Page 8 - La Gatineau 30 juin 2016
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8 30 juin 2016 La Gatineau
ÉRECTION DE LA PAROISSE SAINTE-MARIE-DE-L’INCARNATION
«Une opération pas trop catholique»
- Les insoumis
JEAN LACAILLE
jlacaille@lagatineau.com
BOUCHETTE - La pilule est rude à ava- ler. L’érection de la paroisse Sainte-Marie- de-l’Incarnation par la suppression des paroisses de la Visitation de Gracefield, Saint-Félix de Blue Sea et Saint-Gabriel de Bouchette par le diocèse de Mont-Laurier est un non-sens et une gifle à l’endroit des paroissiens de ces trois paroisses.
Diana Paul, Raymond Tremblay, Lionelda Gagnon, Hughes Larivière et Jean-Yves Patry n’ont pas mâché leurs mots pour traduire leur sentiment face à la façon désinvolte dont Mgr Paul Lortie, évêque du diocèse de Mont-Laurier, s’y est pris pour orchestrer la transformation de ces
quatre paroisses.
«C’est pas catholique ce qu’on a fait. Nous n’avons plus d’appartenance. Une telle décision aura un impact direct sur la participation des fidèles à leur Église, du moins en ce qui concerne Bouchette. De la façon dont on s’y est pris, il est bien évident que les églises vont se vider. Ça fait assez longtemps qu’on nous tient par la soumis- sion. C’est assez. Et ça va coûter plus cher. Le travail d’une secrétaire ne pourra suffire à la tâche. Cette séparation a tout détruit. Les bénévoles ne sont plus là. Il n’y a plus d’enthousiasme. Je ne me soumettrai pas à la décision du diocèse», indique Mme Diana Paul-Lefebvre, très ferme dans ses propos qui sont bien loin d’être tendres envers le diocèse et son dirigeant, Mgr Paul Lortie.
▲ Dans l’ordre habituel, vous reconnaissez Raymond Tremblay, Jean-Yves Patry, Lionelda Gagnon, Diana Paul-Lefebvre et Hugues Larivière. «Jamais nous n’allons nous soumettre à cette nouvelle paroisse.»
Les souvenirs sont partis
Hugues Larivière est particulièrement outré par le fait qu’on a déjà rangé les sou- venirs de l’église St-Gabriel de Bouchette, dans des boîtes pour les transporter au sous-sol de l’église de Gracefield. «On nous a enlevé notre mémoire collective. Qu’as-t-on voulu prouver en agissant de la sorte. C’est inhumain !».
Les insoumis, que nous avons rencontrés jeudi dernier, s’entendent sur un point : «L’argent est au cœur de cette décision. On a ouvert un compte pour la nouvelle paroisse. Toutes les quêtes y seront dépo- sées. Nous allons payer plus que la paroisse de Gracefield. Il n’y aura plus qu’une colonne au lieu de trois», disent-ils.
Jean-Yves Patry a été président de la fabrique St-Gabriel de Bouchette de 2000 à 2014. Il a été évincé de son poste par le chancelier Athanase Ndikumana. «Le chancelier d’alors, feu Christian Clément, nous a fait parvenir un nouveau règlement qui prévoyait un an d’essai aux présidents en poste et deux contrats de trois ans avant de se retirer. J’ai signé pour trois ans jusqu’en 2014. Tous les marguillers étaient d’accord pour que je revienne mais Mgr Paul Lortie ne voyait pas ça du même œil qu’eux. J’ai donc été évincé.»
Les insoumis de Bouchette ont remis une pétition, le 11 janvier 2016, signée par 330 personnes en moins de cinq jours ouvrables, à Mgr Paul Lortie le priant d’en prendre connaissance. Six jours plus tard, il venait informer les fidèles sur la situa- tion, officialisant ainsi la fusion des trois paroisses. «Mgr Lortie nous a dit qu’il avait bien reçu la pétition mais qu’il n’avait pas eu le temps de la regarder. C’est ce qu’on appelle un abus de pouvoir. Je ne vais pas respecter un régime dicté par la soumis- sion. Jamais !», lance Diana Paul-Lefebvre.
À Bouchette, en 2006, les paroissiens se souviennent fort bien que les 250 fidèles massés dans l’église St-Gabriel, à la demande du prêtre Jean-René Sirois, avaient tous levé la main pour dire non à toute fusion de la paroisse. «Et nous disons non encore», concluent les insoumis.
À noter que par souci d’objectivité, nous avons discuté avec M. André Patry, pré- sident de la fabrique de la nouvelle paroisse, dans le but d’obtenir ses commentaires pour compléter notre reportage. Il était occupé mais nous a indiqué qu’il nous rap- pellerait dès qu’il serait libre. Au moment d’aller sous presse, nous attendions tou- jours un retour de notre appel.
UNE DÉPENSE AUTORISÉE PAR LES MAIRES
300 000 $ pour des logiciels d’évaluation foncière
JEAN LACAILLE
jlacaille@lagatineau.com
GR ACEFIELD - La MRC-VG s’adres- sera à la Caisse populaire Desjardins de Gracefield afin d’effectuer un emprunt bancaire de l’ordre de 300 000 $ afin d’ac- quérir des logiciels modernisés en évalua- tion foncière.
Le préfet Michel Merleau et la directrice générale, Lynn Kearney, ont été autorisés par les maires à signer tous les documents requis à cet emprunt. Le conseil des maires
a adopté un règlement en ce sens décrétant cette dépense devenue nécessaire dans l’éla- boration de l’évaluation foncière.
Par ailleurs, les conseillers Ronald Cross, de Messines, et Joanne Poulin, de Gracefield, ont proposé de demander au ministre des Affaires municipales et de l’Occupation du territoire du Québec de statuer sur la façon dont seront puisées les sommes manquantes pour neutraliser l’im- pact négatif dans les MRC concernées suite aux modifications annoncées dans le cadre du Programme de partage des revenus des redevances sur les ressources naturelles.


































































































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