Page 23 - La Gatineau 22 décembre 2016
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là-dedans, il y avait huit castors, les deux adultes, les enfants de la portée de l’année passée et les enfants de la portée de cette année et en plus la mère était enceinte. Cette année-là, c’était le temps que les parents chassent les plus vieux pour qu’ils aillent s’établir ailleurs.
Ils me faisaient manger des branches, j’aimais pas ben ça. On communiquait un peu mais pas vraiment. J’étais juste surpris de voir comment les castors étaient généreux avec moi. Il y a une autre glande derrière la queue des castors, elle c’est pour sécréter une odeur pour que les autres sachent c’est où leur territoire. Il a commencé à me beurrer de ça, ça sentait pas bon. Là j’ai dit faut que je m’en aille. Je suis sorti par le trou et quand je suis ressorti, j’étais sec. Pas une goûte d’eau sur moi. J’étais content, content. Je suis reparti pour le Pôle Nord. Je me demandais si j’avais pas rêvé, je me disais je pense pas que j’ai dormi au-dessus de la cabane, mais j’étais pas sûr.
Ça fait que je suis reparti. J’ai marché des heures et des heures et des heures. À un moment donné, il a fallu que je
traverse la rivière Joseph. J’étais pas mouillé pantoute. Ça allait bien. C’était tellement imperméable et j’avais tellement chaud que ma sueur perlait sur ma peau et dégoûtait dans mes bottes, ça fait que j’avais de l’eau jusqu’en haut de mes bottes toutes trempes. Quand j’avais soif ça allait bien, je pouvais têter mes feutres. Ça goûtait pas trop bon mais au moins c’était de l’eau, parce que j’avais soif.
Arrivé à la montagne, je l’ai montée. C’était dur, presque de l’escalade. Dans ce temps là j’étais en forme. J’arrive en haut de la montagne du Pôle Nord content, mais le Père Noël n’était pas là. Je me suis mis à crier «Père Noël, Père Noël, Père Noël, où es-tu ?» Pas de réponse. Mais ma voix portait loin. Ce que je ne savais pas, c’est que le Père Noël dans le fond il vivait pas là. C’était une réserve de cadeaux qu’il mettait là, il les portait là au début de l’hiver, c’était comme son point de repère en Haute-Gatineau. Il y avait une grosse, grosse cabane avec plein de cadeaux mais je l’avais pas vue. Je me suis dit, il est peut-être caché, je criais «Père Noël». Je cherchais, je cherchais. Tout d’un coup, j’entends du bruit, «ho, ho,
ho». C’était le Père Noël. Il a débarqué avec son traîneau et ses rênes. J’ai dit «Père Noël, Père Noël». Là, le Père Noël, il m’entend pas. Je cours, pis je cours avec mes raquettes. Comme il décollait, je me suis accroché après son traîneau. Je criais «Père Noël arrête, Père Noël arrête.» Là, le Père Noël a atterri et il a dit «qu’est-ce qu’il y a mon p’tit gars, ho, ho, ho». J’ai dit «Père Noël, moi là, je veux avoir un p’tit camion jaune et un G. I. Joe. Là il dit, «attends minute». Il sort sa grande liste. Il dit «Louis Mercier, Maniwaki, tes parents m’ont écrit, ils savaient que tu pourrais pas écrire et que tu t’inquiéterais de ça.» Là, je me suis mis à pleurer, j’ai serré le Père Noël dans mes bras, il m’a essuyé les larmes avec sa barbe, il riait. Dans sa grosse bedaine, j’étais bien. Il a dit, «mon p’tit gars, ça va ben aller. Le dis pas à personne, c’est la première fois que quelqu’un vient ici, c’est ma cachette secrète pour les cadeaux pour Noël. Ton cadeau il est là-dedans. Mais touches-y pas, je m’en vais, je te fais confiance.» Le Père Noël il repart. Mon cadeau était là. Je m’approche de mon cadeau et j’entends «LOUIS». Je suis retourné de bord.
J’ai redescendu la montagne et je suis retourné à la maison. Quand je suis rentré chez moi, je suis allé me coucher. Normalement le samedi matin, quand je partais très tôt, j’allais jouer dans le bois pis je revenais le soir, ça dérangeait pas. Mais ce soir-là, tout le monde se lève dans la maison. «Il y a une moufette dans la maison, ça sent le yable, ça pue.» Moi je dormais dans mon lit, je rêvais au Pôle Nord pis au Père Noël. À un moment donné, ils disent «Louis, tu pue, t’as-tu mangé de la moufette ? Tu sens pas bon, va prendre ta douche». Mais l’eau perlait, y’avait pas moyen de me laver. Il dit «on va prendre du lessy’s». Dans ce temps-là, c’était du savon fait avec de la cendre et une sorte de graisse, ils mélangeaient ça ensemble. Ça fait qu’ils se sont mis à me laver avec du lessy’s, ma peau a quasiment décollé, j’ai perdu mes sourcils, j’ai quasiment perdu tous mes cheveux, ça allait mal mais je sentais plus. Je puais bon après.
