Page 4 - La Gatineau 2 avril 2015
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4 2 avril 2015 LaGatineau
DÉPART DE SYLVIE MARTIN DE LA DIRECTION DU CSSVG
Bilan de 35 belles années de carrière
SYLVIE DEJOUY
sdejouy@lagatineau.com
MANIWAKI - Une femme inspirante, avec juste ce qu’il faut de caractère, qui a apporté beaucoup au Centre de santé et de services sociaux de la Vallée-de-la-Gatineau. Le 31 mars, Sylvie Martin a officiellement quitté ses fonctions de directrice générale. Elle quitte du même coup le réseau de la santé car, avec l’application de la loi 10, les directeurs généraux devaient prendre une décision. «Considérant le bout de chemin que j’ai fait, que ça fait 35 ans que je suis dans le réseau de la santé, j’ai décidé qu’il était temps que je passe à autre chose, explique Sylvie Martin. Je vais prendre un temps d’arrêt et après ça je verrai car je suis encore jeune.»
Comme elle l’explique, Sylvie Martin a beaucoup muri sa décision : «C’est pas que je ne crois pas au changement, qu’il me fait peur. Mais quand ça fait 10 ans que tu es à la tête d’une organisation et que t’avais une marge de manœuvre, un conseil
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d’administration qui te faisait confiance, je ne suis pas à l’aise de revenir à une fonction avec un boss au-dessus de moi. Je suis quelqu’un qui a du leadership assez fort et ça ne me tente pas de devoir rendre des comptes après 10 ans d’autonomie. De plus, mes valeurs de gestion se confrontent avec l’orientation du ministère sur le style de gestion qu’il est en train d’imposer».
Loin d’avoir un goût amère, Sylvie Martin est quand même triste de quitter ses employés, l’équipe de travail, les collègues. À cela s’ajoute le «contexte de précipitation de la loi 10. C’est pas moi qui a choisi le moment. Mais je suis très sereine avec la décision de mettre fin à cette carrière de 35 ans dans le réseau de la santé et je verrai les opportunités qui se présenteront à moi».
Retour sur 35 ans de carrière
Sylvie Martin a commencé sa carrière dans le réseau de la santé à l’âge de 20 ans, d’abord pendant 5 ans dans la région de Gatineau. «J’ai commencé comme archiviste médical, explique-t-elle. J’ai été syndiquée. Je suis devenue gestionnaire, directrice. Il y a toujours eu des opportunités qui ont fait que ma carrière s’est dessinée au fil des ans.»
Quand elle est arrivée au CSSVG, c’était comme première archiviste médicale à l’hôpital de Maniwaki. «Je suis arrivée en 1980, explique-t-elle. J’ai ensuite quitté pour aller travailler à l’hôpital de Gatineau, au niveau toujours des archives médicales. Après 4ans,ilyaeuiciune
position dans différents conseils d’administration, tables de concertation, comités de travail. C’était quelque chose qui me plaisait beaucoup.»
Fiertés et déceptions
À l’heure du bilan, Sylvie Martin met dans la liste des bons coups de son mandat «d’avoir sorti notre établissement de la crise médicale avec un recrutement médical positif depuis les 10 dernières années. On a des médecins à la capacité de nos besoins. On ne fonctionne plus avec des médecins dépanneurs. Et on a plus de recrues que de départs. Il a fallu
l’hôpital, explique Sylvie Martin. C’est une unité beaucoup plus calme, à l’image d’un milieu de vie.»
Mais évidemment, cette dernière fierté s’accompagne d’une grosse déception : ne pas avoir obtenu un nouveau foyer Père-Guinard, réclamé pourtant depuis 10 ans. «Je travaille sur ce projet depuis que je suis à la direction générale, pour faire reconnaître ce besoin, explique Sylvie Martin. Oui il est reconnu, au niveau administratif, politique et du ministère. Mais faute de sous, notre projet est toujours retardé.» Pourtant, Sylvie Martin a travaillé fort sur ce dossier, elle est allée
ouverture de poste de gestionnaire des archives, communication, accueil. On m’a contactée pour savoir si j’avais de l’intérêt à revenir. Alors je suis revenue en 1987.»
«J’ai décidé qu’il était temps que je passe à autre chose. Je quitte avec le sentiment du devoir accompli» - Sylvie Martin.
cogner aux portes, répétant inlassablement le même discours sur la nécessité d’un tel foyer : «Jamais je n’aurais pensé qu’après 10 ans on aurait pas eu cette réponse, malgré tous les efforts. Quand on a commencé à en parler, c’était un projet de 15 millions, maintenant on parle plus de 25 à 30 millions.»
