Page 4 - La Gatineau 2 janvier 2014

4 2 janvier 2014 La Gatineau DÉCROCHAGE SCOLAIRE
Le témoignage d’une étudiante
LA GATINEAU - Judy Lafrenière, ori- ginaire de Maniwaki, a fait parvenir au journal La Gatineau un témoignage sur le décrochage scolaire, qu’elle a elle-même vécu et sur son parcours par la suite. Voici son message d’espoir et d’encouragement.
«Les efforts déployés par la stratégie régionale pour l’amélioration de la persé- vérance scolaire semblent avoir des retom- bées positives. Selon une étude menée par l’Université du Québec en Outaouais, le taux de décrochage scolaire est passé de 31,1 % à 23,5 % depuis sa mise en œuvre en 2007. Depuis quelques années, plus d’un million de dollars ont été investis dans la région pour subventionner 52 pro- jets liés à la persévérance scolaire, grâce à une trentaine de membres partenaires pro- venant de différents milieux, dont les commissions scolaires, le Cégep et l’UQO, ainsi que les différents paliers gouverne- mentaux et organismes.
Je m’appelle Judy Lafrenière, je suis une petite fille de la région. Plusieurs d’entre vous me connaissent, car j’ai travaillé dans plusieurs restaurants de la région. Je suis particulièrement préoccupée par le décro- chage scolaire dans ma région. J’ai quitté les bancs d’école à 15 ans. J’étais en secondaire 3. Pendant plusieurs années j’avais cessé de croire en moi et le retour aux études me semblait une tâche insur- montable. En 2007, je me suis inscrite à l’école des adultes pour tenter de terminer au moins mon secondaire 5. Au début mes progrès étaient lents, je n’étais pas très motivée. J’ai failli être renvoyée à quelques
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reprises. Un jour, une personne est venue faire un exposé sur la façon dont elle avait repris sa vie en main et complété sa tech- nique policière après avoir quitté l’école très jeune. J’ai réalisé que je pouvais moi aussi réussir si j’y mettais les efforts néces- saires. Alors, mes progrès ont été fulgu- rants. J’ai terminé mon secondaire 5 dans le temps de le dire et j’ai même été nomi- née pour la médaille du gouverneur.
Par la suite, j’ai voyagé et quand je suis revenue je me suis inscrite à l’Université Laval à Québec. J’ai suivi des cours d’ini- tiation en psychologie, en biochimie, en économie et en politique. Cela m’a permis de me découvrir une passion pour la poli- tique et l’économie. Au fur et mesure je me suis intéressée à toutes sortes de sujets. J’ai produit des travaux sur le commerce international, le système monétaire inter- national ainsi que des travaux sur les ins- titutions politiques québécoises. Je suis très fière de ce que j’ai accompli. J’étais perdue sans aucune éducation, sans aucune connaissance générale. J’ai dû fournir deux fois plus d’efforts que les autres étudiants pour me remettre à jour. Le chemin a été long et plein d’embûches, mais je n’ai jamais cessé d’y croire.
Je fais maintenant partie de l’Associa- tion des économistes québécois depuis 3 ans. J’ai discuté avec des économistes de
▲ Judy Lafrenière
renom qui ont contribué à la construction de notre société durant la Révolution tran- quille. J’ai serré la main de Bernard Landry, ancien premier ministre du Québec. L’économie me permet de rêver d’une société meilleure dans laquelle je pourrais tenter, au meilleur de mes connaissances, de favoriser la juste redis- tribution de la richesse. Notre économie subit une nouvelle transition déjà depuis quelques années. L’avenir appartiendra à ceux qui possèdent le savoir. Une
économie basée sur la recherche et le développement et sur le haut niveau de capital humain. Il est primordial de pour- suive la lutte contre le décrochage scolaire.
J’ai 28 ans, cette année je termine mon baccalauréat en économie à l’Université Laval. J’ai voulu partager mon parcours pour montrer que quand on veut, on peut. Ne cessez jamais de croire en vous et rien n’est impossible tant qu’on est prêt à y fournir les efforts.»
CONTES ET RAQUETTES EN NATURE
Louis Mercier joint l’utile à l’agréable
MESSINES - Le conteur Louis Mercier a décidé d’allier le conte et le sport en plein air en offrant des contes en pleine nature, suivis d’une randonnée en raquettes.
Le 21 décembre dernier, il tentait l’expé- rience en soirée, pour une randonnée en raquettes de nuit au Lac Boutin à Messines. Très peu de gens se sont déplacés pour l’ac- tivité. Mais le conteur reste tout de même optimiste. «Moi j’aime conter, partager, quel que soit le nombre de personnes» dit-il.
Ces activités sont offertes gratuitement, avec la proposition d’offrir des dons sur une base volontaire. «Les fonds amassés sont remis à l’école de Messines. Et à travers mes contes, je veux faire connaître les attraits qu’on a et faire connaître l’environ- nement et l’Association pour la protection des Lacs des Cèdres» explique-t-il.
Environnement, protection de l’eau des Lacs des Cèdres et de l’ensemble du bassin versant, aide à l’aménagement des jeux à
l’école primaire, Louis Mercier s’engage auprès des causes de sa municipalité. Il poursuivra l’expérience des contes et randonnées en raquettes, une formule
originale qu’il a initiée en adaptant les contes traditionnels aux lieux réels.
Janique Robitaille
▲ Louis Mercier, conteur