Page 4 - La Gatineau 9 avril 2015
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4 9 avril 2015 LaGatineau
COLLECTE DE DÉCHETS ET RECYCLAGE
La région est sur la bonne voie
SYLVIE DEJOUY
sdejouy@lagatineau.com
LA GATINEAU - Où en est la région en matière de collecte de déchets et de recyclage ? Qu’en est-il du Centre de traitement des boues septiques ? Kimberley Mason, directrice du service hygiène du milieu-environnement à la MRC, répond à ces questions dans les deux rapports qu’elle a récemment rendus publics : le rapport annuel du Centre de transfert des matières résiduelles et Écocentre Vallée- de-la-Gatineau 2014 ; celui sur le Centre de traitement des boues septiques.
En ce qui concerne le premier rapport, il en ressort que l’Écocentre a enregistré plus d’achalandage, surtout de la part des citoyens, donc qu’il gagne en popularité. «726 citoyens sont venus profiter de nos services en 2014, explique Kimberley Mason. Le centre est de plus en plus connu, il est en progression d’année en année.»
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Pour ce qui concerne la portion collectes municipales, la quantité de déchets générés a été de 7 607 tonnes en 2014 pour les municipalités membres de l’Écocentre (toutes celles de la MRC, sauf les quatre du sud, plus Kitigan Zibi) contre 7 362 tonnes en 2011. Si on regarde les kilos de déchets par personne, par année, on passe de 425 en 2011 à 431 en 2014. «Donc ça stagne, note Kimberley Mason. Mais on aimerait une décroissance. On sait que des choses sont retirées des sacs poubelles puisqu’il y en a plus qui sont apportées à l’Écocentre, comme par exemple des appareils électroniques. Mais on ne constate pas en retour de forte baisse dans la collecte de déchets. Donc on est sur le bon chemin mais il y a encore des progrès à faire.»
Les matières recyclables en revanche sont en croissance : 3 kg par personne et par année en plus, ce qui est beaucoup car le recyclage génère moins de masse. On est passé de 91 kilos en 2011 à 121 en 2014. Kimberley Mason l’explique par «plus de bacs roulants sur le territoire et les gens adhèrent plus à la collecte sélective.»
En 2011, il y avait 4,7 fois plus de déchets en poids par rapport aux matières recyclables. Aujourd’hui, on est descendu à 3,4. «Ce sont des pas de géant sur 4 ans, se réjouit Kimberley Mason. On est sur la bonne voie et il faut continuer. Cayamant a été la dernière municipalité à adhérer au recyclage en 2014. On peut faire des progrès chaque année. Aujourd’hui toutes les municipalités font du recyclage, les élus et les gens sont prêts.»
Donc si le recyclage et les objets apportés à l’Écocentre augmentent mais que les déchets stagnent, «cela signifie qu’on consomme plus, note Kimberley Mason. Le jour où on verra le nombre de déchets domestiques baisser, on saura qu’on a inversé la tendance».
Régulièrement à l’Écocentre, de la caractérisation des déchets est effectuée. Il s’agit de prélever 400kg à l’intérieur d’un camion de collecte de déchets et de voir ce
▲ Kimberley Mason est directrice du service hygiène du milieu-environnement à la MRC. Selon elle, la région a fait beaucoup de progrès ces dernières années en matière de déchets recyclés et d’apport d’objets à l’Écocentre. Mais il en reste à faire en matière de déchets domestiques non recyclables.
qu’ils contiennent. Deux campagnes ont été faites en 2014 et 7 en tout. Il en ressort que 49% est véritablement destiné à la poubelle, 13% sont en fait des matières recyclables et 18% des matières organiques de type épluchures, résidus de jardin, etc, donc qui pourraient être compostés. «Donc on pourrait réduire encore de moitié nos déchets, insiste Kimberley Mason. On a retrouvé aussi des textiles dont ceux en bon état pourraient aller à Jean-Bosco ou la friperie. Il y a encore beaucoup de gaspillage comme les jouets, les outils neufs, qui pourraient servir en deuxième main à des personnes démunies. On aimerait mieux qu’ils resservent plutôt que de payer pour les transporter puis les enfouir.»
