Page 10 - La Gatineau 29 janvier 2015

10 29 janvier 2015 LaGatineau
BUDGET 2015 EGAN-SUD
Le conseil opte pour la continuité
Sois là et tais-toi
Le cynisme envers la classe politique en général et la morosité face aux choix du gouvernement actuel viennent d’abord et avant tout de l’absence de communication
entre les électeurs et les élus. On ne connecte pas. Mme Vallée n’a pas fait exception lors de sa visite du 23 janvier dernier. Elle venait «faire une allocution destinée à informer sur les changements dans notre région, suivie d’une courte période de questions», avait-il été annoncé. Et elle s’est dite heureuse de voir qu’on était aussi nombreux à venir la rencontrer: plus de 75 personnes. On était là. Pourtant, après plus de 45 minutes de discours, seulement trois questions de la foule ont été acceptées. On a dû se taire. Les questions des journalistes? Elles
ont dû être posées à huis clos.
Ce n’est pas ça que j’appelle de la
communication. Ça, c’est un vrai monologue. Et c’est connu: c’est une tactique politique que de parler, parler, parler sans arrêt. Le cerveau a une capacité limite à enregistrer l’info ainsi émise. Et l’analyse de cette info prend un minimum de temps. Le temps qu’on pense à ce qui vient d’être lancé, il est déjà trop tard, on vient de manquer les quatre affirmations suivantes. Alors le discours n’est pas vraiment compris. Il est entendu, par bouts, mais on n’a à peine le temps d’y réagir intérieurement. Et si un élément du monologue a eu la chance de se rendre jusqu’à la phase d’analyse parmi ce flot de mots et de phrases et d’exemples et de quasi-poésie, et qu’une question surgit, malheureusement elle ne pourra pas être exprimée... faute de temps. Le monologue a été trop
long.
J’ai pu piger dans l’allocution de notre députée quelques
affirmations savoureuses qui mériteraient des tonnes de questions. Des détails. Des explications sur la vision. Bref, des affirmations qui mériteraient une véritable discussion. La prochaine fois, peut-être?
Des affirmations comme: la centralisation du pouvoir des CSSS vers Gatineau est une bonne chose pour la Vallée-de- la-Gatineau, car cela nous permettra d’être mieux entendus. Comment peut-on être mieux entendu si on n’est plus là? Ou... moins là? Ou si, au lieu d’être juste nous, entre nous, on est mêlés avec d’autres? Mme Vallée nous a aussi rassurés: les points de service de la Vallée-de-la-Gatineau vont demeurer ouverts... car sinon, cela engorgerait Gatineau. (!)
Et, aussi: quand notre carte de crédit est pleine, on s’assoit et on révise notre budget. On coupe dans le luxe. Peut-être, oui... Mais de quel luxe au juste le gouvernement parle-t-il ? À part les agences de santé, aucun élément dit «de luxe» n’a été précisé. C’est la culture, le luxe? Des emplois dans certaines instances, dans l’administration de certains programmes? Si c’est ça, en quoi un seul emploi de «professionnel» dans une région au taux de chômage aussi élevé qu’ici et en perte de population peut représenter un luxe?
Et puis, Mme Vallée a bien expliqué, avec maintes répétitions, la vision de son gouvernement concernant le redressement des finances publiques. Mais quelle est sa vision, à elle, globalement, du développement de la région qu’elle représente? De l’impact des choix du gouvernement Couillard sur la Vallée-de-la-Gatineau? Quelles idées défend- elle auprès de son équipe pour que les changements actuels –nécessaires à l’atteinte de l’équilibre budgétaire, semble- t-il– améliorent le sort de notre région? Et de façon plus micro: qu’en est-il des dossiers prometteurs pour la région, mais stagnants, comme la construction d’une salle de spectacle? Comme la relocalisation du Foyer Père-Guinard?
Elle a terminé son allocution en mentionnant qu’elle était notre lobbyiste auprès du gouvernement. Dommage que notre lobbyiste, le 23 janvier dernier, n’ait pas parlé davantage aux gens qu’elle dit représenter. Moi, j’ai eu l’impression qu’elle est venue représenter son équipe libérale dans la Vallée-de-la-Gatineau, et non qu’elle est venue
nous entendre afin de nous représenter auprès
des libéraux. Et je n’ai pas eu l’impression qu’elle
voulait vraiment communiquer. Alors le cynisme
et la morosité demeurent.
Les propos et opinions dans cette chronique n’engagent que l’auteure et non la direction et le personnel du Journal La Gatineau.
