Page 16 - La Gatineau 23 avril 2015
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16 23 avril 2015 LaGatineau
je m’y emploie !
ACHAT, TESTAMENT, MARIAGE, DIVORCE...
Le notaire nous suit à chaque étape
L’avenir de la Vallée-de-la-Gatineau,
LA GATINEAU - Suite de notre chronique dédiée à l’emploi et présentée en collaboration avec Mélanie Marchand, agente d’accueil, d’intégration et de rétention de la stratégie Complicité Emploi Vallée-de-la-Gatineau. Nous vous parlons cette fois du métier de notaire.
Le notaire est un professionnel du droit. Il conseille ses clients sur les aspects juridiques de leur vie quotidienne. Mais, contrairement à l’avocat, il ne peut pas les représenter devant le tribunal lorsqu’il y a une contestation. D’ailleurs, on lui demande parfois d’agir comme médiateur pour tenter de régler des conflits avant qu’ils ne soient soumis à un tribunal : dans le cas d’un divorce ou d’une querelle de voisinage, par exemple.
Les notaires ont le droit de produire des documents importants : les documents notariés. Par exemple, un testament, une hypothèque immobilière ou un contrat de mariage sont considérés comme des documents «authentiques». Ils ont une grande valeur juridique et leur contenu est difficile à contester. Ils sont des professionnels d’affaires souvent chargés de la protection de la famille, des biens et des entreprises de leurs clients. Ils ont recourt désormais à l’informatique pour faire des transactions financières, signer des documents ou échanger avec leurs clients.
Qualités et aptitudes nécessaires
La rigueur est l’une des principales qualités pour devenir notaire. Métier de droit, il doit connaître les textes législatifs et savoir les utiliser. Étant confronté à des actes
de vente immobilière comme à des contrats de mariage, ses connaissances doivent être à la fois étendues et précises.
La discrétion fait également partie des grandes aptitudes indispensables pour exercer le métier de notaire. Il faut savoir qu’un notaire, à l’image d’un psychiatre, est tenu au secret professionnel. Recueillant des demandes très personnelles de ses clients, il n’a pas le droit d’en informer des tiers.
Un notaire doit également faire preuve d’honnêteté. Lors d’actes de vente de biens immobiliers ou de succession par exemple, il peut être amené à recevoir et à faire transiter des sommes d’argent considérables. Il lui faudra évidemment être irréprochable à ce sujet.
Où exercer le métier de notaire?
Une fois le titre de notaire obtenu, plusieurs secteurs d’emploi se présentent : cabinets d’avocats et de notaires ; services juridiques d’entreprises ; gouvernement et municipalités ; institutions financières ; commission des services juridiques (Aide juridique) ; organisations internationales ; organismes sans but lucratif
Une formation en droit ainsi que quelques années d’expérience dans le domaine peuvent également mener à exercer la profession de coroner enquêteur.
Perspectives
Selon Emploi Québec, les perspectives d’emploi dans cette profession sont favorables en Outaouais. Cette perspective est jugée ainsi quand la demande de main-d’œuvre est
▲ Carole Joly, notaire à Maniwaki, en compagnie de Mélanie Marchand, agente d’accueil, d’intégration et de rétention de la stratégie Complicité Emploi Vallée-de-la-Gatineau.
Un métier qui demande de la rigueur mais gratifiant et varié
SYLVIE DEJOUY
sdejouy@lagatineau.com
MANIWAKI - Que ce soit à l’occasion d’un testament, l’achat d’une maison, le lancement d’une entreprise, le notaire partage des moments importants de notre vie et nous accompagne pour concrétiser des démarches, qu’elles soient joyeuses ou non.
Carole Joly, notaire installée rue Notre- Dame, est originaire de la région. Après son secondaire, elle est partie pour le Cegep de St-Jérôme : deux ans de sciences humaines. Puis direction l’université de Sherbrooke, pour un bac en droit, pendant trois ans. «Je voulais revenir travailler dans la région, explique-t-elle. J’ai eu mon diplôme de droit notarial à Ottawa. Je voulais commencer à me rapprocher et voir les perspectives d’emploi dans la région.»
Après un an dans la capitale et deux examens décisifs de cinq heures chacun, Carole Joly a décroché le titre de notaire. «Après mon stage, je suis revenue dans la région, poursuit-elle. J’ai travaillé un an et demi avec Louise Major, à Gracefield. Puis j’ai démarré mon étude à Maniwaki, seule, boulevard Desjardins. J’ai travaillé quelques années avec Luc Demers, également boulevard Desjardins. En 2002 je me suis installée, de nouveau seule, rue Notre-Dame.»
