Page 24 - La Gatineau 28 mai 2015

24 28 mai 2015 LaGatineau
DE MANIWAKI À L’UNIVERSITÉ ST-PAUL Portrait d’un jeune Oblat
SYLVIE DEJOUY
sdejouy@lagatineau.com
LA GATINEAU - Les Oblats ont guidé sa vie professionnelle et personnelle : Christian Dionne, originaire de Maniwaki, aujourd’hui vice-doyen de l’université St-Paul à Ottawa, a un petit pincement au cœur de voir les missionnaires quitter la paroisse de Maniwaki. Mais il voit aussi dans leur départ le début d’une nouvelle étape, avec pour les Oblats le sentiment du devoir accompli.
Né en 1970, Christian Dionne est le fils de Bernard Dionne et Ghyslaine Marinier. Il a passé sa jeunesse à Maniwaki, avant d’aller étudier au CEGEP de Gatineau puis à l’université St-Paul, fondée par les Oblats et qui leur appartient toujours. «J’y ai fait toutes mes études,jusqu’audoctoratenthéologie, explique-t-il. Puis j’ai complété mes études post-doctorales, une année d’approfondissement, à l’Institut catholique de Paris et à la Sorbonne. Ensuite je suis rentré au pays. J’ai été engagé comme professeur à la faculté de théologie de l’université St-Paul, où j’enseigne toujours la bible et les langues anciennes dont le grec et l’hébreux.»
Parallèlement à son parcours académique, Christian Dionne est entré chez les Oblats en 1995. Il a choisi de rejoindre leur communauté pour deux raisons : «Ayant fréquenté les Oblats depuis tout jeune à Maniwaki, c’était la communauté que je connaissais le plus. Aussi parce que dans cette communauté il y a une diversité d’œuvres : des paroisses, l’université St- Paul, on peut être missionnaire dans un autre pays, etc. Je me suis dit que je pourrais toucher à différentes formes de ministères. Cette diversité des œuvres, c’était quelque chose qui me plaisait.»
Comme le confirme Christian Dionne, les Oblats ont fortement marqué l’histoire de Maniwaki et de la région. Ils ont été extrêmement
Vallée-de-la-Gatineau (Maniwaki)
Sr Pauline i ault
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présents, religieusement et socialement. «Il y avait d’abord le côté religieux, explique-t-il. Ils étaient proches des gens. À travers un siècle et demi, le pari a été tenu. C’était des personnes de terrain, des missionnaires proches des gens et de leurs préoccupations. Leur devise était : «Il m’a envoyé évangéliser les pauvres», pas seulement au sens socio-économique mais aussi les gens les plus délaissés. Quand ils sont arrivés en Haute- Gatineau il n’y avait pratiquement rien. Il y avait quelques Catholiques mais les prêtres qui résidaient à Gatineau-Ottawa ne venaient pas jusque là. Les Oblats ont été fidèles à leur devise en rejoignant ces gens qui étaient en quelque sorte livrés à eux-mêmes.»
Ces missionnaires ont notamment joué un grand rôle dans les chantiers de bûcherons qu’ils allaient visiter. Comme le précise Christian Dionne, «jusque dans années 50, à Maniwaki, leur maison n’était pas un presbytère normal, c’était une grande maison, sorte de plaque tournante où les missionnaires résidaient entre leurs tournées dans les chantiers. Ça démontre leur côté nomade».
Les Oblats ont aussi été des bâtisseurs, et pas seulement d’églises. «Ils ont construit des moulins à scie et à farine, ainsi que le premier pont à Maniwaki qui enjambe la rivière Désert, vers Déléage, poursuit Christian Dionne. C’est aussi intéressant le rôle qu’ils ont joué auprès du gouvernement fédéral dans l’obtention
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▲ Christian Dionne, originaire de Maniwaki, est aujourd’hui vice-doyen de l’université St-Paul, fondée par les Oblats et qui leur appartient toujours. Malgré un pincement au cœur de voir les Oblats quitter Maniwaki, il a le sentiment du devoir accompli.
d’une réserve pour les Amérindiens.»
Malgré sa tristesse de les voir partir de Maniwaki, Christian Dionne rappelle que les Oblats sont des missionnaires dont le rôle est normalement, une fois le devoir accompli, d’aller vers d’autres contrées. «La communauté, dans toutes les missions qu’elle a eues, a formé des communautés vivantes, capables de se débrouiller seules. On a fait notre travail, on part avec la satisfaction du devoir accompli.»
De son côté, Christian Dionne continuera de se laisser guider par les valeurs des Oblats, dont la principale est d’être proche des gens : «J’ai toujours voulu, à travers mes fonctions, garder un contact avec les gens. Je fais du ministère dans les paroisses durant les fins de
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semaine, je donne des conférences dans les paroisses, diocèses, des choses que normalement les professeurs d’université ne font pas. J’ai toujours voulu garder le contact avec la base, rester proches d’eux».
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