Page 9 - La Gatineau 22 janvier 2015
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ÉVACUATION DES CHAISES
Ajout d’équipement au Mont Sainte-Marie
La Gatineau 22 janvier 2015 9
FRANÇOIS ROBERT
frobert@lagatineau.com
LAC-SAINTE-MARIE - Quelques jours après l’évacuation d’urgence d’un télésiège au Mont Sainte-Marie, la direction a décidé d’investir pour acheter un dispositif d’évacuation supplémentaire afin d’accélérer la manœuvre.
«Nous avons fait l’acquisition d’un troisième système tout de suite le lundi après l’incident, a précisé le directeur général de la station, Richard Léveillée. Cela inclut le charriot qui roule sur le câble tracteur de la remontée mécanique, les sécurités et tout. L’inventeur du système s’est rapidement mis au travail car il les produit à mesure qu’il a des commandes. (Tout est fait dans son atelier sauf les soudures qui sont réalisées par des professionnels.) Et le samedi suivant il est venu faire une démonstration aux employés.»
C’est le même type de plateforme entourée d’une cage sur lequel les skieurs peuvent prendre place et être descendus à la corde jusqu’au sol qui a été employé lors de l’évacuation. La station en possédait déjà deux acquis au début des années 2000. «Nous sommes en train de travailler avec différents partenaires dans le but d’acheter un quatrième système si possible cette saison ou au début de la prochaine, a indiqué Richard Léveillée. Le club de compétition est intéressé à participer financièrement, des membres de la patrouille et certains clients avec un grand sentiment d’appartenance à la station se sont également montrés prêts à faire un don.»
Le système inventé par Robert Cantin vaut environ 3500$ chacun en incluant les taxes. L’homme gravite dans l’industrie depuis de nombreuses années. Il a développé le système RC pour Robert Cantin dans les années 1990. L’inventeur a déjà été patrouilleur et lors d’une évacuation qui s’était moins bien déroulée au Mont Saint-Sauveur à la fin des années 1980, un des propriétaires de la station lui avait demandé s’il pouvait produire un meilleur système.
Par rapport aux systèmes concurrents, celui de Robert Cantin présente de nombreux avantages. «Deux patrouilleurs au sol et celui qui monte c’est suffisant, explique au téléphone l’homme
▲ Cette photo fournie par l’inventeur Robert Cantin montre bien le type de charriot sur lequel les skieurs peuvent aisément prendre place lors d’une évacuation.
ingénieux. L’avantage, par exemple s’il y a une personne en détresse dans la chaise, c’est que l’on n’a pas de besoin d’évacuer les autres occupants de la chaise avant. Avec la plateforme qui peut descendre deux individus à la fois, les skieurs n’ont qu’à faire comme s’ils arrivaient en haut de la montagne et se glisser à l’extérieur de la chaise tout simplement après avoir accroché leurs bâtons et passeé une ceinture de sécurité autour de la taille. Ils n’ont pas besoin d’enlever leurs skis. On ressent exactement la même sensation que dans un ascenseur.»
«Tandis que dans tous les autres systèmes existants, a poursuivi M. Cantin, le skieur a besoin de manier des dispositifs qu’il ne connait peut-être pas comme un mousqueton à verrouillage manuel. La plupart des gens qui ne sont pas patrouilleurs ou amateurs d’escalade n’en ont jamais manipulé. Le patrouilleur au sol doit tenter d’expliquer comment ouvrir le mousqueton et si les gens enlèvent leurs gants pour la manœuvre, le risque d’engelure augmente. De plus, avec mon charriot, le système de frein est directement en haut au lieu d’être en bas. Donc au lieu que ce soit le patrouilleur qui agit comme frein, le frein est
incorporé en haut et donne une valeur d’à peu près 10 pour 1 au niveau du poids. Par exemple pour une personne pesant 100 livres, le patrouilleur au sol n’aura à mettre qu’une pression de 10 livres. Et lorsqu’une chaise est évacuée, le charriot passe par-dessus la pince des chaises et vous n’avez pas besoin de le redescendre après chaque chaise. Ce qui diminue aussi de beaucoup le temps d’évacuation.»
Pour l’inventeur dont le système a été acheté par une trentaine de centres de ski au Québec en plus de certains en Ontario et dans l’Ouest canadien, ce genre d’achat est un investissement. «Une mauvaise publicité pour un centre de ski peut faire beaucoup de tord, souligne Robert Cantin. Mon système ne rapport pas d’argent, mais il peut éviter d’en perdre.»
Selon le directeur général du Mont Sainte-Marie, avec l’ajout de ce troisième système, une évacuation complète d’une remontée comme celle survenue récemment à la station de la Vallée-de-la- Gatineau pourrait être raccourcie d’une heure.


































































































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