Page 8 - La Gatineau 27 juillet 2017
P. 8

8 27 juillet 2017 La Gatineau VIOLENT INCENDIE
J.B. Lévesque complètement détruit
SYLVIE DEJOUY
sdejouy@lagatineau.com
GRAND-REMOUS - «C’est le cœur de Grand-Remous qui part en fumée». Un violent incendie s’est déclaré mercredi soir chez J.B. Lévesque. Les flammes ont complètement détruit le magasin général, qui est une véritable institution dans la région depuis 80 ans.
L’intensité du brasier était telle qu’en plus des pompiers de Grand-Remous il a fallu faire appel à plusieurs casernes val- gatinoises ainsi qu’à celle de Mont-Laurier. On pouvait apercevoir le feu depuis la route 105 et le sentir à quelques kilomètres du site. En plus de combattre les flammes qui s’étaient totalement emparées du bâtiment, il a fallu sécuriser les pompes à essence, la bonbonne de gaz ainsi que la quincaillerie, situés juste à côté. Les pompiers ont travaillé très fort pendant plusieurs heures afin de prendre le dessus sur l’incendie.
La circulation a dû être coupée complètement à la circulation, du magasin jusqu’à l’intersection entre la 105 et la 117. Plusieurs poids-lourds étaient stationnés sur le bas-côté en attendant de pouvoir reprendre la route vers 4h du matin.
Derrière le périmètre de sécurité, de nombreux résidents ont regardé avec beaucoup de tristesse le magasin J.B. Lévesque se consumer. Parmi eux, Vincent Robillard et Sabrina Pétrin louaient depuis peu un appartement juste au-dessus du magasin, où ils commençaient tranquillement à s’installer. Le jeune couple, qui attend son premier enfant, a perdu tout son mobilier.
Vincent Robillard se retrouve aussi sans travail puisqu’il est employé chez J.B. Lévesque depuis six ans : «J’y travaille depuis mes 15 ans, explique-t-il. On est tous des chums ceux qui travaillent là. Le boucher est un de mes amis, on était chez eux. Sa blonde, qui est caissière, nous a appelés pour nous dire que le feu était pris donc on est venu tout de suite. On voyait pas les flammes, sauf qu’il y a une porte en arrière du magasin et ils étaient là en train d’essayer d’éteindre. C’est dans les stockroom (la réserve) que le feu s’est déclaré. Ils ont essayé d’éteindre le feu avec les extincteurs mais ils ont pas été capables, donc ils ont appelé les pompier. Nous, notre appartement est juste
en haut des stockroom. Le feu a commencé à monter dans les trois appartements et à se propager rapidement par en avant. Dans les deux autres appartements, il y a un monsieur qui a une cinquantaine d’années et une femme avec son mari, ils ont tout perdu. On était plus de 20 employés qui travaillaient là. Il y a trois générations (Jean-Bernard Lévesque, son fils Jason et le fils de celui-ci) qui ont regardé leur magasin brûler.»
Dès qu’il a entendu parler de l’incendie, le conseiller John Rodgers s’est rendu sur place. «J’y ai travaillé quand j’avais 13 ans, explique-t-il. On vient de perdre un monument et ça va toucher les gens pour très longtemps. C’est une catastrophe, surtout pour les propriétaires.»
Heureusement, personne n’a été blessé.
Les employés et les locataires des appartements ont pu sortir avant que l’incendie ne se propage. Des gens qui vivent dans une maison située en face du magasin ont été évacués par mesure de sécurité. Des enquêteurs se sont rendus sur place afin de déterminer les causes de l’incendie.
Une page importante de l’histoire de Grand-Remous
C’est un gros morceau de l’histoire de Grand-Remous qui est parti en fumée, en plein cœur du village. J.B. Lévesque avait fêté ses 80 ans l’an passé. Plus qu’un magasin où les résidents, touristes, villégiateurs,
s’arrêtent afin de se ravitailler, c’est un lieu de rencontre.
Albert
Lévesque, le père
de l’actuel
propriétaire (Jean-
Bernard), et sa femme
Émilie ont fondé le
magasin général en 1936,
à la croisée des chemins du Baskatong, de Mont-Laurier, Grand-Remous et Sainte-Famille d’Aumond. Le magasin J.B. Lévesque a progressé au fil des ans. La construction du
chemin Montréal-Abitibi, au début des années 1940, qui deviendra la route Transcanadienne, a permis à Albert Lévesque de vendre ses premiers galons d’essence à 25 cents le galon, soit environ 6 cents le litre aujourd’hui.
Le Magasin Lévesque a progressé grâce à l’implication et la collaboration des enfants d’Albert et Émilie et des employés, tous de Grand-Remous. En 1963, après avoir consacré plusieurs années à l’entreprise familiale, ces derniers ont passé le flambeau à leur fils cadet,
Jean-Bernard, qui n’avait alors que 20 ans. Six ans plus tard, en 1969, Jean- Bernard devenait le propriétaire unique du magasin Lévesque, qui sera nommé un peu plus tard le
magasin J.B. Lévesque. Jean-Bernard Lévesque a tenu à ce que tous ses employés soient originaires ou habitent Grand- Remous, tant à l’épicerie qu’à la quincaillerie. Pour lui, il était très important d’encourager les familles de Grand-Remous. Jusqu’à l’incendie, le magasin J.B. Lévesque trônait comme un arrêt obligatoire sur la Transcanadienne à
Grand-Remous.


































































































   6   7   8   9   10