Page 4 - La Gatineau 5 novembre 2015

4 5 novembre 2015 LaGatineau
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GRÈVE DES ORGANISMES COMMUNAUTAIRES
«Nous vivons dans l’incertitude»
SYLVIE DEJOUY
sdejouy@lagatineau.com
LA GATINEAU - C’était au tour des organismes communautaires de faire grève lundi et mardi. Ils étaient aussi près de dix à participer à un «trottoir communautaire» dans les Galeries de Maniwaki, afin de partager leurs inquiétudes avec la population, avant de prendre part mardi en début d’après- midi à une manifestation jusqu’au bureau de Stéphanie Vallée.
Bien que la plupart n’aient pas encore subi d’impacts liés aux mesures d’austérité gouvernementales, beaucoup craignent d’être victimes prochainement d’une deuxième vague de coupures. Ils estiment par ailleurs
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qu’en «coupant les services et en détériorant les droits des personnes marginalisées et en situation de pauvreté, l’austérité s’attaque aux organismes communautaires. Ainsi, plus les besoins de la population augmentent, plus les groupes sont sollicités, sans pour autant voir leur financement rehausser».
Les revendications sont donc les suivantes : le respect de l’autonomie des organismes communautaires et la reconnaissance de leur travail comme moteur du progrès social ; le plein financement à la mission globale de tous les organismes d’action communautaire autonome qui y ont droit ; l’indexation annuelle des subventions pour suivre l’augmentation des coûts de fonctionnement ; la fin des compressions budgétaires et un réinvestissement majeur dans les services publics et les programmes sociaux.
À noter que la mobilisation se poursuivra lundi 9 et mardi 10 novembre avec deux nouvelles journées de grève pour les travailleurs du secteur public (santé, éducation, ministères, etc.) La Commission
scolaire des Hauts-Bois-de-l’Outaouais prévient que le transport scolaire sera annulé et ses établissements ainsi que ses services de garde seront fermés. Les cours reprendront normalement le mercredi 11 novembre.
Si les négociations n’avancent toujours pas, ce sont trois jours de grève nationale qui pourraient être décrétés début décembre.
▲ Les manifestants, travailleurs des organismes communautaires et personnes venues les soutenir, ont marché des Galeries de Maniwaki jusqu’au bureau de la députée et ministre Stéphanie Vallée, qui était absente.
Mélissa Vachon, chargée de
projet en sécurité alimentaire représentant les centres de dépannage et l’Entraide de la Vallée; Frédérik Lafontaine, stagiaire, Nadia Guertin, coordonnatrice, Jasmine Legault- Bouchard, animatrice, à la Maison de la famille.
«En ce moment il n’y a pas encore d’impacts. Mais on le sent du côté des familles qui sont plus inquiètes. Aux centres de dépannage, la clientèle augmente à chaque semaine. Il y a de plus en plus de nouvelles personnes, notamment des gens dont les heures ont été coupées. Si on pense à la Fondation Chagnon avec le fonds Québec en forme, ce sont des postes qui vont être coupés car le financement se termine en juin. Mon poste (celui de Mélissa Vachon, NDLR) finit en décembre et il n’y a pas de financement qui s’en vient. D’autres coupures s’en viennent, on sait qu’il y aura une autre vague.»
Quels sont les impacts des mesures d’austérité sur votre organisme ?
Helen Marga, directrice
Annick Charbonneau et
de Mani-Jeunes, et Audrey Lachapelle, animatrice
«Présentement, on a pas eu d’impacts financiers mais on reste aux aguets. Après la première vague on se dit que les prochains touchés seront les organismes communautaires. C’est pourquoi on se rassemble pour dire que nos services sont importants dans la communauté. Quand il y a des coupures dans les services sociaux, nous devons offrir plus de services avec les mêmes ressources, ça a des impacts sur nous. Donc on se dit si en plus il fallait qu’ils viennent à nous couper.»
Andrée David, du Carrefour jeunesse emploi
«Nous ne pouvons plus desservir les étudiants. Avant notre clientèle était les 16-35 ans, maintenant ce sont les 18-35 ans. Nous avons perdu la mission communautaire du carrefour en étant en entente de service avec le Centre local d’emploi. Depuis le 1er avril, on a aussi perdu un poste avec la Table jeunesse Vallée-de-la-Gatineau qui a été coupée. La friperie est aussi en péril car nous n’avons plus le financement du Comité d’amélioration de la persévérance scolaire.»