Page 21 - La Gatineau 10 novembre 2016
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La Gatineau 10 novembre 2016 21 STRATÉGIE POUR PRÉVENIR ET
CONTRER LES VIOLENCES SEXUELLES
Réaction
du CALACS
Encore   de nouvelles !
Un quilleton pour une bonne cause
MANIWAKI – L’AREQ (Association des retraitées et retraités de l’enseignement et autres services du Québec) organisera le 11 novembre à 13h un quilleton. Les profits seront remis à la Fondation Laure-Gaudreault qui s’est donnée pour mission d’aider les personnes retraitées dans le besoin, la recherche médicale sur les maladies qui
frappent les personnes aînées ainsi que des œuvres de jeunesse enregistrées ou des jeunes dans le besoin.
L’an dernier, l’AREQ avait remis 1 000$ au Dépannage Christ-Roi et 1 000$ au Camp Le Terrier.
Renseignements : Isabelle Saumure, 819-441-3057.
Desjardins lance un fonds de
100 M$ pour des projets en région
Maison des jeunes : ouverture reportée
«Ça change une vie»
LA GATINEAU – Le Mouvement Desjardins lance un nouveau fonds de développement de 100 millions $ pour soutenir des projets porteurs en région : des projets d’entrepreneuriat, de développement d’affaires, d’innovation
économique et sociale. Les investissements s’étaleront sur les trois prochaines années. Chaque caisse aura pour rôle de sélectionner les projets les plus porteurs pour sa communauté.
LAC SAINTE-MARIE - L’ouverture de la maison des jeunes ne pourra pas se faire le 10 novembre comme prévu. La date est reportée et sera communiquée ultérieurement.
LA GATINEAU – En 2015, Rhéo Beaudry, un adolescent de 14 ans, a décidé de perdre du poids. Aujourd’hui, il a une meilleure forme physique et sa vie en a changé. Voici son témoignage.
«Au départ, j’étais gêné et j’étais un petit gros avec un surplus de poids. Je n’étais pas bien dans ma peau. Aucun cardio pour faire du sport, j’ai même dû quitter le football, car je ne courrais pas assez vite ni assez longtemps. Je me faisais intimider depuis la 4e année du primaire. Quand je suis entré au secondaire, j’étais encore plus victime d’intimidation et j’étais «tanné» de tout ça. Aucun adulte pour m’aider. On ne me voyait pas. Aucun équipement pour moi. J’en étais très blessé. Je ne pouvais me résigner.
Ensuite, je suis entré au FMSS (formation à un métier semi spécialisé) et je me suis entraîné durant toute l’année chez moi. Je
pesais alors environ 250 livres. Pendant mon été, j’ai fait du BMX et de la boxe, car c’est une de mes passions. J’adore ça plus que tout. J’ai trouvé ma motivation dans la musique, mais aussi en écoutant le film de Rocky Balboa (film de boxe). Je le regardais toujours, je voulais faire tout ce qu’il faisait dans ses entrainements. Hé oui!
Maintenant, je connais tous ses films par cœur. Et avec mon vélo, j’ai fait des centaines de kilomètres. Comprenez- moi c’était mon moyen pour me déplacer. La méchanceté était sans limite. Des gens ont essayé de me décourager en brisant les pneus. Encore un geste pour m’écraser.
Maintenant, nous sommes en 2016, j’ai 15 ans et je pèse environ 150 livres. J’ai recommencé le football, je continue la boxe. Je suis capable de faire tous les sports que je veux avec beaucoup de cardio. Plus personne ne m’insulte face à mon poids. Il faut toujours garder espoir. Grâce à ça, on peut passer au travers des plus pires histoires de notre vie. Avancer la tête haute, fini de se faire rabaisser. Foncer dans vie et ne laisse personne prendre le contrôle de ta vie.»
SYLVIE DEJOUY
sdejouy@lagatineau.com
MANIWAKI - La tant attendue Stratégie gouvernementale pour prévenir et contrer les violences sexuelles a été présentée dernièrement. Les intervenantes du CALACS (Centre d’aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel) Vallée-de- la-Gatineau, Maude Bélair et
Mélanie Guénette, accueillent cette stratégie «avec espoir et nous sommes particulièrement fières que les ACS soient reconnues comme un problème social et non seulement spécifique aux survivantes».