Contrairement à beaucoup de notaires et
avocats, il n’y a pas de lignée dans la famille Joly. Carole est la première à avoir opté pour cette profession. Si elle a choisi d’emprunter ce chemin, c’est d’abord par intérêt pour le droit. Une excellente formation qui ouvre beaucoup de portes. Au moment de choisir entre la robe d’avocat et l’étude de notaire, Carole Joly a pris la deuxième option en raison de sa personnalité : «Contrairement à l’avocat, le notaire est un juriste de l’entente. Il doit faire preuve d’impartialité.»
Aujourd’hui, Carole Joly est entourée d’une équipe de quatre personnes : Anne Joly, adjointe administrative ; Kate Whelan, technicienne juridique ; Sébastien Humbert, qui aide au déchiquetage des documents ; Achille Joly, père de Carole, qui s’occupe de porter le courrier et des dépôts à la banque.
Le quotidien du notaire, c’est beaucoup de travail clérical c’est-à-dire des vérifications de dossiers, des recherches qui sont partagées entre les membres de l’équipe. De nombreux dossiers peuplent les études de notaires. Il y a aussi les rencontres avec les clients, à l’amorce, pendant et à la fin du dossier, que ce soit pour un testament, un règlement de succession, une vente de propriété, une consolidation de dettes, une nouvelle construction ou des rénovations, le démarrage d’une entreprise, etc.
Ce que Carole Joly aime dans son métier, «c’estlaproximitéaveclesgensqu’ontrouve particulièrement en région. Faire partie de leurs projets de vie, c’est gratifiant». Mais
▲ Carole Joly (au centre) en compagnie de ses collaboratrices Kate Whelan et Anne Joly.
élevée et le taux de chômage est faible.
De plus, avec le vieillissement rapide de la population, les notaires seront très sollicités, notamment pour rédiger des testaments, régler des successions et assurer la gestion du patrimoine. D’autant plus que «la population est mieux renseignée sur les services qu’offrent les notaires». (Source : Les carrières d’avenir 2008)
Les études
Le notaire a la même formation universitaire que l’avocat. Il doit obtenir un baccalauréat en droit d’une université reconnue pour accéder à l’exercice de sa profession. L’Université de Sherbrooke, l’Université Laval, l’Université de Montréal ainsi que l’Université d’Ottawa seulement
offrent ce programme.
De plus, une fois son baccalauréat obtenu, le notaire doit poursuivre ses études pour une année supplémentaire afin de se perfectionner et acquérir ainsi les connaissances spécialisées pour pouvoir pratiquer le notariat. Il obtiendra ainsi un diplôme en droit notarial.
Finalement, l’aspirant à la profession devra compléter un stage supervisé de formation professionnelle de 32 semaines en milieu de travail. C’est ainsi qu’il faudra près de 5 ans d’études universitaires à un étudiant pour devenir un notaire en pratique privée au Québec.
Notons que les services de Complicité Emploi sont possibles grâce à la participation du Centre local d’emploi de Maniwaki.
comme elle l’explique, le notaire a beaucoup de responsabilités sur les épaules : «C’est un métier très exigeant et demandant. Le notaire a une obligation de garantie, il ne doit pas faire d’erreurs. Ça exige beaucoup de rigueur. Cela fait partie des professions où, selon les sondages, il y a le plus haut degré de confiance.» Parfois, le notaire doit aussi faire face à des situations pas évidentes, lorsque les parties concernées ne s’entendent pas, et jouer donc un rôle de médiateur.
Selon Carole Joly, les aptitudes nécessaires pour devenir un bon notaire sont «être rigoureux, dans les études puis le travail. Il faut avoir de l’empathie pour les gens, il faut comprendre la situation du client et s’assurer d’abordetavanttoutqu’ilcomprennetout,il faut avoir un souci de vulgarisation. Il faut être bon médiateur et faire preuve
d’impartialité. Des qualités de recherchiste sont nécessaires et être bon gestionnaire quand on exerce seul.»
Il faut savoir aussi que le métier de notaire, c’est beaucoup d’heures de travail, en particulier au début. Des formations sont exigées tout au long de la carrière, en raison en particulier de l’évolution des lois : 30 heures obligatoires tous les deux ans, en plus de cours de perfectionnement, de formations variées, de congrès.
Aux jeunes qui envisageraient de suivre sa voie, Carole Joly conseille «d’aller chercher des informations, d’être curieux, pour être sûrquec’estcequetuveuxfairedanslavie. Et si l’enthousiasme est là, vas-y coûte que coûte».


































































































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