Page 2 - La Gatineau 21 Juillet 2016
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2 21 juillet 2016 La Gatineau
ROUTE MANIWAKI-TÉMISCAMINGUE
Un enjeu économique majeur
SYLVIE DEJOUY
sdejouy@lagatineau.com
MONTCERF-LYTTON - Le maire Alain Fortin continue de se battre dans le dossier de la route Maniwaki- Témiscamingue. Alors que sa municipalité est toujours déterminée à appliquer son règlement à compter de septembre, interdisant le passage des poids-lourds dans le village, il a constitué un dossier composé de plusieurs vieux documents, montrant que la problématique est vieille de plusieurs années.
Ce dossier comprend notamment un rapport du ministère des Transports, datant de 1988, portant sur «le choix d’un axe
permettant de relier la route forestière Maniwaki-Témiscamingue à la ville de Maniwaki». Il y est expliqué l’origine du projet : «Le 30 septembre 1988, le ministre des Transports, Marc-Yvan Côté, demandait d’enclencher les procédures afin que les travaux nécessaires au raccordement de la route forestière Maniwaki-Témiscamingue avec le réseau local de la ville de Maniwaki puisse s’effectuer dans les meilleurs délais. À la suite de cela, le projet a été inscrit dans la programmation quinquennale du ministère et on compte amorcer la réalisation dans les meilleurs délais.»
Il y est écrit aussi que «le ministère de l’Énergie et des Ressources a construit sur les terres publiques au cours des dernières années près de 40 km de route forestière à
l’ouest de Maniwaki. Cette route servira principalement à l’exploitation des ressources forestières existantes dans cette partie du territoire. On prévoit aussi de la parachever jusque dans la région du Témiscamingue. Selon les intervenants du milieu, cette route forestière doit être mieux reliée au réseau provincial et à la ville de Maniwaki pour pouvoir jouer le rôle pour lequel elle a été prévue. En effet, à l’heure actuelle le présence d’un pont couvert sur le chemin de l’Aigle empêche les camions lourds de circuler sur ce tronçon routier et les oblige à passer par le chemin du Sixième rang et le village de Montcerf pour rejoindre la route 105. C’est donc à la suite de demandes formulées par des représentants du milieu que le ministère des Transports a été amené
à intervenir dans ce dossier, et ce afin de mettre en place sur les terres privées une route de meilleure qualité que celle qui existe à l’heure actuelle entre la section de la route Maniwaki-Témiscamingue qui est déjà construite et la ville de Maniwaki.»
Le rapport concluait que l’itinéraire emprunté par les camions «n’est pas convenable pour la circulation lourde et des interventions doivent être effectuées pour améliorer la situation». Il était ajouté que «la route que le ministère améliorera sera susceptible de servir à trois principales catégories d’utilisateurs», soit les résidents de Montcerf et Egan-Sud, les exploitants forestiers ainsi que les chasseurs et pêcheurs qui séjournent dans les Zecs.
Deux propositions avaient alors été présentées dans l’étude : l’option A consistant à réaménager sur une distance de 19,6 km les chemins Lafond, de l’Aigle et Maniwaki/Montcerf, dont le coût était évalué à 7 millions ; l’option B consistant à réaménager sur une distance de 30,2 km les chemins Lafond, du Sixième rang, Montcerf et Montcerf/Maniwaki, donc le coût était évalué à 10 millions de dollars. Le ministère recommandait donc que l’option A soit retenue.
Par la suite, d’autres tracés ont été proposés mais sont restés lettre morte. Aujourd’hui, Alain Fortin travaille donc pour trouver «la solution ultime». Le dossier mobilise plusieurs personnes, notamment la députée Stéphanie Vallée et le préfet Michel Merleau. La Ville de Maniwaki et la Chambre de commerce Maniwaki et Vallée- de-la-Gatineau ont par ailleurs donné leur appui à la demande de Montcerf-Lytton que la route Maniwaki-Témiscamingue soit finalisée.
«Michel Merleau a des discussions avec le préfet du Pontiac et celui de la Vallée-de-l’or, qui veulent aussi que la route soit finie, explique Alain Fortin. On parle d’accéder à une ressource. Il faut arriver avec un dossier bien ficelé. Aujourd’hui, ce sont trois MRC qui poussent le dossier. Le ministère nous martèle qu’il y a des fonds pour réparer la route. Mais ça ne règle pas le problème.»
Pour Alain Fortin, l’aboutissement de ce dossier est primordial pour la Vallée-de-la- Gatineau, en particulier économiquement. Amorcée au début des années 1980, la route n’a jamais été complétée. Plus de 10 800 transports de bois circulent annuellement sur le réseau routier provenant des secteurs de coupes concernés. La route Maniwaki- Témiscamingue est un axe important d’accès aux zones de coupes forestières pour tous les acteurs de l’industrie.


































































































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