Page 23 - La Gatineau 26 Juillet 2012
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JEUDI 26 JUILLET 2012 - La Gatineau 23 Premier manuel scolaire pour apprendre la langue algonquine
SYLVIE DEJOUY
KITIGAN ZIBI ANISHINABEG – Anishinabe Nigamodà, Let us sing in Anishinabe, Chantons en Anishinabe. C’est le triple titre du premier manuel scolaire pour apprendre la langue al- gonquine. Un livre d’exercices accom- pagné d’un CD de chansons, qui ont officiellement été présentés mardi 17 juillet, au Centre culturel de Kitigan Zibi.
«La préservation de la langue et de la culture anishinabe est une priorité de tous les jours pour les communautés al- gonquines et c’est un vrai travail qui doit commencer dès le tout jeune âge et se poursuivre tout au long de l’appren- tissage scolaire, commente Georges
Lafontaine, agent de communications. C’est dans ce contexte et face à cette réalité que le Conseil tribal de la natio- nal algonquine anishinabeg et le Comité Mamiwinini Mamawotagoziwin pour la préservation de la langue algonquine, ont dévoilé un premier manuel scolaire commun pour l’enseignement de la langue, basé sur des chansons anciennes et modernes interprétées en anishinabe.»
Environ 25 personnes, toutes Algonquines, ont participé à ce projet : interprètes, musiciens, illustrateurs, re- cherchistes, techniciens, traducteurs, etc. Les illustrations notamment sont de Jay Odjick, bien connu dans le domaine de la bande dessinée. Le gros du travail est l’œuvre de Pauline Decontie, qui se bat pour préserver la culture algonquine.
«L’un des problèmes auxquels nous
Certaines chansons du manuel ont été interprétées durant la conférence de presse.
Une partie des personnes impliquées dans le projet, lors de la présentation officielle du manuel.
faisons face dans l’enseignement de la langue, c’est qu’il n’y a pas d’outils d’en- seignement commun comme c’est le cas dans les autres matières, explique Georges Lafontaine. Chacun a déve- loppé différents outils pour sa propre communauté. Cette situation se com- plique par le fait que certaines commu- nautés algonquines du nord sont scola- risées en français alors que d’autres le sont en anglais, ce qui rend encore plus difficile le développement d’un pro- gramme commun. Le manuel est tri- lingue et s’adresse autant aux étudiants francophones qu’aux anglophones, ce qui est une première.»
Le président du Comité de la langue, Jean Papatie, rappelle que «lorsqu’une
langue disparait, on s’appauvrit. Pour le Conseil tribal, il s’agissait de donner suite aux préoccupations manifestées dans toutes les communautés afin qu’un effort soit fait pour sauver la langue al- gonquine, malheureusement en perte de vitesse dans de nombreuses communautés».
Alice Jerome, Grand chef nouvelle- ment nommé, affirme que l’une de ses priorités est de travailler pour la préser- vation de la langue algonquine.
Chacune des communautés algon- quines du Québec et de l’Ontario rece- vra des exemplaires du manuel. Le pro- jet a été réalisé grâce à une aide financière du ministère du Patrimoine canadien.


































































































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