Page 20 - La Gatineau 5 novembre 2015
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20 5 novembre 2015 LaGatineau CHEFS AUTOCHTONES
Rencontre avec le Premier ministre
SYLVIE DEJOUY
sdejouy@lagatineau.com
KITIGAN ZIBI ANISHINABEG - Suite au dossier des femmes autochtones de Val-d’Or, le chef de Kitigan Zibi, Jean Guy Whiteduck, était à la rencontre organisée ce mercredi 4 novembre entre le Premier ministre Philippe Couillard et les chefs autochtones du Québec. Une rencontre réclamée par l’Assemblée des Premières nations du Québec et du Labrador et le Grand conseil des cris, dans
la foulée des graves allégations d’agressions physiques et sexuelles, soulevées par l’émission Enquête, à l’encontre de policiers de la Sûreté du Québec.
Jean Guy Witheduck avait prévu d’y aller avec des femmes membres de sa communauté. «On veut mettre en place un processus pour que ça n’arrive plus, commente-t-il. Ce n’est pas un cas unique au Québec, il y a eu des enquêtes en Colombie-Britannique, en Saskatchewan, pour des incidents comme ça avec des policiers qui n’agissent pas bien. Si un crime est commis, tout le monde doit être
assujetti à la loi.»
Le message que les chefs voulaient transmettre au Premier ministre est clair : «Il faut mettre en place un système pour s’assurer que les personnes victimes d’abus ne se gênent pas pour le dire, que des actions soient prises rapidement, explique Jean Guy Witheduck. Les gens sont souvent silencieux, ils craignent des réactions contre eux et de ne pas avoir d’appuis. Personne ne doit être assujetti à des abus de la part de policiers et de n’importe quelle autorité. Tout le monde a le droit de vivre en sécurité.»
Les Premières nations réclament aussi que les enquêtes sur les allégations de mauvais traitements de la part de policiers envers des femmes autochtones soient faites avec une totale indépendance. Elles veulent également des réponses à leurs questions sur l’absence d’action du gouvernement au cours des derniers mois, alors qu’une lettre signée par Édith Cloutier, du Centre d’amitié autochtone de Val-d’Or, datée du 15 mai, avait alerté la ministre de la Sécurité publique Lise Thériault, la ministre de la Justice Stéphanie Vallée et le ministre des Affaires autochtones Geoffrey Kelley.
Conseil de bande : la durée du mandat pourrait augmenter
SYLVIE DEJOUY
sdejouy@lagatineau.com
KITIGAN ZIBI ANISHINABEG - Le mandat du chef et des membres du conseil de bande pourrait passer de deux à quatre ans. L’idée est actuellement en discussion.
«Initialement, quand on a formé la communauté, on avait établi un processus pour avoir des élections à tous les cinq ans,
explique le chef Jean Guy Witheduck. Plus tard, on a mis en place la loi sur les Indiens et tranquillement le gouvernement a forcé la main à la communauté pour qu’elle adopte le mode établi par la loi sur les Indiens, soit un mandat de seulement deux ans. Dernièrement, le gouvernement, suite à une demande de plusieurs communautés, a accepté d’étendre la période de deux à quatre ans. Pour faire le changement, il faut que le conseil adopte une résolution, fasse une consultation puis dépose une
demande. Il faudra prendre la décision d’ici décembre, car la demande doit être faite au moins six mois avant l’élection qui s’en vient, sinon on devra attendre au prochain mandat. Moi j’ai l’impression qu’on a manqué le bateau pour la prochaine élection en juin, qui restera probablement à un mandat de deux ans. Mais après ça le conseil devrait, s’il le veut, demander un mandat de quatre ans.»
Selon le chef de Kitigan Zibi, un mandat
plus long permettrait d’apporter plus de stabilité et de laisser le temps aux nouveaux élus d’apprendre pleinement leurs nouvelles fonctions. «Il y a beaucoup de dossiers importants, commente Jean Guy Witheduck. Ce n’est pas toujours facile pour les nouveaux.» Il suggère même d’alterner l’élection des membres, à tous les quatre ans, «afin qu’il y ait toujours des gens expérimentés qui restent dans le conseil».
COURS EN PLEIN AIR
La salle de classe se déplace au Mont Cayamant
SYLVIE DEJOUY
sdejouy@lagatineau.com
GRACEFIELD - Quoi de mieux qu’un cours en plein air pour capter l’attention des élèves en leur permettant de voir, toucher, sentir. La semaine dernière, Louis Mercier et Andrée-Anne Dupont, enseignants à l’école Sacré-Cœur, ont emmené durant une journée le groupe de secondaire soutien au Mont Cayamant. Sur dix élèves, seulement quatre sont venus. Les absents pourront quand même profiter un peu de l’expérience puisque l’apprentissage fait sur place sera prolongé en classe.
«Nous sommes partis le matin, explique Louis Mercier. Nous avons monté la montagne et la tour. Nous avons fait une compétition pour déterminer le groupe capable de partir un feu le plus vite. Le premier qui faisait cuire une guimauve gagnait. On a aussi calculé la hauteur de la tour en lançant un objet d’en
haut et en comptant combien de temps il met pour descendre.»
Plusieurs matières ont donc été abordées. C’était l’occasion aussi de parler environnement, en expliquant par exemple qu’il ne faut pas brûler du plastique et en ramassant les papiers laissés par des personnes peu soucieuses de la nature. Il y avait également un volet sécurité, en montant la montagne et en éteignant le feu.
«On a pu voir les élèves dans leurs forces, commente Louis Mercier. Par exemple, Andrée-Anne, qui a le vertige, a été aidée par les jeunes. Pour une fois, c’était aux élèves d’encourager un enseignant. Ça permet de créer des liens avec eux.»
Il s’agissait d’une première et plusieurs autres sorties sont prévues cette année. L’objectif, comme l’explique Louis Mercier : «Qu’ils se passionnent. Certains ont des difficultés en classe. Durant la sortie au Mont Cayamant, ils étaient des leaders.»
▲ Les quatre élèves, Simon Gravelle, Miguël Pilon, Félix Lafrenière-Ferland et Francis Girard, avec leurs enseignants, Louis Mercier et Andrée-Anne Dupont.


































































































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