Page 5 - La Gatineau 5 février 2015

PRÉVENTION DU TABAGISME CHEZ LES JEUNES
Pimp ta passion pour ne pas fumer
La Gatineau 5 février 2015 5
SYLVIE DEJOUY
sdejouy@lagatineau.com
LA GATINEAU - Prévenir le tabagisme chez les jeunes en les occupant avec des passions au moment où ils sont les plus susceptibles de prendre leur première cigarette. C’est ce que vise le projet «Pimp ta passion» qui réunit un groupe de partenaires ayant à cœur la santé des ados de la région. Le principe : offrir aux jeunes cinq fins de semaines d’activités durant lesquelles ils pourront développer des passions.
Le point de départ : un appel de projets lancé par le ministère de la Santé, invitant les régions à promouvoir le non tabagisme chez les 11-17 ans, dans le cadre du Plan québécois de prévention du tabagisme. «Considérant le portrait santé de notre région, c’est une problématique qui nous interpelle beaucoup, commente Joanne Lafrenière, organisatrice communautaire et responsable des saines habitudes de vie au Centre de santé et de services sociaux de la Vallée-de-la-Gatineau (CSSVG). Si on compte les fumeurs et ceux qui subissent les effets secondaires, cela représente près de 60% de la population.» La Vallée-de-la-Gatineau est en effet le plus mauvais élève dans ce domaine en Outaouais.
Finalement, l’enthousiasme de partenaires dans la région a donné naissance au projet «Pimp ta passion». Seulement cinq projets pilotes ont été retenus au Québec, dont celui-ci pour lequel le gouvernement a versé une subvention de 49 100$.
«L’objectif est double, poursuit Joanne Lafrenière. Dénormaliser le tabagisme dans le sens où les jeunes pensent que fumer c’est cool, donc il faut venir renverser cette pensée. Et développer chez les jeunes des outils pour qu’ils résistent et ne commencent pas à fumer.» En d’autres termes, il s’agit d’occuper leurs journées de façon constructive et positive, afin qu’ils aient moins le temps de penser à la cigarette ou de subir la pression des camarades fumeurs. Utiliser les passions comme rempart au tabac.
Ainsi, un programme d’activités a été conçu pour les 11-17 ans (par groupes d’âges) de la Vallée-de-la-Gatineau, afin de leur faire découvrir ou développer une passion. Ils seront invités à vivre cinq fins de semaines avec des jeunes de leur âge, au Camp Le Terrier. Une programmation a été conçue pour chaque fin de semaine, à partir d’un sondage effectué auprès de 11-17 ans à l’automne 2014 avec 185 participants.
Voici le programme, du vendredi en fin de journée au dimanche soir : du 20 au 22
De gauche à droite au second plan : Christine Blais, animatrice à la maison de jeunes Jeunesse sans frontière ; Jeanne Labelle et Maude St-Jean, animatrices à Mani-Jeunes ; Manon Carrière, responsable du service de cessation tabagique au CLSC de Maniwaki. Au premier plan : Christine Morin, de Bouffée d’oxygène ; Michèle St-Amour, adjointe administrative à la Fondation Le Terrier ; Caroline Marinier, directrice du Camp Le Terrier ; Joanne Lafrenière, organisatrice communautaire et responsable des saines habitudes de vie au CSSVG ; Sylvie Lafontaine, chef de programme au CSSVG ; Sabin Parent Johnson, de Bouffée d’oxygène.
février, pour les 15-17 ans, plein air, survie et cuisine en hiver ; du 24 au 26 avril, pour les 13-14 ans, cirque, tir-à-l’arc, danse, peinture, dessin ; du 22 au 24 mai, pour les 15-17 ans, cuisine, musique, chant et danse ; du 11 au 13 septembre, pour les 13-15 ans, soccer, gymnastique, volleyball ; du 16 au 18 octobre, pour les 11-12 ans, GPS, chasse et trappe. «La subvention permet de faire venir des spécialistes et professionnels, précise Caroline Marinier, directrice du Camp Le Terrier. Il y aura 5 animateurs pour 20 jeunes. Les participants seront très occupés.»
Au-delà des activités, les jeunes sont invités à passer de super fins de semaines entre amis, à venir faire des rencontres. Le tout gratuitement, repas et transport inclus. Un service de transport sera offert à partir de Maniwaki et de Gracefield.
L’objectif n’est pas de faire la morale aux jeunes. Cependant, s’ils le souhaitent ils pourront obtenir de l’information. Par ailleurs, les jeunes qui fument peuvent venir mais les fins de semaines sont évidemment sans tabac.
Une population vulnérable
C’est à l’adolescence que les fumeurs développent trop souvent une dépendance au tabac. Selon les études, à compter de 100 cigarettes dans une période de 30 jours une étape de non-retour est franchie par le
fumeur.
Les 11-13 ans et les 14-15 ans seraient les tranches d’âges les plus à risque de tomber dans le cercle du tabagisme. Les partenaires du projet ont réalisé un sondage afin d’établir le profil des fumeurs et quelles sont les passions des jeunes. Il en ressort notamment qu’il faut porter une attention particulière aux jeunes filles et aux écoles pour adultes ; qu’entre la 6e année et le secondaire ainsi que les secondaire 2 et 3, le nombre de fumeurs augmente ; que la cigarette s’accompagne souvent d’autres comportements à risques ; que le milieu familial est très important.
Par la suite, le projet pourrait être repris, dans son ensemble ou en partie, ailleurs au Québec. Les partenaires de ce projet sont La Fondation Le Terrier, Mani-Jeunes, BO2 Bouffée d’oxygène, Jeunesse sans frontière, le CSSVG. Kaz Média Art, de Kazabazua, viendra réaliser des vidéos. L’Agence de la santé et des services sociaux de l’Outaouais a par ailleurs donné son appui. Pascal Chaussé, responsable des communications au CSSVG, a conçu des outils de communication pour faire la promotion du projet.
La fiche d’inscription est disponible aux bureaux Bouffée d’oxygène des écoles, aux maisons de jeunes ou en appelant au 819- 441-0373. Il faut s’inscrire au moins une semaine avant le week-end choisi.
Pour plus de détails sur ce concours
organisé par la
radio CHGA,
en collaboration avec le
Journal La Gatineau, syntonisez
le 97,3 FM