Page 26 - La Gatineau 9 avril 2015
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26 9 avril 2015 LaGatineau
je m’y emploie !
PHARMACIEN PRATICIEN EN MILIEU COMMUNAUTAIRE Bienveillant et à l’écoute de ses clients
L’avenir de la Vallée-de-la-Gatineau,
LA GATINEAU - Suite de notre chronique dédiée à l’emploi et présentée en collaboration avec Mélanie Marchand, agente d’accueil, d’intégration et de rétention de la stratégie Complicité Emploi Vallée-de-la-Gatineau. Nous vous parlons cette fois du métier de pharmacien.
Le pharmacien praticien en milieu communautaire déchiffre l’ordonnance et délivre les médicaments prescrits par le médecin. Sa responsabilité est engagée en cas d’erreur. Connaissant la composition des médicaments, il vérifie la cohérence des prescriptions (posologie, interactions médicamenteuses).
Il écoute et oriente les clients vers les médicaments délivrés sans ordonnance, la parapharmacie et l’appareillage (canne, minerve...). C’est à lui que l’on s’adresse pour de l’automédication en cas de pathologie légère (rhume, maux digestifs...).
Rigoureux dans ses conseils, il oriente vers le médecin, le kiné, le dentiste, etc, lorsque le cas l’exige. Par ailleurs, il commande les produits, gère les stocks et tient la comptabilité.
Qualités et aptitudes nécessaires
Pour être pharmacien praticien en milieu communautaire, il est important d’être rigoureux et d’avoir le sens des responsabilités. En effet, le pharmacien supervise la préparation des médicaments et il engage sa responsabilité lorsqu’un produit est délivré. Il doit donc faire preuve de vigilance. Même chose lorsqu’il est
laborantin et qu’il analyse des examens biologiques ou qu’il met au point un traitement spécifique pour un patient.
Comme les médecins, les pharmaciens praticiens en milieu communautaire doivent faire preuve de déontologie et de bienveillance à l’égard des clients. Ils doivent pour cela être à l’écoute et parfois même pédagogues. Cela suppose d’avoir une certaine capacité de communication d’autant que les pharmaciens travaillent toujours en équipe et parfois la dirigent.
Perspectives
D’après Emploi Québec, le métier de pharmacien est très en demande. Cette perspective est jugée ainsi quand la demande de main-d’œuvre est élevée et le taux de chômage est faible.
Les perspectives d’emploi sont donc excellentes pour les pharmaciens d’hôpital et demeurent tout à fait intéressantes dans le secteur privé en raison de la hausse du nombre d’ordonnances et de l’augmentation des responsabilités qui favorise la demande pour leurs services.
Où exercer le métier de pharmacien ?
Le pharmacien est présent dans plusieurs milieux : pharmacies, centres hospitaliers, établissements de santé, compagnies pharmaceutiques, gouvernement (pour élaborer les règlements pour protéger le public), universités et même dans l’armée.
Son rôle est très important, car il contribue à désengorger les urgences en favorisant une utilisation sécuritaire des médicaments. Il ne peut pas faire de
▲ Mélanie Marchand, agente d’accueil, d’intégration et de rétention de la stratégie Complicité Emploi Vallée-de-la-Gatineau, en compagnie de Martin Roy, pharmacien propriétaire chez Jean-Coutu.
Toujours la même passion après plus de 20 ans de métier
prescription, mais il peut, par contre, remplacer un médicament original par un médicament générique quand c’est possible. Les médicaments génériques sont des copies des médicaments originaux et ils sont offerts à moindre coût.
Les études
Pour devenir pharmacien, il faut détenir un DEC en science de la nature (2ans) et par la suite, il est nécessaire d’avoir complété un doctorat de premier cycle de quatre ans, comme pour être médecin ou dentiste. Ce programme est offert par les universités de Montréal et de Laval et inclut les stages pratiques qui préparent à répondre aux exigences d’admission à l’Ordre des pharmaciens.
Ces doctorats ont remplacé le
baccalauréat en pharmacie, car les responsabilités des pharmaciens augmentent. Lorsque la Loi 41 entrera en vigueur, les pharmaciens pourront en effet prolonger les ordonnances d’un médecin, substituer un médicament à un autre si le médicament prescrit n’est pas disponible, prescrire des médicaments pour certains problèmes de santé déjà diagnostiqués et même demander des analyses de laboratoire. Ces nouvelles responsabilités s’ajoutent au suivi des médicaments et demanderont des habiletés cliniques plus importantes, d’où la nécessité d’une formation plus importante.
