Page 20 - La Gatineau 6 avril 2017
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20 6 avril 2017 La Gatineau
PROGRAMME D’EMPLOYABILITÉ AU CENTRE JEAN BOSCO
Des travailleurs à part entière
MANIWAKI - Suite et fin de notre série d’articles dédiés au Programme d’employabilité du Centre Jean Bosco. Un service qui permet à des personnes vivant avec une limitation sévère et persistante, que ce soit une déficience intellectuelle, physique, visuelle, auditive ou du psychisme, de trouver un emploi.
La politique «À part entière : pour un véritable exercice du droit à l’égalité», adoptée par le gouvernement du Québec, inclut l’obligation d’emploi des travailleurs en situation de handicap et de favoriser leur inclusion dans le monde du travail. «Cette obligation n’est pas un acte de charité, mais un droit, commente le directeur de Jean Bosco, Khélil Hamitouche. La loi se veut aussi un moyen concret de déstigmatiser le handicap, car dans l’esprit collectif, la connaissance des conditions de limitations sévères et persistantes se résume (ou évoque) à une mosaïque de clichés tels que, des personnes qui se déplacent en fauteuil roulant, personnes trisomiques, personnes malvoyantes, etc. Cependant, les limitations sont plurielles et nombreuses, orphelines, invisibles, évolutives, etc. Le handicap dépend non seulement des capacités d’un individu, mais est aussi extrêmement lié à son environnement. Des facteurs spécifiques constituent des obstacles à l’intégration et à l’insertion de la personne handicapée : manque d’accessibilité, inadaptation architecturale, le manque de transport caractéristique des zones rurales, soutien technique sporadique, etc.»
Souvent, lorsqu’on évoque l’intégration professionnelle d’une personne handicapée (ou
multihandicapée), on peut voir l’incompréhension sur les visages des gens dits «normaux», car encore une fois, on confond handicap et incapacité. Quelle fonction cette personne peut-elle exercer ? Ou alors, on pense qu’elle nécessitera un soutien continu, du un pour un, alors que dans la plupart des cas, recruter un travailleur handicapé n’implique rien de plus que recruter n’importe quel autre travailleur. «L’angle d’approche pour aborder l’intégration professionnelle d’une personne handicapée ne devrait pas être pensé en termes de fonction à occuper, poursuit Khélil Hamitouche. On oublie qu’une personne ayant des limitations sévères et persistantes a aussi des compétences, des habiletés, des expériences acquises professionnellement et socialement. Pour certains, leurs états de services sont facilement observables, pour d’autres, il suffit de s’y intéresser et de s’y investir. N’est-ce pas là un bon moyen de signifier que malgré la différence, ils peuvent être compétents, un pied de nez à l’exclusion et à la discrimination.»
L’employé
L’intégration de travailleurs handicapés ayant ou pas des besoins spécifiques doit s’inscrire dans une vision durable. L’agente à l’emploi du Centre Jean Bosco de Maniwaki, Joane Labelle, s’assure de la formulation des besoins, d’insister sur les compétences, les qualités et les défis, l’expérience, l’adéquation avec la mission et le bon pairage avec l’employeur. La personne est ainsi prise en charge dans sa globalité plutôt que de réfléchir
en termes de symptômes. Cependant, la situation du handicap ne doit pas être ignorée pour autant, car pour prévenir l’échec d’intégration, un travail d’accompagnement pré et post intégration est plus que nécessaire, en particulier aux premiers temps. Joane Labelle initie alors un véritable dialogue en dyade avec le candidat ou en triade, l’agente, le candidat et l’employeur, pour lever les obstacles à l’intégration et s’assurer de conditions gagnantes.
Concrètement, le service d’emploi du Centre Jean Bosco de Maniwaki ce sont : 53 clients suivis en emploi ; 12 municipalités de la Vallée-de-la-Gatineau dont sont originaires les clients ; un ratio de 26 % (femmes)/74 % (hommes) ; 21 clients qui étaient prestataires de programme d’aide financière du dernier recours qui ont pu accéder à un travail et devenir des contribuables à part entière.
«L’importance de l’expertise en matière d’inclusion du handicap pour les employeurs et le besoin continu de sensibilisation au sujet des travailleurs ayant des limitations sévères et persistantes, et de leurs aptitudes, sont indéniables, commente Khélil Hamitouche. Les avantages dont pourraient bénéficier les employeurs à engager des travailleurs ayant des limitations sont nombreux et gagnent à être connus : la responsabilité sociétale, l’engagement contre l’exclusion et la discrimination, valorisation de l’employeur (et des employés), car de très belles histoires d’intégration, de fidélité, d’attachement, d’assiduité et de travail témoignent de l’apport de ces travailleurs.»
Histoire de salarié e)s extraordinaires
«Au CARRO - Centre Jean Bosco de Maniwaki, plusieurs de nos collègues ont des limitations sévères et persistantes et occupent àpartentièredifférentesresponsabilitésdepuis plusieurs années, explique Khélil Hamitouche. Certains ont débuté grâce à un plateau de travail, d’autres par le programme PAAS- ACTION pour finalement être sur un contrat d’intégration travail (CIT). Ce qui est extraordinaire dans cette histoire ce n’est pas
▲ Marie, au déchiquetage, et Lyse, au découpage de chiffons .
