Page 13 - La Gatineau 23 février 2012
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JEUDI 23 FÉVRIER 2012 - La Gatineau 13
Les éducatrices des CPE ont aussi manifesté chez nous
SYLVIE DEJOUY
MANIWAKI – «Solidarité», «On avance on ne recule pas». Munies de vuvuzela et pancartes en mains, une trentaine d’édu- catrices en CPE (centre de la petite en- fance) se sont faites entendre, mercredi 15 février, dans les rues de Maniwaki. Des
NathalieNadon,éducatriceàGatineau membredel’exécutifdusyndicatdes CPE de l’Outaouais, et Ruth Cousineau, éducatrice à La Bottine.
femmes déterminées à crier haut et fort leurs revendications, pour de meilleures conditions de travail.
Des rassemblements étaient organisés le même jour dans toutes les régions du Québec. A Maniwaki, les manifestantes ont foulé le pavé de la rue du Couvent jusqu’aux galeries pour se rendre ensuite à CHGA et re- tourner à leur point de départ. Elles souhaitaient passer par le bureau de Stéphanie Vallée mais l’absence de la députée a changé leur plan.
Dans le cortège, des éduca- trices, membres de la Confédérationdessyndicatsna-
tionaux (CSN), travaillant pour
les deux CPE de la Vallée-de-la- Gatineau : La Bottine à Maniwaki, Vallée-Sourire à Kazabazua et Gracefield.
En tête de file, Nathalie Nadon, éduca- trice à Gatineau membre de l’exécutif du syndicat des CPE de l’Outaouais, et Ruth Cousineau, éducatrice à La Bottine : «C’est rare que le personnel des CPE ma- nifeste comme ça, mais cela fait deux ans que notre convention collective est échue, expliquentlesdeuxfemmes.Desoffres syndicalesontétédéposéesilyaunan.Les négociations évoluaient lentement, pour finalement s’arrêter en janvier. La partie
Des revendications régionales et nationales
Pourquoi ont-elles manifesté ?
SYLVIE DEJOUY
MANIWAKI - L’organisation du travail, les clauses salariales et les vacances an- nuelles, sont au cœur du litige qui confrontent les éducatrices au gouverne- ment du Québec.
Au niveau national d’abord, le person- nel des CPE souhaite surtout une harmo- nisation des avantages dans l’ensemble du Québec. Il réclame une augmentation des salaires de 11,25 % sur trois ans. Une si- xième semaine de vacances, après 15 ans d’ancienneté, pour tous les CPE. Dix jours de congés personnels, en plus des treize
jours fériés, pour tout le monde. Une assu- rance collective. Et deux places aux conseils d’administrations réservées aux travailleuses afin de prendre part aux décisions.
Il y a aussi des revendications propres à l’Outaouais : avoir une «banque de temps» pour les formations ou réunions d’équipes, qui seraient alors payées ou utilisées comme journées de congés ; pouvoir cou- per les quatre semaines de congés sans solde en journées ; que le personnel «occa- sionnel» puisse prendre des vacances comme tout le monde l’été tout en étant disponible minimum un jour par semaine.
Tania Cousineau, éducatrice à Vallée-Sourire
«Pour avoir de meilleures conditions de travail, que ce soit les salaires, assurances, etc.Etpourqu’ilyaituneéquitéentretous les CPE.»
MélanieRenaud,éducatriceàLaBottine «Pour les conditions de travail, le côté sala- rial, les vacances et afin de renouveler notre convention collective qui n’a pas été signée depuis deux ans. Les négociations tardent trop. Il faut valoriser notre profession.»
Marthe Tremblay, éducatrice à La Bottine qui assure aussi le soutien pédagogique «Pour améliorer les conditions des travail- leurs en CPE. Pour que notre belle profes- sionsoitreconnueetafind’attirerlesjeunes vers ce métier.»
Unetrentained’éducatricesdesCPELaBottineàManiwakietVallée-SourireàKazabazuaet Gracefield, ont défilé mercredi 15 février, dans les rue de Maniwaki.
patronale, c’est-à-dire le ministère et les employeurs, a du mal à s’entendre.»
C’était la troisième journée de grève à laquelle participaient les éducatrices de la Vallée-de-la-Gatineau. Le personnel avait également débrayé le vendredi et le lundi précédant le mercredi 15. «La plupart des parents semblent nous comprendre, assure Ruth Cousineau. D’autant que nous les avons prévenus à l’avance.»
Selon Nathalie Nadon, c’est surtout au niveau national que les négociations bloquent : «Pour l’Outaouais, deux jours
de discussion sont programmées. La partie patronale semble vouloir négocier sur tout et régler la question.»
Autres actions
A Gatineau, les travailleuses de CPE se sont regroupées à l’aréna Guertin. Leur marche les a conduites devant les bureaux de la députée de Hull, Maryse Gaudreault.
A Mont-Laurier, les éducatrices se sont rassemblées au CPE Vers-à-Choux pour marcher jusqu’au bureau du député de Labelle, Sylvain Pagé.
LecortègeestpartiedelarueduCouventpourallerjusqu’auxgaleriespuisàCHGA avant de retourner au CPE La Bottine.
Louise Young, éducatrice à Vallée-Sourire
«Pour nos droits, nos salaires. Nous travail- lons de grandes heures, cinq jours par se- maine, avec des enfants, donc nous méri- tons que nos conditions soient améliorées.»


































































































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