Page 9 - La Gatineau 27 juillet 2017
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La Gatineau 27 juillet 2017 9 «Une rude épreuve pour la famille»
INCENDIE DE L’ÉPICERIE
JEAN LACAILLE
jlacaille@lagatineau.com
GRAND-REMOUS -Il est 10h vendredi matin, plus de 24 heures après le drame. Jean-Bernard Lévesque, les bras croisés, immobile, fixe les débris de l’épicerie qui a été la proie des flammes dans la soirée du mercredi. Il est visiblement ébranlé mais consent tout de même à une entrevue avec le journaliste de La Gatineau.
«C’est une grosse épreuve ce matin. J’avais jamais pensé à ça. C’est 54 ans de ma vie qui se sont envolés en fumée en 24 heures. C’est une pilule difficile à avaler. On m’a dit que le feu serait d’origine électrique. Allons-nous reconstruire ? Voilà la question. J’en ai discuté avec mon fils Jason qui a pris la relève il y a trois ans. C’est une décision qu’on ne prend pas en cinq minutes. Les gens souhaitent une reconstruction. Nous avons reçu de nombreux appels en ce sens. Nos touristes sont évidemment déçus. Nous avons une renommée pour la viande. Avant de repartir pour la ville, au terme de leurs visites, ils étaient nombreux à passer par notre boucherie pour faire le plein de viandes. Je pense également à nos employés (24) qui se retrouvent sans travail du jour au lendemain. Sauf un, ils étaient tous de Grand-Remous.»
Origine électrique
Le chef du Service de la protection contre les incendies de Grand-Remous, Benoit Chartrand, a confirmé que le feu a pris
naissance dans des fils électriques entre les murs du bâtiment.
«Il a fallu tenir compte d’une foule d’éléments, notamment de la station de pompage d’essence tout près, de réservoirs d’essence et de propane pour les BBQ , d’un réservoirdemazoutpourlechauffage,dela fournaise au sous-sol et du réservoir de propane dans le stationnement. D’une stratégie offensive adoptée au départ, nous avons retraité en défensive le feu n’étant plus contrôlable à un certain moment
l’aide des pompiers de Montcerf-Lytton, Aumond, Mont-Laurier, Déléage et Maniwaki. Deux logements étaient occupés à l’étage supérieur et des locataires s’apprêtaient à aménager dans un troisième logement. J’ai ordonné l’évacuation de voisins tout près, en face du magasin, tellement le feu
▲ Le feu a pris naissance dans les fils électriques entre les murs du bâtiment.
▲ Les cinquante pompiers ont combattu les flammes pendant neuf heures avant d’exercer un contrôle de l’incendie.
Rencontre avec le maire
Le maire de Grand-Remous, Gérard Coulombe, a rencontré Jason, le fils de Jean-Bernard Lévesque, dans la matinée de jeudi dernier. Il s’est empressé d’offrir les services de la municipalité à la famille Lévesque. «Il faut comprendre que J.B. Lévesque est une institution à
▲ C’est tout ce qui reste du bâtiment à la suite de l’incendie.
donné. Nous avons reçu l’alarme à 21h et les pompiers sont accourus six minutes plus tard. Devant l’ampleur des flammes, j’ai lancé une alerte générale en demandant
était intense. Fort heureusement, et c’est très important pour nous, personne n’a ▲ été blessé.»
«Au nom de la communauté, j’ai offert les services de la municipalité à la famille Lévesque. Le magasin J. B. Lévesque est une institution à Grand- Remous. Il y a très certainement des solutions», ajoute le maire, Gérard Coulombe.
énorme et touche plusieurs familles de notre communauté. Mais, le plus important, est le fait que personne n’a été blessé», ajoute le maire de Grand- Remous, Gérard Coulombe.
Le maire espère que la famille va décider de reconstruire rapidement l’épicerie. «Il y a tout un travail à faire. Il y a peut-être une solution pour une relocalisation temporaire avec l’aide des experts de la chaîne d’alimentation
Une cinquantaine
de pompiers ont
finalement contrôlé
l’incendie après
l’avoir combattu
jusqu’à 6h du matin
(jeudi). Sept camions-citernes ont
été utilisés pour combattre l’incendie.
Axep. Il faut comprendre que cet incendie survient durant la forte saison commerciale et le début des vacances des travailleuses et travailleurs de la construction. Une chose est certaine, une page de Grand-Remous s’est tournée avec cet incendie. C’est dûr pour le village. Mais ensemble, je sais que nous pourrons trouver des solutions».
Trop ému, Jason Lévesque n’a pu émettre aucun commentaire.
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«Je n’aurais jamais cru qu’un tel malheur frapperait notre famille. Nous allons prendre le temps d’analyser la situation avant de faire quoi que ce soit», précise Jean-Bernard Lévesque, la voix empreinte d’émotion.
Grand-Remous depuis sa construction en 1936, un an avant l’incorporation de la municipalité. J’ai travaillé au magasin
durant l’été et les fins de semaine quand j’étais jeune. La perte d’emplois est
▲ Les flammes étaient d’une intensité telle qu’elles ont forcé l’évacuation des résidences tout près de l’épicerie.


































































































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