut-être plus selon le maire de Maniwaki. «Si on a un gain important selon la première phase,
on pourrait considérer de lancer un appel d’offres pour l’étude détaillée», a précisé M. Coulombe.
APPEL DE MANIWAKI AUX PROMOTEURS La CCMVG se réjouit
FRANÇOIS ROBERT
frobert@lagatineau.com
LA GATINEAU - La direction de la Chambre de commerce de Maniwaki et Vallée-de-la-Gatineau (CCMVG) voit d’un très bon œil la recherche de promoteurs-exploitants pour les sites de la Pointe-des-Pères et du Fer-à-Cheval par la municipalité et invite ses membres à présenter des projets.
«Depuis septembre 2013 que la CCMVG travaille sur ce dossier avec la ville, a précisé le directeur de la CCMVG, Christian Major. Nous avons
fait partie du comité qui a élaboré les critères de sélection des projets. Nous invitons les promoteurs de l’extérieur comme les promoteurs locaux à déposer des projets.»
Le président de la CCMVG, Denis Bonhomme, est persuadé que des promoteurs locaux seront sur les rangs au moment d’ouvrir les propositions. «Nous n’avons pas de noms à avancer, c’est à eux à décider, mais il y en a qui y pensent. C’est le CA de la CCMVG qui a participé à l’élaboration des critères de sélection, les membres n’ont été mis au courant que très récemment lors de la publication des appels d’offres.»


































































































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