Page 6 - La Gatineau 1er juin 2017
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6 1er juin 2017 La Gatineau
CONFÉRENCE DU MINISTRE DES FORÊTS LUC BLANCHETTE
L’industrie forestière est à un tournant
SYLVIE DEJOUY
sdejouy@lagatineau.com
MANIWAKI - Gens d’affaires, personnes impliquées dans l’industrie forestière, élus, membres de la communauté étaient rassemblés la semaine dernière à l’occasion du passage dans la région du ministre des Forêts, de la Faune et des Parcs, Luc Blanchette. Ce dernier a tenu une conférence devant une salle comble, à l’Auberge du Draveur. Une activité organisée par la Chambre de commerce de Maniwaki et la Vallée-de- la-Gatineau, en collaboration avec la députée-ministre Stéphanie Vallée.
Luc Blanchette a dressé un portrait de l’industrie forestière d’aujourd’hui et de demain et des possibilités qui s’offriront au Québec et ses régions. Un sujet majeur dans la Vallée-de-la-Gatineau puisque, comme l’a souligné Stéphanie Vallée en préambule, «la question forestière est vitale pour notre région», ajoutant que de nombreux défis doivent être relevés, «pas seulement en ce qui concerne l’approvisionnement mais aussi jusqu’à assurer une relève, pour nos entreprises, de travailleurs qui vont continuer d’œuvrer dans ce domaine névralgique».
La forêt occupe une place majeure au Québec puisqu’elle couvre la moitié de sa superficie et donne du travail à 60 000 personnes dans l’ensemble de la filière de production, dont 2 000 emplois en Outaouais et 90 entreprises qui en dépendent directement. Dans l’ensemble de la province, la transformation forestière représente 10% des emplois et en Outaouais 60%.
«L’industrie forestière est à une croisée des chemins, a expliqué d’entrée de jeu Luc Blanchette. Avec l’évolution des technologies, on parle d’économie verte et il faut faire cette transition. C’est vrai pour les usines de pâte et papier mais aussi pour bien d’autres secteurs. Notre gouvernement a le secteur forestier à cœur car ce sont nos racines profondes et tout le développement régional passe par là, donc il faut s’en préoccuper et s’assurer que le développement puisse se faire.»
Le ministre Blanchette a parlé de la révision du régime forestier, qui a
commencé à être mise en œuvre en 2013 : «La forêt a été malmenée au fil du temps. Essentiellement, maintenant on fait de l’aménagement durable de la forêt. Aujourd’hui, on a un régime forestier qui respecte les aires protégées, les Autochtones, la faune. On parle de plus en plus de la forêt avec la lutte contre les changements climatiques. Tout cela n’est pas sans impacts sur l’industrie forestière et il faut agir avec beaucoup de discernement. Il y avait 66 usines de pâte, papier, carton au Québec, il en reste à peine une trentaine, donc plusieurs communautés ont fermé pratiquement leur village car c’était le plus important employeur. Quand une usine ferme, les effets sont dévastateurs. Ce qu’on cherche à faire, c’est d’assurer une pérennité avec des investissements.»
Le ministre Blanchette a insisté sur l’importance du recrutement de la main- d’œuvre et d’assurer une relève. Afin de promouvoir l’industrie forestière, le gouvernement a décidé d’investir 2,7 millions et les industriels à peu près le même montant pour «intéresser les jeunes et éviter l’exode des régions. On veut montrer le portrait d’une industrie forestière moderne et tournée vers le futur».
Bien sûr, il a été question du conflit du bois d’œuvre avec les États-Unis : «Des droits compensatoires ont été imposés par les Américains, auxquels s’ajouteront des droits antidumping. Ce sont des décisions qu’on ne contrôle pas. Très vite, une table des partenaires a été créée et il y a eu une belle mobilisation.» En avril dernier, le gouvernement québécois s’est dit prêt à débourser jusqu’à 300 millions pour fournir des prêts et des garanties de prêts aux producteurs de bois québécois frappés de plein fouet par les mesures protectionnistes annoncées par le département américain du Commerce.
Enfin, il a été question du Forum Innovation Bois qui vise à mobiliser l’ensemble de l’industrie des produits forestiers et de ses partenaires afin de rechercher des solutions pour assurer sa pérennité au Québec. Il a aussi pour objectif de déterminer les solutions permettant de favoriser la transformation et la modernisation de l’industrie, notamment grâce à l’innovation.
▲ De gauche à droite : le ministre des Forêts, Luc Blanchette ; la députée-ministre, Stéphanie Vallée ; le préfet de la MRC Vallée-de-la-Gatineau, Michel Merleau ; la préfète de la MRC Papineau, Paulette Lalande ; le maire de Maniwaki, Robert Coulombe ; le coordonnateur de la Chambre de commerce de Maniwaki et la Vallée-de-la-Gatineau, Rémi Lafond ; le président de la CCMVG, Dan Smith.
HARMONISATION DES COUPES FORESTIÈRES Une entente de gestion d’ici quelques mois
JEAN LACAILLE
jlacaille@lagatineau.com
MANIWAKI - Le préfet Michel Merleau et quelques-uns de ses collègues de la MRC ont rencontré le ministre des Forêts, de la Faune et des Parcs du Québec, Luc Blanchette, avant qu’il ne s’adresse aux gens d’affaires lors
du dîner-conférence de jeudi dernier à l’Auberge du Draveur à Maniwaki afin de discuter de l’harmonisation des coupes forestières.
«Il s’agit d’un dossier très important pour la Vallée. Nous sommes sur le point d’amorcer ▲
la rédaction d’un document
dans lequel nous préciserons
nos objectifs. Nous avons
profité d’une rencontre du
Comité harmonisation des
coupes forestières pour faire le
point. La députée Stéphanie
Vallée a assisté à la rencontre et se tient informée du dossier d’heure en heure», précise le préfet Merleau.
Éviter la mésentente
Selon les membres du comité, une
entente doit être signée sur les coupes forestières en respectant les aspirations et le patrimoine de la nation algonquine Anishnabe et particulièrement les intervenants de la réserve du Lac Barrière et du Lac Rapide dans la réserve faunique La Vérendrye.
«Je tiens à préciser qu’il ne
s’agit pas d’un traité mais
bien d’une entente portant
sur la légitimité de la
nation autochtone et les
besoins des forestières. La
forêt a maintenant
beaucoup d’utilisateurs
autres que les compagnies
forestières. Les pourparlers
Le préfet Michel Merleau vont bien et on a bon estime qu’il est important espoir que d’ici quelques
de s’entendre avec les mois, on soit capable d’en communautés de Lac arriver à une entente de
Barrière et Lac Rapide tout comme ce fut le cas avec KZA.
gestion.»
Cette entente de
gestion avec Lac Barrière et Lac Rapide ressemblera à celle signée avec Kitigan Zibi Anishinabeg (KZA). «Nous nous entendons bien avec Kitigan Zibi et nous souhaitons qu’il en soit de même avec Lac Barrière et Lac Rapide»,
conclut Michel Merleau.


































































































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