▲ Louise, caissière au CARRO.
tant l’évolution des statuts de nos collègues, mais plutôt cette constance, propre au jardinier, mais habituelle chez cette clientèle cible. Jour après jour, année après année, nos collègues sont fidèles au poste et à leur engagement et, contre vents et marées, face à leurs défis, ils se donnent toujours sans rien attendre en retour. À travers le monde, des histoires comme celles de nos collègues sont répertoriées et attestent que les personnes handicapées sont des employés à part entière, sur lesquels on peut compter. Alors la prochainefoisquevousviendrezauCARRO ou que vous croiserez ailleurs ces employés extraordinaires, Louise, Karine, Sandra, Marie, André, Robert, Myriam... dites leurs MERCI, vous ensoleillerez leur journée comme ils ensoleillent la nôtre, celle de leurs familles et des collectivités depuis toujours.»
CENTRE JEAN-BOSCO
Une aide de 11 500 $
MANIWAKI - La députée-ministre Stéphanie Vallée a annoncé cette semaine une aide de 11 500 $, provenant de divers fonds discrétionnaires, au Centre Jean-Bosco pour la mise à niveau de nouveaux actifs récemment acquis par l’organisme à Messines (anciennement Place Padre Pio).
Cette aide financière est le résultat de la participation de plusieurs ministres : 3 500 $ de la ministre déléguée à la Réadaptation, à la Protection de la jeunesse, à la Santé publique et aux Saines habitudes de vie, Lucie Charlebois ; 2 500 $ du ministre des Affaires municipales et de l’Occupation du territoire, ministre de la Sécurité publique, Martin Coiteux ; 2 500 $ du ministre de la Santé et des Services sociaux, Gaétan Barrette ; 2 000 $ du ministre de
l’EmploietdelaSolidaritésociale,François Blais ; 1 000 $ de la députée de Gatineau, ministre de la Justice et ministre responsable de la région de l’Outaouais, Stéphanie Vallée.
«Je suis très heureuse d’annoncer l’octroi de cetteimportanteaidefinancièrediscrétionnaire au Centre Jean-Bosco de Maniwaki, a déclaré Stéphanie Vallée. Cet organisme phare de la circonscription de Gatineau, qui œuvre avec dévouement depuis de nombreuses années auprès de clientèles vulnérables dans la région, bénéficie de mon soutien depuis mon arrivée en politique et je suis fière de continuer de les soutenir ainsi. Je tiens d’ailleurs à remercier mes collègues qui ont répondu à mon appel et octroyé des sommes importantes en provenance de leurs budgets discrétionnaires.»
POLITIQUES FAMILIALES ET MADA
Création de comités
LA GATINEAU - La création des comités qui assureront la continuité des démarches de Politique familiale municipale (PFM) et de Municipalité ami des ainés (MADA) a été autorisée durant la rencontre de mars du conseil des maires.
Il y a un comité de pilotage composé de la mairesse responsable des questions familiales et des aînés, Julie Jolivette ; d’un élu par municipalité participante ; de représentants d’organismes (familles, jeunes, aînés) ; d’un représentant du transport collectif dans la Vallée-de-la-Gatineau ; d’un représentant du Centre intégré de santé et de services sociaux de l’Outaouais (CISSSO) ; d’un représentant de la Commission scolaire des Hauts-Bois- de-l’Outaouais ; du chargé de projet.
Le Comité de gestion de la ressource est formé par Joanne Lafrenière, du CISSSO ; Joëlle Martel, de la Maison de la famille ; Chantal Rondeau, de la Table de développement social ; Caroline Marinier, de la MRC ; Jean-Pierre Major, de la Table de concertation des aînés et retraités de la Vallée-de-la-Gatineau.
Chacune des 13 municipalités participantes (Aumond, Bois-Franc, Cayamant, Déléage, Denholm, Egan sud, Grand-Remous, Low, Messines, Montcerf-Lytton, Gracefield, Lac Sainte-Marie, Sainte-Thérèse-de-la-Gatineau) devra former un comité municipal composé d’un élu responsable, de citoyens, de représentants d’organismes locaux (Club d’âge d’or, Club Optimiste, Chevaliers de Colomb, etc.)
Dans une autre résolution, le conseil des maires a aussi autorisé la direction générale à lancer un processus de dotation pour l’embauche d’un chargé de projet afin de réaliser en collaboration avec les municipalités participantes les démarches PFM et MADA.
Rappelons qu’une aide financière de 176 000 $ a été octroyée à la MRC de la Vallée- de-la-Gatineau afin de permettre à la région se doter d’une Politique familiale et de la démarche Municipalité amie des aînées (PFM-MADA). En adoptant une PFM- MADA, la MRC veut améliorer la qualité de vie des familles et des aînés de son territoire. Treize municipalités ont signifié leur intérêt à participer aux démarches collectives.


































































































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