Page 9 - La Gatineau 5 février 2015
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La Gatineau 5 février 2015 9 «Il est important d’agir en amont»
SEMAINE DE PRÉVENTION DU SUICIDE
MANIWAKI - Prenez quelques minutes pour dire aux personnes de votre entourage qu’elles sont importantes pour vous. C’est le message lancé par la Direction de santé publique de l’Outaouais, dans le cadre de la Semaine nationale de prévention du suicide qui se déroule du 1er au 7 février.
Plusieurs activités de sensibilisation sont prévues cette semaine dans la région. Ainsi lundi, des kiosques d’information avaient été installés dans les Galeries de Maniwaki par des partenaires travaillant dans le domaine de la santé mentale : Suicide détour, le Centre d’aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel, le Centre d’aide aux victimes d’actes criminels, la Maison Halte- Femme Haute-Gatineau. La Maison amitié était aussi présente pour participer à un jeu.
Du matériel de sensibilisation, des pensées positives et des cadeaux ont été offerts aux passants. Parmi les objets distribués, il y avait notamment les épingles portant l’inscription «T’es important-e pour moi», produites par l’Association québécoise de prévention du suicide. Les personnes étaient invitées à donner à leur tour cette épingle à quelqu’un d’autre, afin de constituer une chaîne d’encouragement.
Importance de la prévention
En Outaouais, environ 50 à 60 personnes décèdent par suicide chaque année, soit environ une personne par semaine. Ces données tragiques nous rappellent la nécessité d’agir en prévention. «Dans une perspective de santé publique, la prévention du suicide commence bien avant la détresse
psychologique et la crise, rappelle Dr Jean- Pierre Courteau, adjoint médical au directeur de santé publique par intérim. Tout part d’un bien-être physique et mental général.»
En effet, la Direction de santé publique souhaite agir en amont et miser sur les facteurs de protection qui réduisent les risques de passer à l’acte. Parmi ces facteurs, on note entre autres une bonne capacité de résilience individuelle, la présence de modèles significatifs dans l’entourage, de bonnes aptitudes à gérer ses émotions, de saines habitudes de vie ainsi qu’un réseau solide de soutien social. En ce sens, s’engager dans le mouvement de distribution des épingles thématiques permet de favoriser le soutien social en créant des liens positifs avec son entourage.
Agir auprès des jeunes
Selon les données provisoires les plus récentes, en 2012, 1 072 personnes se sont enlevées la vie au Québec. En 2010, le suicide représentait près du quart des décès chez les adolescents. La dépression est la première cause de maladie et d’incapacité chez les adolescents, 50 % des problématiques de santé mentale débutent avant l’âge de 14 ans et 75 % avant l’âge de 24 ans. D’où l’importance de sensibiliser les jeunes à la dépression puisqu’il s’agit du principal facteur de risque relié au suicide ainsi qu’à d’autres problématiques de santé mentale.
Les jeunes souffrant de dépression passent souvent inaperçus et leur mal de vivre reste un sujet tabou. Il est important d’intervenir
tôt avant que ne survienne une situation de crise car la dépression est réversible, elle peut être soignée.
Depuis 17 ans, la Fondation des maladies mentales avec son programme «Solidaires pour la vie» agit afin de briser l’isolement de ces jeunes et réduire les tabous entourant la maladie mentale. Ce programme sensibilise chaque année plus de 50 000 jeunes, dans 300 écoles situées aux quatre coins du Québec, présentant des signes et symptômes de la dépression.
  De gauche à droite, au second plan : Cathy Marinier, intervenante au CALACS ; Mélanie Guénette, de Suicide détour ; Maude Bélair, intervenante au CALACS. Au premier plan : Carole Beaudin, de la Maison Halte-Femme Haute-Gatineau ; Sandra Carré Beauchamp, du CAVAC ; Maude Pétrin, intervenante jeunesse chez Halte-Femme.
Cette année marquera pour la Fondation un tournant puisque son programme aura permis d’atteindre 1 million de jeunes et d’adultes (parents, enseignants et intervenants scolaires) depuis sa création. Parmi ce nombre, on compte plus de 16 000 jeunes traités pour une dépression et plus de 2 000 jeunes hospitalisés.
La Fondation offre également sur demande dans les établissements scolaires et en entreprise, des animations adaptées pour les parents. Pour en savoir plus ou pour
réserver une animation, visitez le www. fondationdesmaladiesmentales.org
Si vous ou l’un de vos proches est confronté à une difficulté ou à des pensées suicidaires, téléphonez au 1-866 APPELLE (277-3553). C’est un service téléphonique d’aide et d’écoute confidentielle, offert 24 heures par jour, 7 jours par semaine.
Pour plus d’informations sur la santé mentale et les ressources disponibles, consultez la page à cet effet sur le site santepublique-outaouais.qc.ca


































































































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