Page 33 - La Gatineau 16 mai 2013
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JEUDI 16 MAI 2013 - La Gatineau 33
L’art-thérapie, un remède pour la santé mentale
LA GATINEAU – Du 6 au 12 mai, c’était la Semaine de la santé mentale. Plusieurs activités étaient organisées par la Maison amitié et Suicide détour, afin de rappeler l’importance de prendre soin de sa santé mentale, comme on prend soin de son corps. Parmi les animations au programme, Suicide détour accueillait un atelier-confé- rence d’art-thérapie, samedi 11 mai, animé par Nadine Pinton, elle-même art-thérapeute.
Un petit groupe s’est rassemblé pour connaître les effets bénéfiques de l’art-théra- pie. Nadine Pinton a commencé par un peu d’histoire, expliquant comment «depuis des siècles et des siècles, les êtres humains uti- lisent l’art pour se comprendre et pour apai- ser l’âme. L’art-thérapie a évolué avec le temps et est utilisé aujourd’hui différem- ment. L’art devient thérapeutique lorsque l’œuvre fait sens pour celui ou celle qui la créé. L’art-thérapeute devient ce guide, cet assistant qui va aider son client à s’appro- prier son œuvre, la comprendre et par la même, mieux se comprendre».
En art-thérapie, il y a trois ingrédients importants : «Le processus créatif, le résul- tat de l’œuvre créée et la relation thérapeu- tique invitant à saisir ce qui se passe avec l’œuvre créée.» Nadine Pinton insiste sur le fait «qu’aucun talent artistique n’est requis pour faire une démarche en art-thérapie. La créativité fait partie de chacun de nous. L’art-thérapie est une forme de psychothéra- pie, c’est un outil pour permettre à la per- sonne de rester en mouvement tout en com- prenant les freins qui la limitent dans ses actions. C’est un outil pour mieux se com- prendre et accéder à ses ressources inté- rieures. L’art-thérapeute s’assure d’avoir un
Première et deuxième en partant de la gauche, au premier plan : Nadine Pinton, art-thérapeute, et Marie-Eve Tessier, directrice par intérim de Suicide détour. Elles sont entourées d’un groupe de participants à l’atelier d’art-thérapie.
Nadine Pinton. En effet, une démarche en art-thérapie aide : à parler de son vécu, de ses émotions refoulées en image plutôt qu’en mot ; à se libérer du stress, des angoisses, des douleurs, des troubles du sommeil, des troubles dépressifs ; à l’amélioration d’une communication envers soi-même mais éga- lement envers les autres ; à faire des choix, prendre des décisions ; à renforcer le sys- tème immunitaire en faisant une activité qui calme ou dans laquelle la personne est ab- sorbée, à trouver l’apaisement, à se concen- trer, à reprendre confiance en soi, à construire de nouveaux mécanismes de fonctionnement positif ou à redonner sens à sa vie ; à rester en mouvement, à rester en contact avec son énergie de vie ; à s’adapter aux changements occasionnés par une ma- ladie (cancer, parkinson, démence....) ou la maladie ou le décès d’un être cher ; à ressen- tir un sentiment d’autonomie, un sentiment d’être entier et capable de vivre en conscience tout en étant serein ; à éveiller la plupart de nos sens (vue, ouïe, toucher et odorat) ; à aller dans son imaginaire pour ouvrir une porte vers l’inconscient ; à déve- lopper l’estime de soi, à retrouver une liberté et une autodétermination grâce à l’expéri- mentation ; à dépasser ses limites et à ap- prendre à lâcher prise.»
Nadine Pinton est convaincue que l’art- thérapie contribue amplement à l’améliora- tion de la santé mentale, «c’est une autre façon d’entrer en contact avec soi et de com- prendre certains comportements qui parfois nous limitent». L’art-thérapie peut se vivre en thérapie individuelle ou en groupe. Pour choisir un art-thérapeute, il suffit d’aller sur le site Internet de l’Association des art-thé- rapeutes du Québec.
lieu sécuritaire pour permettre à la personne aidée de s’exprimer librement. Il devient le traducteur du langage créatif en pistes d’ex- ploration significatives et en prise de conscience personnelle».
L’art-thérapie a fait ses preuves dans plu- sieurs parties du monde. «On reconnaît ses effets bénéfiques quant à l’amélioration de la santé mentale, explique Nadine Pinton. Des médicaments sont parfois nécessaires, ce- pendant l’art-thérapie est considéré comme une thérapie complémentaire qui a pour effet de maintenir la personne dans une vie active en santé, tant physiquement qu’émotionnellement».
L’art-thérapie est particulièrement effi- cace avec les enfants qui sont encore dans le
jeu ou les adolescents qui sont en crise d’identité. «Les enfants et les adolescents n’ont pas toujours les mots pour exprimer ce qu’ils ressentent, poursuit Nadine Pinton. Le travail de création leur permet de s’exprimer autrement. L’art-thérapie est également très bénéfique pour les personnes âgées atteintes de démence ou les personnes qui ont la ma- ladie de Parkinson dans la mesure où le côté droit du cerveau (créativité) ne semble pas touché par la maladie. La capacité de créer n’est nullement affectée.»
L’art-thérapie est également très béné- fique pour les adultes qui vivent des passages difficiles, qui ont l’impression que leur vie est entrain de stagner. «Les effets bénéfiques de l’art-thérapie sont nombreux, assure


































































































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