Page 32 - Cahier Trouve-Tout-2015
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3 2 Trouve -tout La Gatineau Découverte des igines de Kitigan Zibi
Kitigan Zibi
SYLVIE DEJOUY
sdejouy@lagatineau.com
KITIGAN ZIBI ANISHINABEG - Faire connaître la culture des Algonquins et apprendre aux enfants de ces derniers quelles sont leurs origines. Ce sont les objectifs du Centre culturel de Kitigan Zibi, qui présente des expositions, artefacts, tableaux et photographies portant sur la culture et l’histoire algonquines.
Le centre a été créé en 1973. Sa nouvelle version existe depuis 2005. L’ancien chef Gilbert Whiteduck, alors directeur du secteur éducation, le conseil de l’éducation et les aînés, ont eu l’initiative de créer ce musée. «Ils voulaient travailler avec nos jeunes, nos aînés, nos familles, membres de la communauté, pour que nous soyons fiers de notre culture, notre histoire, notre langue, et pour les partager avec les non- Autochtones, explique Anita Tenasco, directrice du secteur éducation de Kitigan Zibi. On sait qu’on a beaucoup de travail à faire pour faire connaître notre culture et que les gens nous comprennent mieux.»
L’exposition du Centre culturel a été récemment changée, avec l’aide de bénévoles de Kitigan Zibi qui ont de grandes connaissances sur la culture de la communauté. Le fil conducteur : expliquer qui sont les Anishinabeg et quels sont leurs défis, en particulier protéger leur langue,
▲ Anita Tenasco, directrice du secteur éducation de Kitigan Zibi, et Sylvia Morin, qui travaille au Centre culturel de Kitigan Zibi.
leur histoire et leur culture.
Le centre propose des visites guidées, en anglais et en français. Les groupes de plus de 5 personnes doivent réserver à l’avance, surtout pour les visites en français.
La visite commence par les origines du monde, les objets créés par les ancêtres. On découvre les premières maisons : attention, il ne s’agissait pas de tipi mais de pikogan. La vie était alors rythmée par les saisons. Les visiteurs en apprennent plus sur les traditions des Anishinabeg : les vêtements, la médecine à base de plantes, la nourriture issue de la nature, les outils, les fourrures, le travail du bois, l’art.
Une section est consacrée au territoire originel de Kitigan Zibi, dont les limites traditionnelles s’étendent bien au-delà des limites actuelles. Les visiteurs découvrent les ententes passées avec le gouvernement et la Loi sur les Indiens, censée régir la vie de ces derniers, qui a été rédigée unilatéralement. Deux panneaux sont consacrés à la guerre de 1812, pour rappeler que des Anishinabeg y ont aussi pris part.
Alors que la réserve a commencé à voir le jour en 1850, les pikogan ont progressivement laissé la place aux maisons en bois rond ou aux tentes dans le bois. Progressivement la vie moderne s’est imposée. La communauté a dû se battre pour avoir une vraie école, qui fait aujourd’hui sa fierté.
Un hommage est bien sûr rendu aux personnalités issues de la communauté de Kitigan Zibi, notamment Gino Odjick et William Comamanda. Des modèles pour la nouvelle génération et la preuve que le fait d’être issu des Premières nations n’est
pas toujours un frein à la réussite.
Le centre a une vocation de sensibilisation, notamment à travers une photo du bâtiment, datant de 2007. Elle avait été prise avant la Journée nationale des Autochtones, alors que des croix gammées et le mot «blanc» avaient été écrits en gros, sans qu’on ait jamais découvert qui avait fait ça.
Ce centre est donc une invitation à découvrir l’histoire des Autochtones, des Anishinabeg et de Kitigan Zibi en particulier. Le visiteur est aussi invité à porter une attention à la forme circulaire du bâtiment : il représente une tortue, symbole du monde. Sorte de pikogan moderne, la bâtisse offre en son centre, au plafond, un puits de lumière, qui permet notamment à la prière de monter jusqu’au créateur.
Le Centre culturel de Kitigan Zibi est ouvert du lundi au vendredi, les fins de semaines aussi durant l’été, de 8h30 à 15h30. À noter qu’il y a une boutique d’objets traditionnels et de sirop d’érable.
À voir également...
• Le pow wow, fête traditionnelle, les 30 et 31 mai.
• Le Hawks trading post et ses objets traditionnels.
• La boutique LBG d’artisanat amérindien fait à la main.
• Ruby’s art and craft, artisanat des Premières nations.


































































































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