Page 15 - La Gatineau 28 Juillet 2016

LaGatineau28juillet2016 15 Le myriophylle à épi est l’ennemi public #1
L’ASSOCIATION DU BASSIN VERSANT DU LAC BLUE SEA
JEAN LACAILLE
jlacaille@lagatineau.com
MESSINES - Le myriophylle à épi est une espèce aquatique et exotique envahis- sante qui n’a rien à voir avec l’environne- ment québécois. Il peut s’enraciner dans tous les lacs de la région et il a tendance à s’épandre et à affecter les habitudes du poisson de même que tous les agréments du plein air dont la baignade.
Giorgio Vecco de l’Association du bassin versant des 7 (ABV des 7) est catégorique. «Il s’agit d’une espèce vorace qui s’incruste dans le plan d’eau. Même l’utilisation du charançon et des écrevisses n’a pas réussi à l’enrayer, à réduire son appétit.»
Il a été question de cette espèce durant la quasi-totalité de l’assemblée générale annuelle de la l’Association du bassin ver- sant du Lac Blue Sea (ABV-LBS) tenue samedi dernier au Centre multiculturel de Messines laquelle regroupaient une cin- quantaine de personnes.
Le jute
L’installation de toiles de jute, comme l’a expliqué l’ingénieur Rob Perrins, président de ASI AbstractSys inc., pourrait bien jouer un rôle prépondérant dans le combat contre le myriophylle à épi qui est devenu de plus en plus répandu dans le lac Blue Sea. Des trousses individuelles, au coût de 125 $ chacune, pourront être installées, à la demande, seulement là où il y a du myriophylle.
«L’Association a été très occupée au cours de la dernière année alors que nous avons continué nos efforts pour lutter contre les trois principales menaces aux- quelles font face nos bassins versants, à savoir l’influx excessif de nutriments dans nos cours d’eau, l’introduction et la pro- pagation des espèces aquatiques envahis- santes et le manque de connaissance sur l’environnement et, il faut bien le dire, d’une attitude de laissez-faire de certains résidents ou visiteurs», lance le président, Dick Ryan.
En plus de l’élaboration du projet d’ins- tallation de toiles de jute, l’Association a pris d’autres mesures l’année dernière pour contrôler l’introduction et la propagation du myriophylle à épi. Le programmes de bouées jaunes afin de démarquer les
peuplements de l’espèce à éviter sur la lac Blue Sea a été élargi avec plus de 60 bouées maintenant déployées.
Afin de mesurer la qualité de l’eau et la santé des lacs dans le bassin versant, l’As- sociation a continué d’étendre son pro- gramme d’échantillonnage et de mesure de transparence de l’eau sous l’égide du Réseau de surveillance volontaire des lacs (RSVL) en ajoutant deux lacs du bassin versant. Neuf lacs sont maintenant surveil-
Blue Sea qui a décidé d’injecter 8 000 $ à la lutte contre le myriophylle, l’Association s’attend à ce que Messines confirme son engagement. «Il semble qu’un accord de principe soit intervenu dernièrement à Messines. Nous devons faire quelque chose. Nos politiciens doivent convenir qu’il y a urgence si on veut préserver notre beau lac Blue Sea», ajoute Dick Ryan.
Une résolution a d’ailleurs été adoptée dans le sens d’augmenter la pression auprès
▲ Une partie des cinquante personnes présentes à Messines samedi dernier.
▲ Des experts de l’Université Laval de Québec ont confirmé que le jute élimine par compression.
lés, incluant les lacs Blue Sea, Profond, Laverdure, Beaudry (Allard) Grant, Grenon, Roberge, Clément et Castor blanc.
Un dossier politique
Le président Ryan ne cache pas que le dossier est devenu, à fortiori, très politique. «Nous avons confiance que nos élus muni- cipaux, provinciaux et fédéraux partagent nos objectifs à long terme de protection et de réhabilitation de nos lacs et cours d’eau. Mais ils sont bombardés de demandes d’ailleurs. Si l’ont veut qu’ils fassent davan- tage maintenant pour protéger nos cours d’eau, c’est essentiel que nos membres expriment leurs appuis avec une voix haute et forte.»
Tout en louangeant la municipalité de
▲ Dick Ryan, président de l’Association du bassin versant du lac Blue Sea, a incité les membres à exercer plus de pression envers les élus municipaux, provinciaux et fédéraux.
des élus. Et à la toute fin de la période de questions, Marlène Thonnard a proposé qu’un tarif soit imposé aux propriétaires de bateaux de l’extérieur pour mériter le droit de naviguer sur le lac Blue Sea. Les deux résolutions ont été adoptées à l’unanimité.
Finalement, six candidats étaient en lice pour l’obtention de cinq postes vacants. Les élus sont Donald Karn, Robert Duval, Jean-Claude Jolicoeur, Sally Southey et Benoit Bélisle.