FRANÇOIS ROBERT
frobert@lagatineau.com
EGAN-SUD - Les prévisions budgétaires pour 2015 adoptées par le conseil d’Egan- Sud le 21 janvier s’inscrivent dans la continuité et tablent sur le nouveau rôle d’évaluation pour augmenter les revenus.
«Le taux de la taxe générale n’augmente pas à Egan-Sud et reste à 0,96$ du 100$ d’évaluation, a précisé le maire Neil Gagnon. C’est sûr qu’il y a un nouveau rôle d’évaluation qui a été déposé à l’automne dernier et avec une valeur de 2 millions $ de plus nos revenus augmentent sans que l’on ait besoin d’augmenter le taux de taxe. Le nouveau rôle nous a aidés, car nos contrats de neige ont augmentés considérablement et le montant payé à la MRC.»
Il n’y a pas de hausse non plus des différents tarifs pour les services. Par exemple, pour la cueillette des ordures, le cout demeure à 108,44$ par résidence, 78,90$ par chalet et pour une unité commerciale à 583,94$. Tandis que pour le recyclage, il en coutera 58,61$ par résidence et 104,61$ pour une unité commerciale.
▲ Le maire d’Egan-Sud, Neil Gagnon, a présenté un budget 2015 sans augmentation du taux de taxe générale.
Le budget prévoit des revenus et dépenses de 1 092 445$, comparativement à 819 071$ en 2014. Cette somme comporte une réserve de 175 000$. «Dans le fond, c’est le 150 000$ qui est réservé pour la rénovation de nos bureaux et 25 000$ que l’on a affecté au surplus pour boucler notre budget cette année», a précisé le maire Gagnon.
Salaire des élus
Questionné à savoir si les prévisions budgétaires adoptées laissaient entrevoir une marge de manœuvre pour revoir à la hausse le salaire des élus, le maire Gagnon a répondu que ce point n’était pas à l’ordre du jour de la séance extraordinaire d’adoption du budget et qu’il faudrait attendre à la séance ordinaire du début février pour en apprendre plus à ce sujet.
CONSEIL MUNICIPAL
Hausse de taxe à cause des manques à gagner
SYLVIE DEJOUY
sdejouy@lagatineau.com
BOUCHETTE - Une réunion extraordinaire du conseil municipal était organisée lundi afin de voter le budget 2015. Celui-ci s’élève à 1 578 695$, contre 1 577 661$ en 2014. Le taux de taxe générale passe de 73 sous du 100 dollars d’évaluation à 75 sous 50 du 100 dollars d’évaluation.
Cette hausse, le maire Réjean Major l’explique par les manques à gagner qui affectent les finances de la municipalité cette année. «On a un manque à gagner de 12% sur la TVQ , qui passe de 62% qui nous étaient donnés à 50%, commente le premier élu. La quote-part de la MRC et celle de la RIAM (Régie intermunicipale de l’aéroport de Maniwaki) ont augmenté. Mais nous avons un budget équilibré.» La taxe de la MRC passe de 7 sous 83 du 100$
d’évaluation à 9 sous 34.
La municipalité n’a pas pu puiser dans son surplus accumulé non affecté, qui a servi essentiellement à la réfection de la rue de la Côte. Par ailleurs, Réjean Major précise que des projets qui auraient pu voir le jour ont dû être reportés.
La taxe sur les boues septiques passe de 107,96$ pour une résidence à 116,15$ ; de 60,34$ pour un chalet à 64,54$. La taxe sur l’eau passe de 76 à 80$, celle sur l’égout service de 270 à 295$, celle sur les matières résiduelles et recyclables reste à 116$.
Programme triennal d’immobilisations
Celui-ci a été présenté en même temps que le budget. En 2015, la municipalité prévoit la rénovation du Centre quatre saisons, la réfection d’une partie de la rue du Pont et la réfection de l’abris afin d’embellir l’entrée sud.
En 2016, la municipalité prévoit la réfection d’une autre partie de la rue du Pont, l’installation de structures sportives comme par exemple un jet d’eau, le prolongement d’une section du réseau d’égout sanitaire pour alimenter quelques maisons.
Enfin, en 2017, la municipalité vise la réfection d’une section de rue du secteur urbain.
Roulottes
La séance extraordinaire du budget a été suivie d’une séance ordinaire qui comptait un point à l’ordre du jour : un avis de motion a été déposé en vue de modifier le règlement concernant les roulottes, sur les terrains vacants. Le but est de passer de 60 à 120$. «C’est difficile à évaluer, explique Réjean Major. Le but est d’avoir une vraie valeur de ce que ça coûte.» Le règlement modifié sera soumis au vote des députés lors d’une prochaine réunion du conseil municipal.