Page 15 - La Gatineau 24 novembre 2016
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La Gatineau 24 novembre 2016 15 EXPLOITATION MINIÈRE DANS LA RÉSERVE FAUNIQUE LA VÉRENDRYE
Lac Barrière poursuit la mobilisation
SYLVIE DEJOUY
sdejouy@lagatineau.com
LA GATINEAU - Les Algonquins du Lac Barrière ont aménagé dernièrement, dans la réserve faunique La Vérendrye, un camp de protection de leur territoire pour surveiller les activités de compagnies minières. Cela fait plusieurs années qu’ils se mobilisent contre l’exploitation minière sur leur territoire.
Le camp a été aménagé afin de s’assurer que le forage d’échantillons ne débute pas. Les Algonquins craignent que ce forage n’entraîne la construction de chemins d’accès, ce qui impliquerait un déboisement, ainsi que de sites de dépôts des débris de forage et d’eaux usées.
Les concessions minières couvrent plus de 100 km carrés de la base territoriale du Lac Barrière. Les lacs, milieux humides et cours d’eau abondent dans ce secteur visé par le forage qui représente un important lieu de chasse et de pêche pour les familles du Lac Barrière.
Les Algonquins déplorent que les concessions minières aient été délivrées sans leur consentement. Plusieurs compagnies en détiennent sur leur territoire, dont la plus importante, Copper One, entendrait débuter les travaux d’exploration au courant de l’automne et de l’hiver. Mais les concessions des compagnies ont été suspendues par Québec, suite à l’opposition du Lac Barrière au développement minier sur son territoire.
Selon Michel Thusky, l’un des porte- parole de la communauté, «le projet minier Copper One est une tentative d’enfouir notre identité culturelle vivante sous les
débris des résidus miniers. En s’opposant aux minières, le Lac Barriere réaffirme l’importance pour le peuple Algonquin de la protection de la terre et des futures générations».
«Nous prendrons toutes les mesures pacifiques nécessaires pour protéger nos cours d’eau, nos terres ainsi que la faune», indique le Conseiller de bande des Algonquins du lac Barrière, Norman Matchewan.
Dans une lettre d’opinion publiée dernièrement dans le journal Le Devoir, Normand Matchewan explique que «mon peuple, les Algonquins du lac Barrière, a souvent dû faire des concessions ou accepter des intrusions sur son territoire traditionnel. Ces intrusions étaient autorisées par le gouvernement du Québec sans notre consentement».
Norman Matchewan ajoute que «malgré la présence d’une réserve faunique et d’un accord, vieux de 25 ans, de cogestion et de partage de la richesse sur une partie de notre territoire traditionnel, des compagnies forestières et minières ont pris le territoire d’assaut et ont compromis nos capacités de nourrir les membres de notre communauté et de pratiquer notre culture. En réponse, nous avons bloqué l’autoroute et des routes forestières, expulsé des exploitants miniers et forestiers, entamé des procédures judiciaires et manifesté au Québec et à Ottawa avec des centaines d’alliés. Nous prenons les mesures qui s’imposent pour protéger le territoire».
Une reprise de négociations avec le gouvernement du Québec sur l’application de l’accord intergouvernemental a donné à la communauté un peu d’optimisme. «Malheureusement, les évènements récents démontrent à nouveau que les engagements
ne sont pas respectés et que des industries se font accorder des laissez-passer pour accéder aux ressources du territoire, sans le consentement de notre peuple algonquin, poursuit Norman Matchewan. Nous sommes prêts à chercher des accommodements avec certaines activités forestières et récréatives, ainsi qu’avec les barrages hydroélectriques existants, mais l’exploitation minière de notre territoire ne sera pas tolérée. Malgré cette prise de position claire, le gouvernement québécois a levé dernièrement la suspension, en vigueur depuis de nombreuses années, des droits miniers détenus par la compagnie minière junior Copper One. Cette dernière prévoit couper des arbres et forer sur notre territoire cet automne et cet hiver. Cette compagnie et d’autres ont fait le bornage
de concessions minières à travers notre territoire sans notre consentement et malgré le fait que nous ayons répété que l’exploitation minière n’est pas compatible avec notre vision du territoire et de la poursuite de nos activités traditionnelles. À aucun moment nous n’avons été informés au cours des récentes négociations d’un changement dans la position du gouvernement québécois concernant les activités minières sur notre territoire».
À noter que l’organisme Solidarité Lac Barrière a lancé un campagne de collecte de fonds afin de couvrir les dépenses encourues par le camp de protection du territoire et en prévision «des dépenses légales qui pourraient être nécessaires afin d’arrêter l’exploration minière et les activités sur notre territoire».
Encore    de nouvelles !
La municipalité remercie les bénévoles
LAC SAINTE-MARIE - La municipalité a remercié les bénévoles de son village samedi à l’occasion d’un 5 à 7. Un vin et fromages leur a été offert ainsi qu’un certificat de reconnaissance et un t-shirt, en remerciement de leurs efforts.
Les invités présents ont voté pour le ou la bénévole de l’année. La gagnante est Marguerite Émond, qui se mérite un certificat cadeau au Restaurant Les Fougères de Chelsea.
Mme Émond entourée du maire, Gary Lachapelle, et de Charlie-Ann Dubeau. ▲
Photo souvenir pour les bénévoles.


































































































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