Page 5 - La Gatineau 26 janvier 2017
P. 5

La Gatineau 26 janvier 2017 5 Le carnaval prend de l’ampleur
PLUS DE MONDE À LA TROISIÈME ÉDITION
JEAN LACAILLE
jlacaille@lagatineau.com
GRACEFIELD - La 3e édition du Carnaval d’hiver de Gracefield s’est autofinancée, permettant ainsi à la Ville de récupérer les 15 000 $ investis dans la mise en place des festivités. Un succès sur toute la ligne.
«Il faut également ajouter, qu’à part le souper de steak, toutes les activités inscrites au programme du carnaval étaient gratuites. Il n’est pas surprenant que les familles soient sorties en masse en fin de semaine dernière. Notre carnaval a été un succès de participation et c’est tout à l’honneur de Roxanne Marois et son équipe de bénévoles auxquels nous devons une fière chandelle», d’indiquer la mairesse, Joanne Poulin.
Roxanne Marois a également précisé, à titre d’exemple, que les responsables de l’activité de traineaux à chiens avaient
remarqué que l’achalandage avait augmenté cette année. «Nous avons ajouté quelques nouveautés cette année, dont un film le dimanche après-midi, le carrousel de poneys et la participation du groupe Mani-Jeunes pour le maquillage des jeunes», ajoute Roxanne Marois.
Les soirées récréatives du vendredi et du samedi ont été très courues, notamment le souper de steak du samedi soir pour lequel quelque 178 billets avaient été vendus et qui a attiré 65 personnes de plus pour remplir le centre récréatif et communautaire.
Le défilé du samedi après-midi a également donné lieu à une forte participation, dont la mascotte Glacefield qui était accompagnée de Nicki et Mini, Olaf et Minion, grâce à la contribution et la collaboration de la Magie de Joannie. Les tambourineurs de Kitigan Zibi Anishinabeg ont également contribué à l’ambiance tout au long de l’itinéraire.
La mairesse Joanne Poulin formule le vœu
▲ Une belle promenade, un samedi après-midi, sur la rue Principale.
▲ Carole Simoneau et Graham Monette ont bien ▲ La mascotte Glacefield et une de ses amies ▲ Les tambourineurs amérindiens étaient de la fête. ▲ Petit poney ira loin. aimé l’édition 2017 du carnaval de Gracefield. lors du défilé.
ACCIDENT PROVOQUÉ PAR UN SUSPECT RÉCALCITRANT
Suite du procès : le policier gravement blessé témoigne
que le carnaval d’hiver soit de retour l’an prochain. «Je pense que la preuve a été faite cette année. La ville est rentrée dans son investissement et considérant le fait que presque la totalité des activités étaient gratuites pour les familles, l’organisation a prouvé qu’il valait la peine de festoyer».
Roxanne Marois et la mairesse Joanne Poulin se joignent aux membres de l’équipe pour remercier tous les bénévoles qui, de près ou de loin, ont contribué au succès de l’évènement de même que la population qui a répondu favorablement en participant en masse au carnaval 2017.
SYLVIE DEJOUY
sdejouy@lagatineau.com
MANIWAKI - Le procès de Robert de L’Étoile, accusé de tentative de meurtre sur deux policiers en ayant provoqué un accident impliquant un véhicule de la Sûreté du Québec, s’est poursuivi jeudi 19 janvier au palais de justice de Maniwaki.
Les faits se sont produits le 18 août 2015, vers 21h30, sur la route 117 à Grand- Remous. À bord du véhicule de police, il y avait deux agents et un suspect qui venait d’être arrêté : Robert de L’Étoile, 61 ans. Plus d’un an après les faits, le procès s’est ouvert en décembre. S’il reconnaît qu’il y a eu accident ayant provoqué des blessures, le suspect plaide cependant non coupable.
L’audience de la semaine dernière a commencé par quelques questions posées à l’agent Laplante, qui avait témoigné le mois dernier, puis l’écoute de son appel logé au 911 le jour de l’accident.
Ensuite, c’était au tour de l’agent Bernier de venir à la barre. Il a expliqué qu’une journée avant l’accident, il a été appelé à intervenir sur un dossier : une camionneuse s’était faite agresser à Montcerf-Lytton par un homme qui a pris la fuite. En tant que policier patrouilleur, l’agent Bernier a
participé aux recherches pour retrouver le suspect.
