Page 21 - La Gatineau 24 septembre 2015
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La Gatineau 24 septembre 2015 21 Un livre sur le deuil, qui fait du bien
Culture
Quand on a les moyens de ses ambitions
À une époque où le manque d’activité physique plane comme une menace sérieuse sur la santé publique, auprès d’une génération où bouger et aller dehors riment davantage avec punition qu’avec plaisir, dans l’une des MRC les plus défavorisées de la province, on ne peut que féliciter haut et fort
l’initiative du dekhockey.
Qui n’a pas remarqué, pour un deuxième été consécutif, cette lignée de parents le long de la patinoire extérieure adjacente au Centre Gino- Odjick, soir après soir venus encourager leurs enfants à l’occasion de leur joute hebdomadaire de ce sport qui gagne en popularité à la grandeur de la province? Des parents venus de toutes les municipalités de la Vallée-de-la-Gatineau. Plus de 100 jeunes. Je répète : plus de 100! Impressionnant.
Encourageant aussi.
Le dekhockey est un fabuleux symbole de démocratisation du sport organisé, devenu de plus en plus élitiste à cause des coûts reliés aux inscriptions, à l’équipement, aux tournois et activités diverses, etc. La santé publique passe par cette démocratisation, cruciale dans une Vallée-de-la-Gatineau au salaire familial moyen déficient. Et cette ouverture des remparts du sport à tous ne se fait pas si facilement que l’on pourrait le croire, malgré les discours ambiants sur l’importance de bouger. Elle se fait à coups de passion et de conviction : il faut tasser un peu ici, tirer la couverte un peu là, hausser le ton parfois, répéter souvent, souvent. Convaincre que le projet en vaut la peine. Qu’investir dans le sport pour tous, c’est investir dans la santé collective. Comme dans on se sent bien ensemble, on se sent bien chez-nous. Et voilà qu’unprojetformidablevoitlejour, sansfanfare ni trompette, sans médaille ni trophée. Tous les jeunes – et adultes - de la région peuvent jouer au hockey pour presque rien. Cette initiative est poussée encore plus loin d’ailleurs avec l’organisation du hockey récréatif le vendredi durant la saison scolaire, toujours dans le même but de permettre à tous les enfants de profiter des plaisirs et bénéfices du sport.
Les organisateurs, les administrateurs, les parents engagés, tous se mobilisent par passion, par conviction. Y’a rien de plus fort qu’une communauté qui croit en un projet... et à qui on fournit les sommes nécessaires. (Pour votre information : la Ville de Maniwaki a investi près de 100 000$ dans la réalisation de ce projet.)
Alors bravo et merci aux Normand Lefebvre, aux Éric Gauthier de ce monde. Le succès de vos initiatives est non seulement une preuve irréfutable de leur bienfondé, il est aussi la motivation qui devrait pousser tous les porteurs de projets collectifs de la région
à continuer leur lutte pour les voir se concrétiser... et celle qui devrait influencer les élus à remuer ciel et terre
pour leur fournir les moyens de leurs ambitions.
Les propos et opinions dans cette chronique n’engagent que l’auteure et non la direction et le personnel du Journal La Gatineau.
«PAUSE ENTRE HIER ET DEMAIN»
MANIWAKI - Une trentaine de personnes ont assisté la semaine dernière au lancement officiel du livre de Kathia Trottier, «Pause entre hier et demain», à la Bibliothèque J.R. L’Heureux.
La jeune femme de la région a écrit ce livre, qui a pour thème le deuil, après la mort de son père. Composé de 14 courts chapitres, le récit est séparé en 3 parties: hier, pause et demain.
À l’occasion du lancement, Catie Guénette a interprété une chanson de Marc Dupré et Kim Lacaille a lu des extraits du livre. Kathia Trottier a aussi expliqué son processus de création, répondu aux questions des participants et s’est livrée à une séance de dédicaces.
«La plupart des commentaires tendent vers les remerciements pour ce partage d’un brin de ma vie, commente l’auteure. Beaucoup d’émotions et de deuils similaires vécus. Ça fait du bien aux gens. Plusieurs l’ont lu aussitôt dans les jours suivants le lancement.»
Le livre est publié aux éditions «Mille et une vies». Renseignements sur le site Internet www.1001vies.ca
▲ L’auteure Kathia Trottier (à droite) en compagnie de la coordonnatrice de la Bibliothèque J.R. L’Heureux, Colette Archambault (photo de Sébastien McNeil).
SPECTACLE DE GENEVIÈVE CÔTÉ «Démesurée», c’est le cas de le dire!
LA GATINEAU – Les gens de la région ont pu découvrir Geneviève Côté, une humoriste et parodiste, lors de son spectacle «Démesurée», à l’auditorium de la Cité étudiante de la Haute-Gatineau, le vendredi 18 septembre dernier.