Notons que les services de Complicité Emploi sont possibles grâce à la participation du Centre local d’emploi de Maniwaki.
SYLVIE DEJOUY
sdejouy@lagatineau.com
MANIWAKI - Pour un rhume, une maladie plus ou moins grave, un petit bobo, le pharmacien est toujours disponible dans notre quotidien pour nous aider, nous rassurer. Martin Roy, propriétaire du Jean- Coutu de Maniwaki, exerce ce métier depuis plus de 20 ans. Une profession qu’il a choisie afin d’améliorer la qualité de vie des malades, en particulier ceux que la médecine ne peut pas guérir.
Après le secondaire, Martin Roy a décidé de s’orienter vers une carrière médicale. Tout a commencé par un DEC en sciences de la santé (aujourd’hui sciences de la nature). Originaire de Plessisville, Martin Roy a passé deux ans au CEGEP de Victoriaville. Puis il a pris la direction de la faculté de pharmacie de Montréal. Même si le contingentement en pharmacie est moindre qu’en médecine, déjà à son époque les places étaient limitées et seulement les meilleurs étaient admis. «Ça prend des bonnes notes au CEGEP, explique Martin Roy. Il faut que tu sois dévoué à tes études.»
Il faut quatre ans de la faculté pour pouvoir pratiquer en officine. «La première année, c’est beaucoup de chimie, poursuit lepharmacien.Tuvoislestroissecteurs: industrie pharmaceutique, officine et
hospitalier. C’est un tronc commun. Ensuite on choisit sa branche. Pour être pharmacien en hôpital il faut un an de plus. Il faut une maîtrise et un doctorat pour faire de la recherche industrielle. Moi j’ai choisi de pratiquer en officine car j’avais la chance de pouvoir commencer à travailler tout de suite après mes études.»
Après la faculté, il faut cumuler 600 heures de stage en pharmacie officine pour obtenir le permis de pratique de l’Ordre des pharmaciens du Québec, qui est ensuite renouvelé chaque année. Son stage fini chez Jean-Coutu, Martin Roy a eu rien de moins que cinq appels d’employeurs potentiels. Le propriétaire du Jean-Coutu de Maniwaki de l’époque cherchait un pharmacien. Jeune et sans attaches, Martin est venu voir à quoi Maniwaki ressemblait, pour finalement décider de s’y installer. «J’ai trouvé les gens sympathiques et ça rejoignait la petite place où j’ai grandi, explique-t-il. Je suis arrivé en 1993. J’ai travaillé un an pour le propriétaire puis j’ai pris sa relève, j’avais 24 ans. Ça fait déjà 20 ans.»
Au quotidien, son travail consiste à vérifier les prescriptions que les clients lui apportent, s’assurer que tout concorde, que les médicaments n’interagissent pas ensemble. «C’est difficile car il y a une grosse demande et il faut tout filtrer, expliqueMartinRoy.Ilfautsemontrer disponible car les gens ne courent pas après
▲ Martin Roy en compagnie de Martine Grondin, également pharmacienne.
la maladie donc je ne veux pas les faire attendre.»
Outre préparer les médicaments, le pharmacien donne des conseils aux clients, informe des possibles effets secondaires, etc. Même s’il ne peut pas faire de diagnostic, il permet de faire un peu de filtrage en évitant que des gens n’aillent aux urgences pour rien. Il les oriente aussi souvent vers les services adéquats.
Il y a toujours deux pharmaciens en service durant la semaine, qui se partagent une fin de semaine sur deux. «S’il n’y a pas depharmaciendisponible,lapharmaciene peut pas ouvrir», insiste Martin Roy.
Selon lui, les aptitudes nécessaires pour exercer ce métier sont «d’être humain, et ça ne s’apprend pas sur les bancs d’école. Il faut être patient car les gens malades ne le sont pas forcément et il faut les comprendre. Je côtoie des gens très malades, il faut de la compassion».
Aux jeunes qui envisageraient de suivre sa voie, Martin Roy conseille «d’étudier fort. Si c’est vraiment ça que tu veux faire, attache tes soulier comme il faut car c’est pas facile, sois sérieux et travaille fort».
Aujourd’hui, même après plus de 20 ans, Martin Roy aime toujours autant son métier car «on rend service, c’est gratifiant».


































































































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