Page 11 - La Gatineau 5 mars 2015
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TABLE RONDE SUR LES FEMMES AUTOCHTONES Premier pas dans le bon sens
La Gatineau 5 mars 2015 11
SYLVIE DEJOUY
sdejouy@lagatineau.com
LA GATINEAU - Une table ronde nationale sur les femmes et filles autochtones disparues et assassinées était organisée vendredi à Ottawa. Elle a réuni des élus fédéraux et provinciaux, des représentants autochtones, des proches de victimes.
Tout est parti de la rencontre de Charlottetown, l’été dernier, suite à laquelle les Premiers ministres des provinces avaient, d’une seule et unique voix, demandé au gouvernement fédéral la mise en place d’une commission d’enquête. Après plusieurs échanges, il a été décidé d’organiser cette table ronde à laquelle était présente la députée et ministre Stéphanie Vallée.
«Le Premier ministre des territoires du nord-ouest a initié cette rencontre, explique cette dernière. Il a convié tout le monde, les groupes nationaux, certaines familles de victimes, à cette grande table ronde. Le Premier ministre du Québec n’était pas disponible mais m’a déléguée et a délégué mon collègue Geoffrey Kelley, ministre des Affaires autochtones, pour représenter le gouvernement du Québec à la table. Moi, j’avais deux chapeaux : à titre de ministre de la Justice il y a certains plans d’action, dont celui sur les agressions sexuelles, qui relèvent de ma compétence, et en ma qualité de ministre responsable de la Condition féminine, il y a le plan d’action en matière de violence conjugale qui relève de ma compétence. Et dans ces deux plans d’action, il y a un volet autochtone qui a été élaboré en collaboration avec les communautés et les organisations autochtones.»
La délégation québécoise comptait aussi Laurie Odjick, maman de Maisy Odjick portée disparue avec son amie Shannon Alexanderdepuis2008,quireprésentaitles familles des victimes, dont Stéphanie Vallée a insisté pour qu’elle soit présente car «malgré toute la douleur elle est pleine d’énergie, elle est pleine d’idées» ; Viviane Michel, porte-parole de Femmes autochtones du Québec, organisme qui fait actuellement une recherche sur les femmes autochtones disparues et assassinées au Québec ; le chef de l’Assemblée des Premières nations du Québec et du Labrador, Ghislain Picard ; le chef de Kitigan Zibi Gilbert Witheduck.
«On tente de s’entendre sur un plan d’action national qui pourrait trouver des façons de permettre la mise en place de banques de données, de campagnes de sensibilisation, explique Stéphanie Vallée. Il n’y a pas de décision qui a été prise mais il y a eu un consensus sur l’importance d’élaborer sur l’ensemble du territoire canadien un plan d’action. On va sans doute se tourner vers le gouvernement fédéral pour qu’il puisse aussi assumer des coûts de tout ça.»
Cette table a été l’occasion pour les familles de se faire entendre. «À l’issue de la rencontre, je me suis dit on doit faire plus et on doit faire mieux, poursuit Stéphanie Vallée. Car les familles des victimes nous ont toutes, peu importe d’où elles venaient, fait part de l’importance de sensibiliser les policiers, les intervenants, d’avoir un meilleur accompagnement. Il y a encore beaucoup de préjugés qui sont véhiculés quand une famille va dénoncer la disparition de sa fille, de sa femme.»
En parlant de préjugés, la ministre canadienne de la Condition féminine,
Kellie Leitch, en entrevue pour un média, a suggéré récemment que les disparitions et les meurtres de quelque 1 200 femmes autochtones du Canada étaient probablement imputables aux hommes autochtones et découlaient vraisemblablement de cas de violence conjugale. «On ne peut pas limiter les causes à la violence qui peut être présente dans certaines communautés, commente Stéphanie Vallée. Et des situations qu’on trouve dans les communautés ont parfois comme source la pauvreté, le manque de logements, de ressources, les problèmes d’éducation. Donc c’est un problème qui est beaucoup plus complexe. J’aime pas qu’on stigmatise des communautés et qu’on leur fasse porter la responsabilité de cette problématique, on a une responsabilité comme élus d’aller plus loin dans nos réflexions. Il y a au sein des communautés des problématiques spécifiques, on doit y porter une attention car on ne peut pas, avec nos yeux de non-autochtones, imposer des solutions et présumer de situations.»
Globalement satisfaits de leur rencontre, les participants ont convenu de se réunir à nouveau dans un an pour mesurer les progrès accomplis. Mais si les associations autochtones et groupes de défense des droits de la personne admettent que c’est un bon début, elles réclament toujours la commission d’enquête nationale que le gouvernement Harper leur refuse. Celui-ci a d’ailleurs de nouveau rejeté, vendredi en Chambre, les appels des deux partis d’opposition à l’ouverture d’une enquête publique.
Dans un rapport dévoilé l’été dernier, la Gendarmerie royale du Canada (GRC) concluait que près de 1 200 femmes autochtones avaient été tuées ou avaient disparu entre 1980 et 2012.
CONSEIL MUNICIPAL
Les élus appuient deux causes
SYLVIE DEJOUY
sdejouy@lagatineau.com
MESSINES - Durant la dernière réunion du conseil municipal, les élus ont notamment adopté deux résolutions afin d’appuyer deux causes. La première concerne l’Aire faunique communautaire du réservoir Baskatong. En effet, le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs a décidé de stopper l’ensemencement du doré jaune dans le réservoir Baskatong à compter de l’été 2016. Or, l’AFC souhaite le poursuivre afin de permettre à l’espèce de se développer. Comme Messines, plusieurs municipalités de la MRC ont adopté une résolution d’appui à la demande de Grand-Remous.
Deuxième cause : le service de génie de la MRC. Comme l’a expliqué le maire, Ronald Cross, «un comité a été formé il y a trois ans. Il est composé d’ingénieurs payés par les municipalités qui les engagent». À la demande de la MRC, plusieurs municipalités ont adopté une résolution affirmant leur intention de poursuivre l’octroi de mandats au Service
de génie municipal dans le but d’assurer sa pérennité, peu importe l’issue de la demande présentée au MAMOT pour l’admissibilité des dépenses de ce service au TECQ , «On a nos ingénieurs, on veut les utiliser», lance Ronald Cross.
Accident de motoneige
En début de rencontre, Ronald Cross a évoqué l’accident de motoneige dont a été victime son beau-frère, dernièrement, sur le lac des Cèdres. Le maire a tenu à remercier René Grondin et les pompiers, «sans qui il ne serait peut-être plus là».
Autres sujets abordés
Le conseiller municipal, Éric Galipeau, a été nommé maire suppléant pour la période du 3 mars au 2 novembre.
Du côté du service incendie, un nouveau pompier a été nommé : Alain Martin, également pompier à Déléage mais résident de Messines. «Il a fait la demande de faire aussi partie de notre brigade, explique le maire. On s’est informé pour savoir s’il pouvait faire partie de deux brigades. Toute formation sera payée 50/50 par les deux municipalités.» Les élus ont aussi adopté une résolution afin d’autoriser l’achat
d’équipement divers pour le service un incendie, pour un montant d’un peu plus de 3 000$ qui avait été budgété pour 2015.
Prochainement, des activités physiques seront organisées à la salle communautaire, pour les personnes âgées. Il s’agit d’une initiative qui viendra répondre à une forte demande. Les personnes intéressées peuvent se renseigner auprès de la municipalité.


































































































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