Page 6 - La Gatineau 1 octobre 2015
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6 1er octobre 2015 LaGatineau
UNION DES PRODUCTEURS AGRICOLES
«On prend l’agriculture pour acquise»
SYLVIE DEJOUY
sdejouy@lagatineau.com
LA GATINEAU - À la vieille de la reprise des négociations sur le partenariat Transpacifique et alors qu’une délégation, représentant les producteurs agricoles d’Outaouais-Laurentides et composée de près de 100 tracteurs, s’est déplacée sur la colline parlementaire à Ottawa cette semaine pour accentuer la pression auprès du gouvernement fédéral, l’Union des producteurs agricoles (UPA) de la Vallée- de-la-Gatineau a tenu son congrès de secteur samedi à la Vallée des canneberges à Kazabazua.
L’UPA-VG compte 159 membres, des producteurs répartis dans l’ensemble des 17 municipalités de la MRC. «L’objectif du congrès est de se rencontrer et écouter ce que les producteurs ont à dire», explique Denis Côté, président. Pour l’occasion, Annie Parent, biologiste, avait été invitée à parler du problème de déprédation de la faune en milieu agricole.
Mais surtout, cette rencontre a permis de parler des grands enjeux qui touchent actuellement le milieu agricole. «Localement, ce sont les mêmes qu’au niveau provincial et qui vont être reproduits dans le Plan de développement de la zone agricole, qui sera déposé le 4 décembre, commente Denis Côté. La mise en marché, la diversification, le manque de
services autant de la part du gouvernement que des vendeurs d’engrais et de semences. On est un peu oubliés.»
En ce qui concerne la mise en marché, il s’agit «d’avoir plus de place pour vendre, être plus proche des clients ou qu’ils comprennent qu’ils peuvent venir à la ferme». Côté diversification, Denis Côté explique que «102 producteurs sur 159 sont dans le bœuf. C’est bien mais quand le bœuf va mal ça va mal». D’où des projets pour développer par exemple la production de petits fruits.
Bien que la région ait un fort potentiel agricole, vivre de sa production peut être difficile pour un agriculteur. «Il ne faut pas avoir de paiements, que ta terre t’ait été donnée, commente Denis Côté. Les agriculteurs marchent beaucoup avec le système D. Les vendeurs d’engrais, les abattoirs, sont loin. On est une belle zone mais isolée. Nous sommes aussi une des rares MRC faites sur le long, du nord au sud. Donc entre un producteur agricole à Low et un autre à Grand-Remous, on ne parle pas de la même chose, à cause du climat, de la distance des grandes villes, etc. Il y a d’ailleurs trois zones identifiées dans le PDZA : le sud, le nord et le centre.»
Un secteur économique important
Juste au Québec, les secteurs laitier et avicole rapportent chaque année près de 8,2 milliards de dollars au PIB, génèrent 92 000 emplois et permettent le versement
▲ Denis Côté, président de l’UPA Vallée-de-la-Gatineau, et Richard Maheu, président de la fédération qui regroupe les 11 syndicats en Outaouais-Laurentides.
de 1,38 milliard de dollars en taxes et impôts. Au plan canadien, ils contribuent pour plus de 30 milliards de dollars au PIB et génèrent plus de 300 000 emplois de qualité. Le Canada a donc tout intérêt à préserver cette contribution majeure à son économie.
Richard Maheu, président de la fédération qui regroupe les 11 syndicats en Outaouais-Laurentides, était également présent au congrès de l’UPA-VG. Dans un contexte de négociation du partenariat Transpacifique, il a insisté sur la nécessité de maintenir le système de gestion de l’offre. Un système de production et de mise en marché qui fonctionne sans aucune subvention gouvernementale, qui permet de produire selon les besoins du marché tout en permettant aux producteurs agricoles, aux transformateurs et aux consommateurs de transiger un prix juste et équitable pour ces produits. Au Québec, 43 % des revenus agricoles dépendent de la gestion de l’offre.