Si elle n’était pas très connue des gens de la salle, elle se démarque depuis 2011 au sein du monde de l’humour et de la paro- die. C’est ce que le public a pu constater, car au delà des numéros de stand-up, elle fait surtout des imitations de chanteurs connus, bien sûr sous forme de parodie. Pensons à Céline Dion, à Lady Gaga, à
René Simard et à Madonna, par exemple.
C’est tant au niveau de la gestuelle que de la voix que l’humoriste excelle en imi- tation, et à ce sujet, on comprend le titre de son spectacle: «Démesurée». Geneviève Côté a également un talent pour imiter les sons: le klaxon des vieilles voitures, la gui- tare électriques, les animaux...
Ceux qui étaient présents dans la salle ont eu droit à des caricatures de leurs vedettes préférées, de la part d’une humo- riste-parodiste énergique donnant des per- formances vocales impressionnantes.
MISTER MANIWAKI
Le band communautaire, une nouvelle avenue ?
SYLVIE FILION
sfilion@lagatineau.com
LA GATINEAU - Mister Maniwaki, c’est le nom d’un personnage patriotique qui résonne depuis les fins fonds de Messines où il n’y a pas de réception Internet. C’est une «folk tale», la légende populaire d’une voix qui croit en ce Maniwaki utopique, ou plutôt en ce qu’il pourrait être, une terre de rêve, un pays de cocagne, une destination unique!
S. B., c’est LE Mister Maniwaki, qui préfère garder son anonymat. Il a refusé de s’identifier. Il insiste sur le fait que Mister Maniwaki, Le band communautaire, c’est lui, mais c’est aussi toutes celles et tous ceux qui habitent la Vallée. Mister Maniwaki, par son projet, entrevoit ce que la région pourrait être et devenir tout en étant conscient du portrait démographique en proie aux exodes importants. Mister Maniwaki a créé ce monde à part, cet autre côté de la lune, ce versant des collines.
En tout, 6 albums de musique ont émergé de Mister Maniwaki, Le band communautaire. L’ambitieux projet se veut en quelque sorte un
outil complémentaire pour les organismes de la région. «C’est un projet qui consiste en une seule personne, mais en étant tout le monde à la fois. J’aimerais créer un engouement communautaire», propose Mister Maniwaki.
Auteur-compositeur-interprète, créant lui-même les trames sonores, mettant de la poésie en chanson, Mister Maniwaki présente par le biais de ses personnages et par son lyrisme une autre histoire que celle qu’on voit ici. «Si le projet est éclectique et expérimental, la musique et les chansons se veulent une allégorie, une recréation du quotidien maniwakien», de dire S. B.
Au début, Mister Maniwaki a habité la région pour y pratiquer sa profession. Une profession rare, inconnue pour les gens d’ici. Puis il s’est laissé bercer par la poésie des paysages, par la culture, par le parler des gens d’ici à tel point qu’il voit ce coin de pays avec un potentiel atteint où les gens vivent une tranquillité f lorissante, même si les rumeurs veulent autre chose.
Les chansons de Mister Maniwaki ne sont ni vulgaires, ni gratuites, mais ce dernier ne craint pas de mixer les genres et les cultures pour en former une nouvelle
interprétation d’un profil sociologique où règnent l’harmonie et la paix. «Je crois que par des chansons humoristiques et par la musique, qui sont un langage universel, il est possible d’attirer des artistes et des professionnels», avance Mister Maniwaki.
S. B. est un fan de l’actualité et tire justement profit de l’information profuse envahissant les chaînes télé pour reconstituer une réalité tout autre. Ainsi, ses albums musicaux se veulent des messages. «Le projet a plusieurs buts, entre autres de créer de l’emploi pour mettre en valeur les artistes, pour créer un certain mouvement au niveau culturel. Le projet a aussi pour but de mobiliser les gens, d’amener des gens, qui ne sont jamais venus visiter la région, ici. Mais c’est aussi pour sensibiliser les gens à la tolérance, de créer un nationalisme et une fierté, pour freiner l’exode des jeunes qui partent à l’extérieur pour se trouver du travail», explique Mister Maniwaki.
Présentement, les albums et les rêves de Mister Maniwaki ne sont pas vendus dans les grandes chaînes de magasins, mais on peut se les procurer par le biais de l’adresse suivante : maniwakileband@outlook.com


































































































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