Page 8 - Journal La Gatineau 21 Avril
P. 8

8 21 avril 2016 La Gatineau
UN ÉDIFICE MULTIFONCTIONNEL DE 8 À 10 MILLIONS $
«Place MerLow» ne fait pas l’unanimité
JEAN LACAILLE
jlacaille@lagatineau.com
LOW - Avant d’être élu à la préfecture de la MRC de la Vallée-de-la-Gatineau (MRC-VG), Michel Merleau avait été embauché à titre de consultant afin d’élaborer un plan de développement économique de la Vallée-de-la-Gatineau.
«Il tente d’appliquer son plan afin de laisser sa marque, son héritage, en réalisant un projet majeur. Les citoyens l’ont baptisé «Place MerLow». M. Merleau ne veut rien de moins qu’une nouvelle école pour Low. Et tant qu’à y être, aussi bien l’amalgamer à un vaste gymnase, une librairie, un centre communautaire, un CLSC, une pharmacie, une épicerie et, peut-être, une résidence pour personnes âgées. Qui dit mieux ! Rien ne va plus !», lancent Steve Connolly et Louise Schnubb, les porte-parole d’un nombre grandissant de contribuables qui s’opposent farouchement au projet «Place MerLow».
M. Connoly indique que le préfet n’y va pas avec le dos de la cuillère. Il pense à un partenariat public/privé dans une proportion de 60%/40%. «Il va jusqu’à affirmer qu’il a le feu vert de tous les paliers de gouvernement, incluant l’assentiment du maire de Low, Morris O’Connor, les conseillers municipaux qui lui auraient assuré une participation financière de l’ordre de 800 000 $, une somme dont on a entendu parler un peu partout dans la municipalité», poursuit Steve Connolly.
La danse des millions
Le préfet Merleau estime que le projet oscillera entre 8 et 12 millions $. Il implique la MRC-VG avec une participation financière de 1,2 à 1,6 million $ dans son projet, une aide financière qui devra être épongée par les payeurs de taxes de tout le territoire ajoute M. Connolly.
«Notez que les politiciens impliqués dans le projet se gardent bien de mentionner le coût d’opération d’une telle infrastructure par rapport au capital estimé pour ne pas alerter les payeurs de taxes, le temps de réaliser le projet», ajoute M. Connolly.
Le préfet, selon Steve Connolly et Louise Schnubb, croit que le risque financier du projet sera allégé par l’attraction qu’il suscitera auprès des nouveaux arrivants. Ils aideront les résidents à payer la facture pour l’ensemble du projet. La Commission scolaire Western Quebec appuie le projet : «Construisons-le et ils viendront !»
Pas de consultation
Steve Connolly et Louise Schnubb rappellent que le public n’a pas été consulté. «En tant que candidat à l’élection municipale de 2013, et d’ex-conseiller municipal à Low, je me souviens qu’on parlait beaucoup de développement de la communauté. Depuis leur élection, il est bien évident qu’aucun plan de développement n’a été mis de l’avant».
Les finances municipales
Selon Mme Schnubb et M. Connolly, la MRC-VG a augmenté les taxes des résidents de Low de 7,8 % pour 2016. En 2009, la somme était de 99,830$. En 2016,
▲ Le projet prévoit la construction d’une nouvelle école à Low.
la taxe atteint les 205,399 $. Plus que le double dans un mouvement hors de contrôle.
La MRC-VG compte 50 employés, comparativement à seulement 35 pour la MRC Pontiac. La MRC-VG a l’un des plus grands ratios d’employés par rapport à la densité de sa population de tout le Québec. Les salaires équivalent à la somme de 2,8 millions $ par année en 2016. Ses citoyens comptent pour les plus pauvres du Québec et sont incapables de maintenir un niveau élevé de taxes foncières. «Et Place MerLow fait déborder le vase».
Steve Connolly et Louise Schnubb ont analysé le projet de construction d’un édifice multifonctionnel à Low, de façon très large avec l’information dont ils disposaient, et leurs
conclusions sont alarmantes pour les payeurs de taxes de la municipalité et de l’ensemble du territoire de la MRC. Outre Steve Connolly et Louise Schnubb, le comité informel qui travaille sur ce projet est composé de Lucie Cousineau, Wayne Carroll, Carole Larose, Pierre Lemieux, Lynda Lafrenière, Nathalie Amireault, Luc Legault et l’Association du lac Isabel.
«La MRC-VG vient de produire un Plan de développement économique pour la région qui nécessitera des déboursés faramineux et les coûts n’ont certes pas été priorisés à l’interne par rapport au coût de «Place MerLow» à Low. Qui plus est, aucuns coûts d’opération annuels ne sont connus pour ce projet. Et je rappelle que les contribuables n’ont pas été consultés», conclut Steve Connolly.