Maude Bélair déplore cependant que le réseau québécois des CALACS «ne soit nommé qu’une seule fois dans l’ensemble de cette stratégie, à la page 57 pour ne pas dire à la toute fin. Rappelons que les CALACS œuvrent depuis plus de 30 ans auprès des survivantes et que, pour cette raison, nous aurions dû recevoir plus ample reconnaissance. Nous déplorons avoir été si peu représentés».
Maude Bélair souligne aussi «le silence sur la mise en place d’un programme d’éducation à la sexualité au primaire. Les CALACS devraient être appelés à donner ces cours puisqu’ils sont les seules ressources totalement expertisées en matière d’ACS. Notamment, ces cours pourraient se donner en complémentarité avec le ministère de la Santé. Nous jugeons qu’il est important de parler du côté affectif des relations amoureuses, et non pas seulement du côté physique. Du côté de l’investissement entrevu dans les organismes venant en aide aux agresseurs, nous comprenons et favorisons la prise en charge de ces individus, afin que les comportements cessent. Toutefois, nous croyons qu’il vaut mieux intervenir lorsque ceux-ci sont enfants, par l’entremise du programme d’éducation à la sexualité».
Au niveau judiciaire, «nous sommes agréablement surprises de constater qu’un programme de rencontre est prévu entre les survivantes et le procureur, et ce, pendant le processus judiciaire, contrairement au mode de fonctionnement actuel voulant que le procureur rencontre la survivante le matin même. Aussi, nous accueillons le fait que ce plan favorise la mise en place d’un système mobile de vidéoconférence pour faciliter le témoignage des victimes. Toutefois, il faut se rappeler que la voie de la justice n’est pas entrevue par toutes les victimes. Rappelons- nous qu’une femme sur dix dénonce : quels sont les bénéfices pour les femmes qui ne souhaitent pas dénoncer?»
Un recensement d’outils d’intervention en matière d’ACS auprès de la clientèle souffrant de déficience intellectuelle est entrevu afin de bonifier les programmes déjà en place. On parle également d’offre de formation auprès des intervenants œuvrant
auprès des personnes handicapées ou présentant une déficience intellectuelle. «Toutefois, nous remarquons que la place des femmes aux prises avec un handicap physique est quasi inexistante à l’exception d’un bref moment, à la page 41. Fait inusité étant donné que les femmes handicapées sont davantage exposées aux ACS. Elles sont deux fois plus susceptibles d’être victimes d’agression et d’exploitation sexuelle.»
▲Maude Bélair et Mélanie Guénette, intervenantes communautaire au CALACS Vallée-de-la-Gatineau.
Il est question de prévoir que le régime d’indemnisation soit davantage accessible, applicable ou bonifié pour toute victime d’une infraction contre la personne. Satisfaction aussi qu’une campagne de sensibilisation en matière de violence sexuelle soit entrevue et qu’un portrait de la problématique des violences sexuelles à l’endroit de la «population» LGBT sera réalisé.
En matière d’exploitation sexuelle, «nous sommes heureuses de voir que des activités de sensibilisation auprès des jeunes femmes seront réalisées, qu’un programme de prévention en matière d’exploitation sexuelle sera mis en place, et que des outils d’informations et de sensibilisation quant aux mythes et réalités entourant la prostitution seront également créés. En ce sens, nous espérons que le gouvernement pensera à rehausser les subventions des organismes voyant déjà à ces volets de services».
Quant au soutien offert aux femmes immigrantes, «nous allons dans le même sens en ce qui a trait au besoin de connaissances quant à leurs droits en sol canadien, ainsi que la nécessité de les rediriger vers les ressources aidantes, au besoin».
Les intervenantes sont aussi pour l’adoption «d’une politique-cadre ou une loi- cadre à l’endroit des collèges et universités afin de prévenir les violences sexuelles».
Elles soulignent plusieurs autres points positifs contenus dans cette stratégie qu’elles conçoivent comme «une belle assise, mais qui doit être travaillée, améliorée et davantage axée sur l’aide aux organismes existants».


































































































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