Page 11 - La Gatineau 19 novembre 2015
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Portraits d’agriculteurs de la région
La Gatineau 19 novembre 2015 11 agricole avec Adrien Coté
La relève
DANY OUELLET
douellet@lagatineau.com
MESSINES - Alors que la MRC Vallée- de-la-Gatineau travaille sur son Plan de développement de la zone agricole, le journal La Gatineau a décidé de vous présenter une nouvelle chronique : les portraits de plusieurs agriculteurs de la région. Premier de cette série : Adrien Côté.
«Les fruits du sommet» est une entreprise qui produit et transforme des petits fruits (bleuets et framboises), en voie d’être transférée à la relève familiale en la personne d’Adrien Coté, fils de Denis Coté et Pauline Rowell. Adrien est un jeune de 23 ans, qui a suivi une formation en gestion et exploitation d’entreprise agricole, à Joliette. Un passionné d’agriculture qui a le pouce vert. Il travaille pour l’entreprise familiale depuis trois ans, comme responsable de l’entretien et de la récolte des productions agricoles. Ça fait longtemps qu’il entrevoit le moment où il prendra la relève de ses parents dans l’exploitation de l’entreprise. D’ailleurs, les premiers plants de framboises et de bleuets ont été plantés lorsqu’il suivait ses cours à Joliette.
L’entreprise est spécialisée dans la transformation des fruits en vins, vinaigres, sirops et gelées. Comme le regrette Adrien, la majorité des produits est écoulée à l’extérieur de la région. Il doit, pour trouver des clients, se déplacer
▲ Adrien Coté devant un étalage de courges qui vont finir transformées en vinaigre ou être congelées.
vers la région de Gatineau-Ottawa, où se trouve 75% de sa clientèle, et participer à des marchés publics afin de développer une clientèle régulière. Les restaurants sont aussi une niche à exploiter pour écouler des produits de même que l’auto-cueillette.
Adrien tente de diversifier les possibilités en mettant en production différentes variétés de courges, cerises de terre, tomates et autres légumes. Il met également à l’essai différentes techniques de production. Du côté des productions animales, il garde huit sangliers en enclos. L’entreprise se spécialise dans les produits raffinés, comme par exemple les vinaigres de fruits et de fleurs. Le sanglier est
travail en agriculture n’est pas à proprement parler le premier choix des jeunes québécois.
Le faible bassin de population de la Vallée-de-la-Gatineau est aussi un frein à la réussite économique d’une entreprise agricole. De plus, l’habitude d’acheter local n’est pas solidement ancrée dans la population et peut-être que le manque de vitrines permettant d’exposer les produits régionaux y est pour quelque chose. Le prix sur le marché est un obstacle à la commercialisation des produÉitsplorceauxvcear les consommateurs, institutionnels ou individuels, préfèrent les bas prix des produits de masse importés de Chine ou Californie plutôt que les produits locaux qui sont généralement plus chers. Comme il n’est pas évident de rentabiliser une entreprise agricole, ce facteur peut devenir un obstacle à la poursuite des opérations d’une génération à l’autre. L’entreprise cherche constamment à obtenir de l’aide financière.
Mais le plus grand défi en agriculture est la météo : parce qu’il est impossible de prédire le temps qu’il fera dans trois mois, les investissements sont toujours à risque. Par exemple, la récolte de bleuets 2015 a fourni la moitié de ce qui était attendu.
La Vallée-de-la-Gatineau est une belle région pour l’agriculture mais la mise en valeur des terres par le drainage n’a pas été fait quand c’était le temps, à la différence d’autres régions agricoles. Par contre un aspect intéressant dans la région: les terres sont abordables à l’achat, la spéculation n’ayant pas encore atteint la Vallée-de-la-Gatineau.
La Gatinea
utransformé en produits de charcuterie.
Le financement est l’obstacle le plus important pour un jeune qui veut se lancer en agriculture. Comme l’explique Adrien, pour démarrer une entreprise agricole aujourd’hui, un jeune aurait besoin d’un capital-action équivalent à 100 000 $. Le fait que l’entreprise soit déjà établie et que le transfert se fasse de parents à enfant représente un incitatif majeur pour lui permettre de poursuivre dans ce domaine.
Les autres obstacles sont selon lui la vie familiale, qui risque de passer en second, et le travail qui est dur physiquement, ce qui peut décourager plusieurs jeunes. Une autre difficulté est de trouver de la main- d’œuvre intéressée à la cueillette, ce qui n’est pas nécessairement évident. Le
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