Ça fait que je suis retourné me coucher. J’ai jamais raconté ça à personne, c’est la première fois que j’en parle aujourd’hui.»
COMMUNAUTÉ MÉTIS AUTOCHTONE DE MANIWAKI
La Gatineau 22 décembre 2016 23
Vallée-de-la-Gatineau
Une activité pour le solstice d’hiver
MANIWAKI - Toutes les occasions sont bonnes pour célébrer, du côté de la communauté métis autochtone de Maniwaki. Le samedi 17 décembre dernier, une activité culturelle avait lieu à l’occasion du solstice d’hiver, pour les membres, dans la salle de l’Église Christ-Roi.
«Nous sommes vraiment très chanceux, environ 150 personnes sont venues à l’activité. Les gens aiment ce genre de rassemblement, c’est vraiment super», a mentionné Mme Pierrette L’Heureux, administratrice du Conseil d’Administration.
La journée a débuté par un discours de Serge Paul, Président Chef de la Communauté, qui a dû s’adresser aux gens par téléphone, puisqu’il était malheureusement hospitalisé cette journée-là. Puis, au menu, des prestations de danseurs du Centre d’Amitié autochtone, des jeunes et moins jeunes,
certains de Kitigan Zibi et d’autres de Lac Rapide. «La foule a embarqué dans la danse, et les jeunes ont raconté leur histoire, pourquoi ils ont commencé à danser des danses traditionnelles autochtones, c’était vraiment spécial», a ajouté Mme L’Heureux. D’autres prestations ont meublé le spectacle, notamment une troupe algonquine faisant un numéro avec des tambours, le tout vêtu de tenues traditionnelles.
Un dîner traditionnel algonquin a été servi : caribou, orignal, chevreuil, cîpaille, bannick, etc. étaient au menu, concocté par Yves Payant et son épouse Ginette.
La journée s’est tenue de 11h jusqu’à 16h dans l’après-midi. À noter que d’autres rassemblementsontlieuàquelquesreprises dans l’année. Plusieurs membres du C.A ainsi que plusieurs bénévoles ont rendu cette journée possible et Mme Pierrette L’Heureux tient à les remercier.
▲ Le Conseil d’administration de l’Association de la communauté métis-autochtone de Maniwaki.
ENTENTE ENTRE LOW ET DENHOLM
Gaétan Guindon répond aux interrogations
SYLVIE DEJOUY
sdejouy@lagatineau.com
DENHOLM - Le maire, Gaétan Guindon, a tenu à réagir à un courrier du lecteur paru dernièrement dans le journal La Gatineau, au sujet de l’entente entre Low et Denholm concernant la cueillette des ordures et du recyclage.
Les deux municipalités ont décidé d’acheter conjointement un camion à ordures par crédit-bail au montant de 245 371,91 $ plus les taxes applicables, suite à un appel d’offres. Le coût total sera partagé par les deux municipalités, au prorata du
nombre de portes desservies qui sont un peu plus nombreuses à Low. Les deux municipalités ont conclu cette entente afin de réduire les coûts et créer des emplois localement. Selon des évaluations, Denholm prévoit pour les premières années de faire des économies allant de 15 000$ à 18 000$ par an, Low de 29 000$ à 35 000$. L’entente prendra effet le 1er janvier 2017, pour une période de cinq ans. Les deux municipalités partageront les coûts d’achat d’équipements, d’organisation, d’opération et d’administration du service de l’enlèvement des ordures et du recyclage.
Selon Gaétan Guindon, le courrier du lecteur, écrit par une résidente de Low, ne
contribue qu’à «désinformer les gens. Quand on dit que ça va coûter un million, oui mais madame Schnubb oublie que ce million est sur une période de cinq ans. Ça représente environ 200 000$ par année pour les deux municipalités, comparativement à plus d’un quart de million qu’on paye à l’heure actuelle les deux municipalités ensemble par année. Notre entente va donc nous permettre de donner le service à moindre coût. Madame Schnubb dit aussi dans sa lettre que Denholm va en profiter plus que Low, en lien avec le développement de la baie de Plomb dans quelques années. Or, l’entente est fonction du prorata du nombre de portes
desservies. Plus Denholm en aura à desservir, plus notre facture va augmenter, plus celle de Low va diminuer. Elle dit aussi qu’on n’a pas voulu demander d’avis juridique sur le contenu du contrat. Mais c’est un contrat type qu’on a pris sur le site du ministère des Affaires municipales. En vertu des pouvoirs qui nous sont conférés par le Code municipal, on peut faire des ententes entre municipalités et ce n’est pas la première que l’on fait. Je ne comprends pas qu’on nous demande des avis juridiques quand on se plaint du coût des frais juridiques quand on dépose nos budgets. Mes résidents sont outrés que des gens véhiculent des informations biaisées.»


































































































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