Réaménagement de l’Écocentre
Le tri y a été amélioré grâce à un réaménagement du site et de la machinerie,
pour s’assurer que ce qui est reçu sera le mieux recyclé possible. Kimberley Mason incite aussi les gens à bien trier avant de venir : «Plus la matière sera triée à la source, plus les gens vont économiser et plus ça aura des effets sur l’environnement. Plus la matière est triée et facilement recyclable, moins ça va coûter cher.»
À l’Écocentre, on peut apporter des appareils électroniques, bois, métal, pneus, résidus domestiques dangereux (RDD) comme les pots de pesticide ou peinture, bardeau d’asphalte, pneus surdimensionnés. Pour les RDD, métaux, pneus et l’électronique, les gens ne payent rien. C’est financé par des programmes de recyclage, excepté pour les RDD qui sont les plus dangereux donc les municipalités ont préféré offrir la gratuité plutôt que de les retrouver dans la nature. Le reste est payant car c’est plus cher à trier et à recycler.
Traitement des boues septiques : un modèle
SYLVIE DEJOUY
sdejouy@lagatineau.com
LA GATINEAU - Situé à Kazabazua, le centre de traitement des boues septiques en est à sa 10e année d’opération. «Il y a dix ans, c’était avant-gardiste de s’occuper de cette matière, explique Kimberley Mason. La région s’est dotée d’une infrastructure et les municipalités ont pris la responsabilité d’envoyer des lettres de rappel pour informer leurs citoyens quand elle viendra faire la vidange de leur fosse septique. Toutes les municipalités de la MRC ont adhéré à cette entente d’envoyer leurs boues septiques au centre, sauf Maniwaki qui est sur le réseau d’égouts. Beaucoup de municipalités au Québeccherchentdessolutionsàcetenjeuet certaines viennent visiter notre centre.»
Depuis 2005, la vidange doit être faite aux deux ans, quatre pour les chalets. Quand elle est faite, un inspecteur vient sur place donc beaucoup de fosses ont été mises à niveau. «Cela permet de protéger l’environnement, les plans d’eau, note Kimberley Mason. Et si
cette mise aux normes n’est pas faite, ça peut être un frein à la vente d’une propriété.»
Sur 10 ans, 134 974 mètres cubes de boues ont été traitées, soit l’équivalent de trois piscines olympiques. 85% des fosses sont vidées selon la fréquence. Low fait figure de mauvais élève avec seulement 35%. D’ailleurs, à la dernière réunion du conseil des maires de la MRC, les élus ont adopté une résolution afin d’inciter cette municipalité à faire vidanger plus de propriétés sur son territoire. Low a signé l’entente intermunicipale par laquelle les municipalités ont décidé d’envoyer leurs boues septiques au centre. Chaque municipalité a adopté un règlement pour la vidange systématique sauf Low, qui laisse ses citoyens gérer eux-mêmes.
Pour l’ensemble de la région, l’indice de performanceestde89%,cequiesttrèsbon. Le pourcentage de fosses jamais vidangées est passé de 19% en 2009 à 8% en 2014. «Cela s’explique par le fait que certains refusent, pour d’autres le terrain n’est pas accessible», précise Kimberley Mason.
Une fois emmenées au centre par camion, les boues sont soumises à un procédé afin de
les revaloriser. On commence par en enlever les gros morceaux puis par entreposer les boues en réservoirs. On y ajoute un polymère avant la déshydratation par pressoir rotatif. Le but est de séparer les solides des liquides. Ceux-ci, une fois traités, vont dans la rivière Kazabazua. «Notre talon d’Achille était le phosphore, explique Kimberley Mason. En 2014, le taux est passé à 1,7 mg par litre contre 5,3 en 2005». De plus, selon une étude qui a été faite, seulement un produit persistant sur 80 (médicaments, caféine, parfums, etc) a résisté.
À la partie solide, des copeaux de bois sont ajoutés pour créer du compostage de type industriel. «On créé du beau compost qui va sur les terres agricoles après un certificat d’autorisation du ministère de l’Environnement. Cette matière est analysée, on a tué les pathogènes, il n’y a pas d’odeur. On utilise un procédé de compostage à haute température. Donc c’est du compost très sain qui améliore la texture du sol. On travaille avec un agronome, tout est bien encadré et la demande augmente.»


































































































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