Page 4 - La Gatineau 1 octobre 2015

4 1er octobre 2015 LaGatineau CENTRE DU DORÉ JAUNE
Pétition pour prolonger l’ensemencement
SYLVIE DEJOUY
sdejouy@lagatineau.com
GRAND-REMOUS - Depuis mai, une pétition est en circulation pour que l’ensemencement pratiqué par le Centre d’interprétation du doré jaune sur le Baskatong se poursuive. Elle a été distribuée dans tous les points qui vendent des autorisations de pêche et mise en ligne sur le site Internet de l’Aire faunique communautaire pêche sportive du réservoir Baskatong. Plus de 2 500 signatures ont déjà été recueillies.
L’Aire faunique communautaire existe depuis 1998, le centre d’interprétation depuis 2001. L’ensemencement a com- mencé dès 98. «Il y avait trop de pression de pêche donc une diminution du poisson, explique le directeur de l’Aire faunique Daniel Blais. On ressent vraiment les effets bénéfiques de l’ensemencement depuis deux ans et encore plus cette année. Les
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poissons sont rendus à une taille à laquelle ils peuvent être consommés. Ce sont trois points importants, qui ne doivent pas être dissociés, qui ont permis d’y arriver : l’en- semencement, la surveillance du plan d’eau et la nouvelle réglementation.»
Celle-ci prévoit que les dorés jaunes ne peuvent être consommés qu’entre 37 et 53 cm, sinon ils doivent être remis à l’eau. En-dessous de 37 cm, il s’agit de lui donner une chance de se reproduire au moins une fois, au-dessus de 53 cm se sont les meil- leurs géniteurs qui pondent en moyenne 30 000 œufs pas kilo. Ainsi, alors qu’en 2014 pour 1 725 frétins la biomasse était de 8,6 kg, en 2015 elle est passée à 26,9 kg pour 1 320 frétins. Donc une meilleure crois- sance qui garantit un meilleur taux de sur- vie avant de se rendre à l’état adulte c’est- à-dire pêchable.
L’Aire faunique ne reçoit aucune subven- tion pour pratiquer l’ensemencement. Celui-ci est financé par le produit de la vente des autorisations de pêche sur le plan d’eau. Alors qu’il aurait dû finir en 2013, l’Aire faunique avait obtenu un sursis pour 2014-2015. Mais le gouvernement veut que l’ensemencement soit arrêté à partir de cette année car il estime que les frayères sont assez productives. Les biologistes du ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs disent qu’il ne faudrait pas débalan- cer la population.
«On sait que les frayères sont de plus en plus productives, explique Daniel Blais. Nous travaillons pour que les 22 frayères le soient à 100% chaque année, cela fait par- tie de notre mandat. Mais on doit rester en relève à l’espèce, même si les frayères sont productives, car on sait que la pression de pêche va sûrement augmenter, parce qu’une pêche de bonne qualité attire d’autres pêcheurs. Parmi les frayères qui ne sont pas productives à 100%, nous en avons ciblé deux sur six, St-Philomène et Rivière- D’argent, qui ont été caractérisées. On a monté un projet qui finira au 31 mars 2016 pour les rendre accessibles aux poissons par un aménagement.»
Le ministère base sa décision sur trois recensements faits en 2003-2004, 2007- 2008 et 2012-2013, financés par l’Aire faunique. Celle-ci lui demande de pouvoir continuer l’ensemencement jusqu’au recen- sement de 2017-2018 pour être capable d’évaluer la qualité du plan d’eau pour la pêche. Selon Daniel Blais, il faut par ail- leurs «revoir la façon dont les recensements
▲ De gauche à droite : Mario Paradis, qui gère la pisciculture ; Jean-Luc Lacroix, technicien piscicole ; Daniel Blais, directeur de l’Aire faunique communautaire du réservoir Baskatong.
sont faits car je ne suis pas certain qu’ils sont sûrs à 100%. Je crois que la pression de pêche a doublé depuis 2007-2008 car les pêcheurs utilisent des équipements très perfectionnés qui devraient être pris en considération».
Alors que le doré jaune est un poisson complexe encore méconnu, le travail du centre d’interprétation, qui a développé une expertise, permet de mieux le connaître. Par ailleurs, la qualité de la pêche est un gros moteur économique pour la région. «Autour du Baskatong, il y a plus de 3 000 sites de camping, dont 20 à 25% des gens qui pêchent sur le plan d’eau, et plus de 150 travailleurs, précise Daniel Blais. Cela représente plusieurs milliers de dollars de retombées économiques. Il y a aussi les chalets, les résidents. Sur le plan d’eau, 98% des gens pêchent le
doré pour son goût.» Si le gouvernement
accorde une prolongation, après le pro- chain recensement l’ensemencement serait diminué de 50%, pour rester en soutien à l’espèce, «tout en gardant l’aspect recherche à la pisciculture, précise Daniel Blais. D’ailleurs on aimerait embaucher un bio- logiste pour étudier la qualité du plan d’eau et apporter des connaissances externes pour la pisciculture».
Les pétitions seront envoyées au gouver- nement à la fin de cette saison de pêche avec les lettres d’appui d’organismes ainsi que de toutes les municipalités, MRC et députés (sauf une dont ils attendent la réponse) de l’Outaouais et des Hautes- Laurentides. Il est encore possible de signer la pétition sur le site www.afcbaska- tong.com
Par ailleurs, les gens sont invités à aller sur la page Facebook «AFC Baskatong» pour voir la comparaison des statistiques des quatre dernières années.
Courrier du lecteur
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Ethan, Alexandra, Jonathan et grand- maman Pauline désirent vous remercier grandement pour votre générosité et votre aide à nos levées de fonds qui se sont tenues le 31 juillet, 1er, 2 et 15 août derniers. Un gros merci à Maxi, France Galipeau Tupperware, Denise Poulin Épicure et la Communauté Métis Autochtone de Maniwaki. Ethan n’a plus besoin d’oxygène depuis le 10 août et se porte très bien. 5 200 fois mercis à tous.