Le lendemain, il a appris que le véhicule utilisé par ce dernier avait été localisé dans le parc de La Vérendrye. Avec l’agent Laplante, ils se sont rendus sur place et ont poursuivi les recherches. Les deux policiers ont fini par découvrir un chalet où s’était réfugié Robert De L’Étoile. Après quelques discussions, ce dernier s’est rendu. L’agent Bernier a expliqué que le suspect était alors en détresse, fatigué, qu’il pleurait et n’a offert aucune résistance. Les policiers lui ont attaché les jambes. Comme il se plaignait d’avoir mal à l’épaule les mains attachées en arrière, ils ont accepté de le menotter les mains en avant car il y en avait pour plus de deux heures de route afin de l’emmener aux enquêteurs des crimes majeurs, à Mont-Laurier.
L’accident est survenu alors que le véhicule de police, une camionnette, circulait sur la 117 direction sud. Pour l’agent Bernier, il a été difficile de se replonger dans cet évènement dont il se souviendra probablement toute sa vie : «J’ai senti une présence sur mon épaule droite et j’ai tout de suite compris ce qu’il se passait. Il a sauté sur le volant. J’ai essayé de toutes mes forces de braquer à droite. À ce moment-là, je savais que j’allais mourir. La dernière chose que j’ai pensé c’est : j’espère que Kevin va s’en sortir.
Après, c’est devenu le noir total. Il y a eu un bruit de ferraille indescriptible.»
Le véhicule de police a percuté un camion à bois de 60 pieds, vide, qui venait en sens inverse. Tout s’est passé en une fraction de seconde. L’agent Laplante a réussi à sortir du véhicule et s’est assis sur le suspect, qui rampait sur l’asphalte, afin de l’empêcher de prendre la fuite, pour ensuite appeler les secours.
L’agent Bernier avait le corps à moitié sorti du véhicule. Il a expliqué que «mes pieds étaient coincés. Le véhicule était complètement démoli. Mon bras gauche était complètement démoli, plein de sang. J’avais la main gauche qui pendait. Pour ma main droite, visiblement j’avais le majeur fracturé. Mes pieds me brûlaient, c’est indescriptible. Mais j’étais content car ça me faisait prendre conscience que j’étais pas paralysé. J’avais la face pleine de sang, un goût de ferraille dans la bouche. J’avais mal à mon œil. En deux secondes, j’ai compris que j’étais gravement blessé. J’ai entendu mon collègue crier et me demander si ça allait. J’ai été rassuré de l’entendre et de savoir que les secours venaient. Je me suis calmé, j’ai fermé les yeux et je me suis concentré sur ma respiration, je savais que ça serait long.»
L’agent Bernier a été conduit à l’hôpital de Mont-Laurier. C’est presque un miracle qu’il
soit en vie et sur ses deux jambes. Mais cela a pris plusieurs mois avant qu’il ne soit complètement rétabli. «J’ai subi plusieurs opérations, j’ai plein de cicatrices, a-t-il expliqué. Ils m’ont rafistolé à Mont-Laurier. Ensuite je suis allé à St-Jérôme, j’ai subi une opération de huit heures. Une semaine après, j’ai eu une deuxième opération de huit heures. J’ai eu une deuxième chirurgie à mon pied gauche. J’ai été hospitalisé pendant deux semaines à St-Jérôme. C’était l’enfer. Mes quatre membres étaient dans le plâtre, j’étais totalement vulnérable, tu te fais nourrir et laver, tu n’as plus aucune dignité. J’ai été transféré à Maniwaki. J’étais pas capable de rien faire par moi même. J’ai passé mes journées pendant deux mois et demi alité. Puis je suis allé au centre de réadaptation La Ressource. J’ai réappris à marcher. En tout, j’ai été hospitalisé cinq mois.»
L’agent Bernier a expliqué que «Robert de L’Étoile ce jour-là n’a pas subi un traitement différent de mes autres suspects. Je suis toujours humain, j’ai toujours été capable de leur parler et d’essayer de les comprendre. Mais ça a l’air que cette journée-là, ça n’a pas marché avec M. De L’Étoile».
Faute de temps, le procès a dû être interrompu. Une nouvelle audience est prévue prochainement. Le suspect sera appelé à témoigner. D’ici là, il demeure détenu.


































































































   3   4   5   6   7