«Les producteurs produisent pour ce que le Canada a besoin, explique Richard Maheu. En négociant, on va ouvrir les barrières tarifaires et les marchés. On fait miroiter à certaines productions comme le bœuf et le porc, qui n’ont pas de système de gestion de l’offre, qu’ils vont pouvoir entrer dans d’autres pays. Mais l’État n’a pas de sécurité du revenu adéquate pour supporter ces productions. Ça prend un filet de sécurité. Quand les prix du marché son bas, l’assurance dédommage les producteurs. Or, ce filet de sécurité est amputé. Le gouvernement fédéral en donne moins, donc le provincial aussi. Si le fédéral ne donne pas 60%, le provincial ne donne pas 40%. Une chance que les prix du marché sont bas actuellement.»
Autre problème : les producteurs canadiens doivent se soumettre à des normes de production qui surpassent les standards américains. «Cela fait des années qu’on demande au gouvernement la
réciprocité sur les normes, explique Richard Maheu. Si tu veux entrer des fraises au Canada, il faut que ça soit avec les mêmes normes. Là on importe des produits qui ne sont pas soumis aux mêmes normes de qualité qu’au Québec, alors que nous on doit suivre des normes strictes quand on veut entrer des produits aux États-Unis.»
À tout cela s’ajoutent la réforme de l’assurance emploi qui a fait baisser la main-d’œuvre saisonnière à laquelle les producteurs maraîchers ont beaucoup recours ; le système de taxation au niveau provincial dont l’UPA réclame une réforme pour mieux supporter les agriculteurs et les municipalités.
Autre dossier majeur, la relève agricole. «Il va falloir la supporter si on veut encore de l’agriculture demain sur nos territoires, commente Richard Maheu. Le 8 octobre la Fédération de la relève agricole déposera son rapport au gouvernement pour faire part des besoins de la relève.»
De tous ces problèmes découle la question de la santé psychologique des agriculteurs. Stress, pression liée à la rentabilité et aux aléas climatiques. Il s’agit d’un des secteurs d’activité où le taux de suicide est le plus élevé, ce qui a des impacts sur des familles entières. Aujourd’hui, Richard Maheu reconnaît qu’il est difficile d’être agriculteur au Québec : «Il y a beaucoup d’incertitudes que laissent planer les gouvernements. Or, l’agriculture au Québec c’est la plus grande industrie. On prend l’agriculture pour acquise mais je dis souvent aux consommateurs que ce matin quelqu’un s’est levé de bonne heure pour que tu puisses manger.» Le président de la fédération attend du prochain gouvernement fédéral qu’il soit à l’écoute des besoins des agriculteurs.
À noter que le 21 octobre aura lieu l’assemblée générale annuelle de l’UPA Outaouais-Laurentides à La Chute.
WILLIAM
AMOS PONTIAC
Les libéraux mettront en œuvre un plan d’investissements en infra- structures sans pareil au Canada. Je me ferai le champion de Pontiac en favorisant la création d’emplois qui seront générés par la construction de ponts, de routes et de loge- ments pour les ainés. Je serai à votre écoute et je travaillerai fort pour répondre aux besoins des familles. Je vais collaborer avec la Province et les municipalités pour créer de nouveaux emplois. Dix années du régime Harper, dont quatre avec un député NPD, n’ont rien donné à Pontiac. Les Libéraux feront mieux.
A Liberal government will imple- ment the largest infrastructure investment in Canadian history. I will be a champion to ensure job creation for Pontiac as we build new bridges, roads, and low- income and seniors housing. I will listen to you, and work hard to respond to the needs of families. I will collaborate with the Province and municipalities to create new job opportunities in Pontiac. Ten years under Harper and four years with an NDP MP have not helped Pontiac. The Liberals can do better.
Pontiac mérite mieux ! Pontiac deserves better!
williamamos.liberal.ca will@willamos.ca 888.479.0616 Approuvé par l’agent officiel de William Amos willamoscanada @willaamos
Approved by the official agent for William Amos


































































































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