Page 11 - La Gatineau 27 novembre 2014
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La Gatineau 27 novembre 2014 11 Le scénario de fusion inquiète
COMMISSIONS SCOLAIRES EN OUTAOUAIS
FRANÇOIS ROBERT
frobert@lagatineau.com
LA GATINEAU - Le ministre de l’Éducation, Yves Bolduc, a annoncé au cours des derniers jours sa volonté de fusionner toutes les commissions scolaires francophones de l’Outaouais en une seule, ce qui semble plutôt mal accueilli dans la Vallée-de-la-Gatineau.
«Si c’est ce qu’il veut faire, c’est encore une perte nette et sèche pour les régions comme la nôtre. Il faut se rappeler qu’un des gros employeurs c’est la commission scolaire chez nous, souligne le préfet de la MRC Vallée-de- la-Gatineau, Michel Merleau. Si on perd le siège social de la Commission scolaire des Hauts-Bois-de-l’Outaouais, ça équivaut à la perte de Bombardier pour Mirabel.»
«Ce n’est pas faire une réforme ça, a poursuivi Michel Merleau. Comme gouvernement, ils ont l’obligation d’évaluer les services donnés à la population. En fusionnant les commissions scolaires, on ne fait pas d’évaluation des services donnés à la population, alors c’est encore un exercice mathématique qui techniquement risque de faire en sorte que les régions comme la nôtre seront perdantes en termes d’emplois et de «leadership» dans le milieu... Le gouvernement doit prendre la peine de s’asseoir avec ses partenaires pour trouver une vraie solution. Est-ce que l’on doit faire une sérieuse réflexion ? Oui et j’applaudis que le gouvernement veuille le faire, mais j’apprécierais qu’il veuille le faire dans une vraie perspective de rationalisation et de valorisation de l’éducation dans les milieux de façon à ce que les services offerts correspondent vraiment aux besoins de
chacune des régions.»
Le préfet de la MRC de la Vallée-de-la- Gatineau n’a par ailleurs pas caché qu’il ne s’opposerait pas au transfert de certaines responsabilitésdescommissionsscolairespour les confier aux municipalités. «Tout ce qui n’est pas relié directement à l’éducation, dont la gestion des écoles et du transport, on devrait prendre le temps de bien évaluer où ça devrait alleretquiseraientlespartenairespossibles pour le faire, notamment les municipalités. On négocie déjà des ententes pour la location des locaux, pour les cours d’école, on est toujours en train de négocier des ententes et quand ça ne va pas bien avec les commissions scolaires, on demande des subventions pour bâtir des centres communautaires, je ne suis pas sûr qu’il y a beaucoup de logique là-dedans. Avec les sous qui ne sont plus tellement disponibles, il faut imaginer de nouvelles façons de faire.»
Cela dit, le préfet insiste sur le maintien de centres décisionnels en matière d’éducation danschaqueMRC.«Jepensequedanschacune des MRC, on doit maintenir un minimum de conseil, je ne sais pas quelle allure il pourrait prendre, mais un conseil qui va voir vraiment à la qualité de l’éducation. Et ce n’est pas vrai que de centraliser dans une région comme ici, si par exemple si on centralisait dans une seule commission scolaire en Outaouais, je ne suis vraiment pas sûr que cela servirait l’éducation ?»
Inquiétude aussi du côté des parents
La présidente du conseil d’établissement Cœur-de-la-Gatineau, Caroline Marinier, dont le rôle est de représenter les parents de plusieurs municipalités du sud de la Vallée-de- la-Gatineau (Bouchette, Blue Sea, Gracefield, Lac Sainte-Marie, Cayamant) dans la gestion des écoles a accepté de commenter le scénario
de fusion de toutes les commissions scolaires francophones de l’Outaouais. «Je ne ferai pas de grand débat politique, mais je peux vous parler des inquiétudes que les parents m’ont exprimées.Cequel’onsentbeaucoupchezles parents, c’est des questions par rapport à d’éventuelles coupures de services. Déjà, on dit toujours que l’on ne coupe pas, mais c’est sûr qu’il y a des services qui vont être affectés et ça nousinquièteénormément.C’estsûrquel’on ne coupe pas nécessairement au niveau des heures d’enseignement, mais on coupe beaucoup au niveau du sentiment d’appartenance de l’élève par rapport à son école comme dans le sport et le parascolaire, on n’a pas le choix. Un moment donné, il va falloir que ça cesse. Les parents sont inquiets aussi au niveau des pertes d’emploi. Nous, en tant que gestionnaires d’écoles, on se demande ce qui nous sera donné comme responsabilités. On parle de donner plus de responsabilités au niveau des écoles, mais avec quels moyens ? C’est sûr que l’on pense aussi beaucoup aux employés que l’on connaît à la commission scolaire. On se demande aussi ce qui va arriver avec nos petites écoles en région qui ont peu d’élèves. Est-ce que parmi la masse de la commission scolaire qui va devenir pour l’Outaouais au complet elles seront menacées, cela nous inquiète vraiment !», a lancé Mme Marinier.
Présidente de la CSHBO
La présidente de la Commission scolaire des Hauts-Bois-de-l’Outaouais, Diane Nault, a reconnu avoir été mise au courant des intentions du ministre Bolduc, mais a voulu se montrer prudente avant d’en avoir discuté à fond avec ses collègues commissaires. «Oui il veut nous fusionner, il a sorti cette carte-là, mais il se dit ouvert aux discussions. Toutefois,
▲ Le centre administratif de la CSHBO à Maniwakipourraitperdreunegrandepartiede ses employés et de ses activités actuelles si le projet de fusion de toutes les commissions scolaires de l’Outaouais en une seule se concrétise.
on ne peut pas garder le statu quo. C’est sûr que je suis une personne qui va défendre beaucoup notre région pour ne pas que l’on se retrouve en minorité en termes de représentation politique, assure Mme Nault. Je vais essayer de bonifier ce qu’il nous oblige à faire. Le mercredi 26 novembre, je vais avoir une réunion avec les autres commissaires et nous allons en discuter et voir comment on peut faire pour que ça ne soit pas le service à l’élève qui écope de toute cette saga de fusion là. Je vais pouvoir commenter davantage après notre réunion.»


































































































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