Page 2 - La Gatineau 19 novembre 2015
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2 19 novembre 2015 LaGatineau
VENTE AUX ENCHÈRES DU CHÂTEAU LOGUE
La Ville pourrait déposer une offre
SYLVIE DEJOUY
sdejouy@lagatineau.com
MANIWAKI - La vente aux enchères du Château Logue par shérif aura lieu ce jeudi 19 novembre à 10h, au Palais de Justice de Maniwaki. Elle fait suite à une ordonnance de saisie et vente immobilière contre l’im- meuble, émise par la cour du Québec, en raison des taxes dues par les propriétaires pour le terrain de golf, qui appartient à la Ville, soit un montant d’environ 20 000$. Cela ne concerne en revanche pas des taxes impayées pour l’immeuble lui-même.
On sait déjà qu’une offre pourrait être faite jeudi, par la Ville de Maniwaki. Le conseil municipal a en effet adopté une résolution pour l’autoriser, lors de sa séance
ordinaire de lundi soir, à laquelle assistait par ailleurs Michel Lacroix, l’un des pro- priétaires du Château Logue. Les élus ont décidé de déposer une offre minimale de 446 293.75$, soit le montant de la mise à prix qui représente 25% de l’évaluation de l’immeuble portée au rôle d’évaluation municipale, si aucune autre offre n’est faite.
Comme l’a expliqué le maire Robert Coulombe, la résolution stipule que «la Ville a demandé le paiement des taxes dues pour l’année 2009 pour un montant de 14 423$ plus les intérêts applicables», que «la Ville a défrayé des coûts importants afin de faire valoir ses droits ainsi que les coûts reliés à la procédure de la vente par shérif» et «qu’il est possible qu’aucune personne ne se montre intéressée à déposer une offre».
Advenant que la Ville deviendrait
propriétaire du Château Logue, cela ne concernerait que le bâtiment, pas ce qu’il contient. Qu’est-ce que la municipalité ferait alors de la bâtisse ? Le maire Robert Coulombe répond : «On est pas encore à cette étape-là à savoir est-ce que ça sera opérationnel ou non. Il faut attendre toute la procédure, voir si les propriétaires décident d’acquitter les taxes. Si c’est acquitté, à ce moment-là on pourra recom- mencer le processus car actuellement on a sept ou huit jugements à faire reconnaître.»
En fin de séance, le maire a demandé à Michel Lacroix s’il voulait prendre la parole. Ce dernier a simplement répondu qu’il n’avait pas à «me mettre dans votre peau pour prendre une décision. Je sais que ce n’est pas facile. Moi je prends les miennes». Ce dernier ne veut cependant
pas dévoiler avant jeudi ce qu’il compte faire le jour de la vente.
Pour le moment, personne d’autre ne s’est montré intéressé à acquérir le Château Logue, on saura jeudi si d’autres offres seront déposées.
Des inquiétudes du côté des employés
SYLVIE DEJOUY
sdejouy@lagatineau.com
MANIWAKI - Pour la cinquantaine d’employés que compte le Château Logue, la date fatidique approche. Jeudi 19 novembre, ils sauront si l’établissement passe ou non entre les mains d’un autre propriétaire.
Mélanie Gaudreau, responsable des groupes et banquets, avoue que la situation génère beaucoup d’incertitudes au sein de l’équipe : «On est tanné, on a hâte que ça soit terminé. Les gens ont hâte à jeudi pour savoir ce qu’il en est.»
Elle avoue que les employés ont le sentiment d’être un peu oubliés dans cette saga : «On a pas demandé cette situation. Nous on tient à nos emplois, on est fier de travailler ici, on veut continuer ce qu’on fait. Personne ne parle de nous, il n’y a que le monétaire qui compte. Personne ne se demande comment on se sent.»
Par ailleurs, le climat instable a aussi des répercussions sur la fréquentation de l’établissement : «On a des mariages, des party de Noël réservés, mais des clients se posent des questions, commente Mélanie Gaudreau. On fait des efforts constamment, on continue de faire notre travail, on donne notre 150%, on essaye de se faire connaître ailleurs, d’attirer des clients de l’extérieur. Mais c’est toujours plus facile de partager du négatif que du positif.»
Difficile pour Mélanie Gaudreau d’imaginer qu’il ne puisse plus y avoir d’hôtel-restaurant dans le Château Logue : «Pour le Rallye Perce-Neige, les tournois de hockey, c’est complet à chaque année. Si la région perd un établissement comme celui-ci ça aura des retombées économiques. La cinquantaine d’employés dépense son argent ici. Cet établissement est aussi un joyaux côté architecture donc c’est pas à l’avantage de la ville de le perdre.»


































































































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