Aujourd’hui, l’ex-DG est confiante quant à l’avenir des acquis du CSSVG, malgré la centralisation du
En 2005, alors qu’elle
était adjointe à la
direction générale, l’opportunité de diriger le CSSSVG s’est présentée à elle. Sylvie Martin se souvient qu’il y avait alors beaucoup de septiques, car elle n’avait jamais été DG, parce qu’elle venait de l’interne et, il faut l’avouer, parce qu’elle était une femme. «Je n’étais pas quelqu’un qui venait de l’externe avec un paquet d’expérience, explique-t-elle. On était dans une position un peu difficile en 2005. Le DG, André Marcoux, avait quitté après 18 mois. On avait une crise médicale, on était en pénurie majeure, les médecins menaçaient de tous quitter. Je ne suis pas entrée en fonction dans une organisation qui allait super bien. Ma satisfaction personnelle est d’avoir démontré que j’ai pu gérer l’établissement pendant 10 ans. C’est le mandat le plus long d’un directeur ici. Et on a fait de très belles réalisations dans les 10 dernières années, même si le contexte du réseau de la santé n’est pas facile.»
Sylvie Martin a dirigé le centre de santé comme si, avoue-t-elle, «c’était mon organisation. J’ai un sentiment d’appartenance, de loyauté, envers le CSSSVG très élevé, que je crois avoir réussi à transmettre aux employés. C’est ce qui ressort ici : le niveau d’engagement du personnel envers les services qu’on offre».
Cette fonction l’a par ailleurs amenée à s’impliquer dans la communauté : «Quand j’ai été nommée, je savais qu’il y avait un besoin, comme plus gros employeur de la région, qu’on soit plus impliqué au niveau communautaire. Et comme je suis quelqu’un qui aime cette facette, j’ai pris facilement
changer l’image de la pratique médicale à Maniwaki, montrer qu’ici il y a une pratique professionnelle diversifiée, un bon climat de travail, une belle dynamique entre les médecins. Il faut dire aussi que plus de médecins graduent aujourd’hui. Certains médecins trouvent leur compte dans la pratique médicale en région car ils sont plus autonomes, font des choses qui dans les grands centres sont prises en charge par les spécialistes. C’est donc une fierté de dire que je laisse l’organisation avec une stabilité au niveau du corps médical».
Bien sûr, parmi les beaux projets, il y a l’hémodialyse, plus récemment le centre d’oncologie. «C’est des services qu’on a réussi à développer ici pour les besoins de notre clientèle qui devait faire beaucoup de déplacements pour avoir des traitements. On a été capable de faire reconnaître l’importance d’offrir ces services ici». En 2011, le CLSC a été sorti du centre de santé pour être installé dans la communauté.
Il y a aussi le projet d’économie d’énergie mis en place l’an passé. Un gros projet de 5 millions, qui a demandé beaucoup de travail de la part personnel pour revoir tout le fonctionnement des systèmes de chauffage et climatisation de l’hôpital ainsi que des deux CHSLD. Il va permettre de générer des économies tout en réduisant l’emprunte environnementale du CSSVG.
Dernièrement, l’unité de transition a vu le jour. «On a 14 clients qui sont en attente d’hébergement au troisième étage de
système de santé : «Je ne crois pas que les investissements faits dans le passé soient compromis. Au contraire, ils ont toujours été faits dans un but de service de proximité et le ministère maintient l’importance d’offrir des services de proximité. Ce qui risque d’arriver toutefois, avec la conjoncture de compressions, c’est peut-être que certains services seront rapatriés, pour une question de volume, dans un endroit plus approprié, quitte à ce que la clientèle doive se déplacer pour une chirurgie qui dure quelques heures par exemple. On va devoir comme population faire des choix judicieux car on ne peut pas garder le statut-quo et ça coûte énormément cher le déploiement dans tous les endroits de quelque chose qu’on pourrait centraliser. Les nouveaux dirigeants vont devoir concilier avec optimisation, amélioration de la performance, contraintes budgétaires, services de proximité.»
Sylvie Martin quitte donc ses fonctions avec un sentiment de fierté et de devoir accompli. «J’ai toujours dit qu’après un certain temps c’est bon qu’on change de leader, explique-t- elle. Car on veut faire avancer l’organisation et dans tout changement il y a des opportunités. J’ai fait mon temps, je suis fière de ce que j’ai réalisé dans les dix dernières années à la direction du centre de santé. Ma plus grande fierté est d’avoir dirigé une équipe de gestionnaires, des médecins et du personnel super professionnel, engagé, humain, dont la priorité est le service à la clientèle. Ma plus grande fierté est d’avoir fait partie de cette équipe.»


































































































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