Page 18 - La Gatineau 20 Septembre 2012

18 LaGatineau - JEUDI 20 SEPTEMBRE 2012
Le p’tit gars d’ici ouvre son restaurantRODRIGUE LAFRENIERE
BOUCHETTE - Dans une vie journalis- tique, on rencontre bien peu de gens à la fois aussi surprenants et aussi simples, qui ont le profil imposant de ce natif de Ste- Thérèse-de-la-Gatineau, son premier petit coin de terre sis à quelque 16 kilomètres de Maniwaki.
On peut déjà conclure que les réponses affirmatives à toutes ces questions sont bonnes.
Toujours penser qu’il existe des solutions!
Toujours est-il que Pierre, Manon et Michel, tous trois frère et sœur, sont issus d’un milieu plus que modeste. Or, malgré les difficultés d’un départ très humble dans la vie, leur enfance les a surtout rapprochés, soudés, conduits sur des chemins d’entraide sans réserve et de solidarité familiale indéniable.
Pourtant, leur mère, Gisèle Dubé, est décédée à 22 ans, alors que lui, Pierre, le fonceur, le motivateur, l’entrepreneur ac- tuel, n’avait que trois ans et demi. Son grand-père, Gérard Dubé, était quant à lui parti à 54 ans, pour un monde meilleur, laissant à sa femme Laurette Lafrenière- Dubé le soin de continuer à prendre soin de ses trois petits-enfants.
Une réussite grâce à grand-mère Mimi
Très admiratif de sa grand-mère qu’il appelle encore et toujours affectueusement Mimi, Pierre Riel, actuellement à 49 ans, se fait fort de confirmer que tout ce qui lui est arrivé est la faute de Mimi, la grand- mère. En ce sens que l’héritage qu’il a reçu dans son enfance a fait en sorte qu’il est devenu ce qu’il est devenu, en empruntant de Mimi les valeurs de partage, d’intégrité, de solidarité familiale, de fiabilité, de res- pect, qu’elle démontrait sans cesse à la famille.
A la maison, dans un milieu modeste, explique-t-il, nous n’avons tout de même jamais manqué de nourriture, et encore moins d’amour, d’entraide, de support de Mimi. Et toute cette situation fut une très bonne école de vie en ce sens qu’il s’est bien tôt senti responsable de son entourage.
Il affirme en plus avoir acquis de tous ces moments de jeunesse la certitude qu’il existe des solutions à tous les problèmes et situations de la vie, quels qu’ils soient. Il s’agit de partir résolument à leur découverte.
Il fait une grande tournée en Europe
Pierre Riel termine sa cinquième année à Ste-Thérèse, puis l’année suivante à Maniwaki où la famille a déménagé. Puis, la Cité étudiante lui fait vivre son cours
Un motivateur qui a gravi les échelons
Pierre Riel.
Ses premiers rêves de vie meilleure, il les a sans doute ancrés dans cette municipalité que baigne, tout à l’est de son territoire, le lac des 31-Milles, ce cours d’eau majes- tueux que les parents de ce motivateur d’aujourd’hui appelaient sans doute fière- ment le «Grand Lac».
Serait-ce le souvenir du Grand Lac des pionniers du Ste-Thérèse de sa jeunesse qui ont continuellement réchauffé en ce cadre important de la compagnie Costco le goût de revenir s’établir en région? Était-ce en surplus ce besoin qu’il a continuellement nourri, en son for intérieur, de réintégrer quelque part les abords de son lac immense, ainsi que sa communauté d’origine, afin de «donner au suivant»? Serait-ce tout autant pour s’impliquer socialement, pour prouver que l’on est capable de grandes choses, à titre d’individu ou de région, quand on le désire vraiment et qu’on veut en sus démon- trer la possibilité d’une importante réussite familiale?
secondaire. Or, de premières expériences de vie le marquent au cours de ce cours, alors qu’il est choisi représentant du secon- daire, en secondaire 3, et vice-président du conseil étudiant en secondaire 5.
Ce furent pour lui «des années extraor- dinaires», affirme-t-il, alors que «des qua- lités de leadership se sont tôt manifestées» chez lui. Or, cet étudiant qui se dépense au hockey, se manifeste comme infatigable travailleur. Tout comme aujourd’hui, il ne cesse de travailler, au point de devenir un bourreau de travail. Son premier rêve d’en- trepreneur l’envahit à Maniwaki, alors qu’il travaille durant douze ans à la ferme avi- cole Guérette, un important producteur d’œufs du secteur Comeauville, une entre- prise dont il aurait voulu devenir propriétaire.
En ’81, il s’inscrit en sciences administra- tives, à Montréal. Il revient à Maniwaki en 82, continue de travailler à la ferme durant deux ans. Puis il ajoute à son travail celui d’ambulancier durant cette période.
Mais en 84, le goût du voyage et de l’aventure le saisit. «Le voyage forme la jeunesse», dit-on. Durant douze semaines d’été, il s’éclipse hors de Maniwaki. Havresac au dos, il entreprend une grande tournée en Europe, avec l’ami Jean-Pierre.
À son retour, fin août, il retourne aux études durant trois ans, au Cegep St- Laurent de Montréal, pour se former à titre d’infirmier, tout en assumant des emplois variés. Il gradue à 23 ans. C’est alors qu’on le trouve, à 23 ans, non pas dans une mai- son de soins, mais plutôt au Club Price, devenu entretemps Costco.
Vice-président principal et directeur général...
C’est alors que «les choses en arrivent à se bousculer». A 25 ans, après seulement deux ans de travail à cette compagnie, Pierre Riel était devenu directeur de maga- sins. Il monte alors rapidement tous les échelons de la compagnie, si bien qu’en 14 ans, il est devenu vice-président principal et directeur général de Costco pour tout l’Est du Canada, entre Windsor, Ontario et St- Jean, Terre-Neuve. Ce qui englobe en fait 5 provinces et représente 14000 employés, dans quelque 50 magasins entrepôts...
Enfin, ces dernières années, on le trouve important investisseur, sur les bords du «Grand Lac» des 31-Milles, voisin du quai public de Bouchette, en pleine démarche de développement d’offres touristiques pour la région.
En fait, on comprendra qu’il s’agit du même lac qui le faisait rêver, durant son enfance, dans son milieu très humble...
Majopial est un village récréotouristique qui comprend une auberge et un restaurant.
En cuisine, Danielle Henri et Ariane Matteau s’activent sous la direction du chef Hector Diaz.
De gauche à droite : Danielle Henri, Ariane Matteau et le chef Hector Diaz.