MICHEL MERLEAU
«Un projet unique»
LOW - Les contribuables de Low et des municipalités avoisinantes sont invités à participer en grand nombre à la séance d’information qui aura lieu le samedi 30 avril prochain, de 18h30 à 20h30, à l’Hôtel Brennan’s Hill à Low.
Si vous êtes préoccupés par l’état des routes, le délabrement général de la municipalité, la fermeture du CLSC, du bureau de poste et de plusieurs commerces, des dépenses de la MRC qui concernent les
contribuables de Low et de partout dans la Vallée-de-la-Gatineau, du manque d’information et de consultation des citoyens quand vient le temps d’annoncer des projets qui les concernent, la hausse grandissante de la richesse foncière et du projet de 8 à 12 millions $ visant la construction d’un édifice multifonctionnel à Low, et quoi encore.
«Agissons ensemble avant qu’il ne soit trop tard» peut-on lire dans le communiqué qu’on nous a fait parvenir mardi dernier.
Regroupement de masse à l’Hôtel Brennan’s Hill
GR ACEFIELD - Le maire de Low, Morris O’Connor, ne voulait pas en parler. Il a tout de même affirmé que c’était une «bonne affaire» mais que le dossier n’était pas encore très clair pour le présenter au public. Le préfet Michel Merleau ne s’est pas fait prier pour faire le point sur ce méga-projet.
«Il s’agit d’un nouveau concept et je crois que nous en sommes rendus là», a-t-il lancé au terme de la séance régulière d’avril du conseil des maires de la MRC tenue mardi soir à Gracefield.
Pendant que le maire O’Connor l’écoutait, Michel Merleau s’est référé à l’étude de l’économiste Pierre Bélanger, il y a 18 mois, sur la possibilité de développement du sud de la MRC de la Vallée-de-la-Gatineau (MRC-VG) sur le territoire compris entre Low et Gracefield.
«Il faut profiter du débordement démographique de la Ville de Gatineau et de la MRC des Collines-de-l’Outaouais. Le terrain est disponible à recevoir le centre multifonctionnel. Le point de services du CLSC est menacé de fermeture de même que l’école St-Michaëls. J’ai discuté de la situation avec les élus de Low et la directrice générale et nous avons convenu qu’il fallait réaliser un projet qui sorte de l’ordinaire, qu’on ne voit pas ailleurs».
Plusieurs fonctions
Le centre abriterait une nouvelle école, au coût de 6 millions $, une bibliothèque, un gymnase, une pharmacie, une épicerie dans le style de KZ Freshmart, une résidence pour retraités et semi-retraités, une clinique médicale, le point de services du CLSC. «Et pourquoi pas un auditorium, une petite salle de spectacles de 125 sièges seulement. Ça répond à un besoin dans le coin», ajoute Michel Merleau.
Un PPP
Le projet repose sur un partenariat public-privé. Le préfet Merleau a confirmé qu’un promoteur était intéressé au projet «et même très intéressé. Il est prêt à prendre des risques...calculés. Il a plusieurs idées dans la tête. La municipalité de Low s’est engagée pour la somme de 800 000 $, la part du milieu, qui pourrait doubler, voire même tripler, si on fait appel au programme d’infrastructures Canada et Québec», ajoute le préfet Michel Merleau.
Pour conclure l’entretien, le maire Morris O’Connor a répété qu’on ne savait pas encore ce que voulait faire le promoteur et qu’il fallait prendre le temps de bien fignoler le dossier avant de confirmer quoi que ce soit.
L’OPINION DE DANIEL SMITH «Pourquoi ne pas investir dans le développement résidentiel ?»
LOW - Informé sur le projet qui se dessine à Low, Daniel Smith, directeur général des Galeries de Maniwaki, ne comprend pas que l’on veuille investir autant de millions pour une si faible population.
«J’ai lu dernièrement
qu’une ville du Québec
donnait des terrains à toute
personne désireuse de
construire une maison sur son
territoire. Low devrait
s’inspirer du projet de cette
ville et opter plutôt pour le développement résidentiel. La population de Low est trop faible pour songer à un projet
d’une telle envergure. En développant le domaine résidentiel, la municipalité de Low freinerait la chute de sa population. Ce faisant, elle augmenterait ses chances de pouvoir réaliser un projet majeur dans le futur.»
Les contribuables de Low, selon M. Smith, ne pourront investir dans un tel projet. Ils n’en ont pas les moyens. «Cela n’a aucun sens. À un moment
donné, les contribuables vont
se lever debout et dire non à ce projet. Personne ne pourrait les blâmer
d’agir ainsi.»
▲ Daniel Smith, directeur général des Galeries de Maniwaki.


































































































   6   7   8   9   10